Nûra - "Vie Paumée" [Tome 1]

26|Une nuit

📖Bonne lecture 📖
|@ -O.M-|
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26 - 《Et si vous cherchiez la couleur du vide vous n'avez qu' à la regarder dans les yeux.》

Nûra

Je suis à l'accueil de l'hôpital entrain d'attendre Zuïr qui est partis chercher mes affaires, j'aimerais bien vous dire que je suis enfin heureuse de quitter cet endroit mais je vous mentirais. Je ne veux pas affronter la vraie vie sans ma main et puis vous allez penser que je suis pathétique. Zuïr reviens avec mon sac, je n'ai qu'à signer quelques papiers administratifs et direction la maison. Dès que je rentre je m'enferme directement dans ma chambre, j'ai raté beaucoup de jours de cours, donc je dois tout rattraper, je balance mes baskets au sol, et enlève mon voile. J'enlève mon pull et m'arrête subitement en regardant mon reflet sur le miroir, je me trouve dégoûtante, pas vraiment physiquement, mais c'est mon bras que je trouve dégoûtant. Il est arrondi à la fin et il a cicatriser, c'est comme si ma main n'avait jamais existé. Je souffle et décide de rester en t-shirt et en jean, je n'ai pas la foi de me déshabiller. En plus de cela se déshabiller avec une main, c'est difficile j'abandonne, j'attrape mon téléphone et regarde les messages qu'on m'a envoyé, la plupart sont juste des amis qui me souhaitent bon rétablissement.

19:00 

Et c'est encore Zuïr qui frappe à ma porte pour la cinquième fois.

-《Je voulais s-》

-《Stop! Ça fait 5 fois que tu me pose la même question, et je te réponds toujours là même chose. Merci de t'inquiéter mais je n'ai pas faim. 》

-《 T'a pas bougée de ton bureau à part pour prier, et tu n'a rien mangée depuis ce matin, tu sais que tu peux prendre ton temps pour rattraper les cours que tu as manquée, ce n'est pas grave.》

-《Hors de question ! Zuïr je suis handicapée d'une main pas du cerveau. 》

-《Je sais et je n'ai jamais dit le contraire mais j-》

-《 J'irais me servir moi même si j'ai faim merci et au revoir.》

Il sort en m'adressant un regard inquiet, c'est déjà inconfortable d'écrire avec une main, parce qu'habituellement l'autre tient le cahier, alors si Zuïr entre toutes les deux minutes pour m'interrompre ça ne va pas le faire. Mais moi-même je n'arrive pas à me concentrer, à chaque fois que j'écris j'ai mon bras en vue, je le vois tout le temps c'est insupportable. Je pose mon stylo puis attrape une jilbeb et l'enfile beaucoup de difficulté. Je prends mon téléphone et sort de la chambre.

-《Je vais faire un tour vite fait je fais vite.》

-《Quoi? Mais attend t'es sûr que c'est prudent de sortir toute seule? 》

-《 Zuïr c'est rien, c'est pas la première fois que je fais un tour.》

Je ne le laisse pas le temps de me répondre et sort en prenant les clés, je décide d'y aller à pied, je ne sais même pas où je vais donc je gaspillerais de l'essence pour rien si je prends la voiture enfin, de toute façon je ne peux pas la prendre vu ma condition. Je marche seule dans la rue, les écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je décide de prend un bus au hasard, je m'assois près de la fenêtre et observe les personnes. C'est un sentiment bizarre que je ressens, à vraie dire je ne ressens rien, ni tristesse, ni colère, j'ai juste envie de glisser au sol et m'étaler par terre. Je descends au terminus et continue mon chemin, le soleil est encore debout, il fait frais, je marche en regardant mes pieds, les mains dans la poche, en levant la tête j'aperçois mon café, mon petit endroit secret rien qu'à moi. J'entre et il n'y a pas beaucoup de clients aujourd'hui donc tant mieux pour moi, je commande, et pars m'assoir dehors, quel bonheur d'être chez soi. Je me sentais mal à l'aise à la maison c'est pourquoi que j'ai préféré sortir, ma commande arrive, je fais juste un signe de tête en guise de merci, je mets mon téléphone en mode avion puis le pose et déguste mon repas en regardant les champs de fleurs. J'étais perdus dans mes pensées quand soudain je remarque qu'il y a une présence à côté de moi, et c'est en tournant la tête que je le remarque. Lui, Nels.