GHOST | NEWTMAS

10

Je plissai les yeux.
- C'est pas possible, je ne te connais pas et je t'ai jamais vu de ma vie. Lui répondis-je.
- Peut-être que tu t'en souviens pas mais ça va revenir. Dit-il en haussant les épaules.
- Tu me connais toi ? Est-ce que tu m'avais déjà vu avant que tu remarque que je pouvais te voir ?
- Hm non.
- Voilà donc tu peux enlever cette hypothèse.

Thomas souffla bruyamment.
- C'est la seule hypothèse qu'on a. Me dit-il.
- Parce que t'es spécialiste question fantôme ? C'est pas parce que tu en ai un que tu connais tout. Je te signale que tu ne te souviens même pas de ta propre mort.
- Tu veux juste pas avouer qu'il y ait une possibilité qu'on se connaissait déjà avant. Dit-il en me lançant un regard noir.
- C'est faux. Comment expliques-tu le fait qu'on soit sensé se connaitre alors qu'on ne se souvient même pas de nous être déjà vu quelque part? Demandais-je.
- Je sais pas. Mais c'est pas en pensant comme toi qu'on va avancer.
- Avancer sur quoi ?
- Avancer pour savoir comment je suis mort et comment ça se fait que je suis le seul que tu vois.
- C'est juste une coïncidence, c'est tout. Finis-je.
- Les coïncidences ça n'existent pas Newt.

Je soupirai et pris un livre pour lire tranquillement.
- Tu fais quoi ? Me demanda Thomas.
- Je compte lire.
- Ou échapper à notre conversation. Marmonna-t-il.

Je levai les yeux au ciel.
- T'as qu'à dégager si t'aime pas mon opinion sur tout ça. Lui proposais-je.
- T'as raison.

Puis c'est sur ces mots qu'il disparut. Je restai longtemps à regarder le vide, là où il venait juste de disparaître.
Ça me paraissait complètement impossible ce qu'il me disait. Si je l'avait déjà vu quelque part je le saurais, je m'en souviendrait.

*

Je sentis un souffle frais sur ma joue. J'ouvris les yeux et remarquai qu'il faisait déjà nuit. Tout était sombre dans ma chambre, j'essayai de me lever pour aller allumer la lumière mais quelque chose m'en empêchai. Puis je réalisai que j'étais attachée, je ne pouvais plus du tout bouger.

Je regardai rapidement autour de moi, paniqué, et je remarquai que je n'étais pas dans ma chambre.

J'étais assis et mes mains étaient attachées à quelque chose derrière moi. Je commençai alors à vraiment paniquer, j'avais de plus en plus du mal à respirer. J'avais l'impression de faire une sorte de crise de panique alors que j'en ai jamais fait de ma vie. Comment je peux savoir que je suis en train de faire cette crise alors que je n'ai jamais ressentit cette sensation auparavant? 

Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions que je sentis une sensation froide me traverser le corps.

*

Je me réveillai en sueur. Quand j'ouvris les yeux je tomba nez à nez avec Thomas penché au dessus de moi, il avait l'air inquiet.

Ma respiration semblait irrégulière.
- Ça va ? Me demanda Thomas. Tu faisais un cauchemar alors j'ai essayé de te réveiller et-
- C'était toi ? Le coupais-je.
- De quoi ?
- Le froid que j'ai ressentis dans mon corps, c'était toi ? Redemandais-je.
- Oui désolé mais tu semblais vraiment mal.

Je soupirai, soulagé que ce ne soit qu'un rêve.
- Je pensais que je m'étais vraiment fait kidnapper. Finis-je par dire.
- Oh, t'as rêvé de ça ?
- Oui et j'ai même fait une crise de panique, j'avais du mal à respirer, comme si j'étais asthmatique.

Thomas fronça les sourcils.
- Le problème c'est que je ne le suis pas, et je ne l'ai jamais été. Repris-je.
- Mais moi je le suis. Me répondit-il.

Je le regardai ne savant pas quoi dire.
- Je ne le suis plus mais je me souviens que je l'étais quand j'étais encore vivant. Continua-t-il.
- Comment ça se fait alors que dans mon rêve je sois asthmatique ?
- Peut-être parce que tu es réellement lié à moi. Tu me crois maintenant ?
- Mais non c'est pas possible, je ne le savais même pas que t'étais asthmatique. Dis-je en fronçant les sourcils.
- Et alors ?
- J'avais vraiment l'impression que je l'étais. Je pouvais tout ressentir. Dis-je en changeant de sujet.

Thomas ne me répondit pas et croisa ses bras sur son torse.
Je le regardai longuement, attendant qu'il dise enfin quelque chose. Mais il ne dit rien

- Comment tu veux qu'on le prouve ça ? Finis-je par demander un peu énervé.
- Il faut retrouver qui j'étais avant. Et pour ça il faut retrouver la cause de ma mort !
- Mais si ça se trouve tu es mort en faisant une crise d'asthme.
- C'est pas possible. Je pouvais les contrôler un peu et jamais j'en ai eu une qui était devenue trop dangereuse pour moi. Finit-il.

Je soufflai, encore. Je ne pouvais plus nier le fait qu'on ne se connaissait pas avant. Mais le problème c'était: comment était-ce possible ?

- Et comment tu veux qu'on retrouve la cause de ta mort ? Finis-je par demander.

Je vis un léger rictus se former sur le coin de ses lèvres. Il savait qu'il avait gagné.

- Il faut qu'on cherche dans les journaux, dans les fiches de la police ou sur internet. Proposa-t-il.
- Tu penses vraiment que ta mort a été publiée dans les journaux ? Lui demandais-je en levant les yeux au ciel.
- Peut-être. Si ça se trouve j'étais grave populaire, ou même une star internationale. Donc ouais c'est possible.
- Si tu l'avais été je t'aurais reconnu. T'étais juste un adolescent normal, redescend sur terre.
- Arrête d'être jaloux. Me dit-il en souriant.
- Jaloux de quoi ?
- Bah toi t'es vraiment un adolescent normal, donc t'as le seum qu'il y ait une possibilité que moi j'étais connu partout dans le monde.
- Alors dis moi pourquoi tu aurais été connu, c'était quoi ton talent hein ? Le provoquais-je.
- Le chant.

Je pouffai de rire.
- Franchement tu pouvais pas dire pire. Dis-je en rigolant.
- Moi je rigole pas. Répondit-il sérieusement.
- Bah alors je t'en prie, chante moi quelque chose.

Je ne le répétai pas deux fois qu'il commença à me chanter une chanson qui passait souvent à la radio. Seulement lui, il chantait très mal.

Mon rire ne faisait que s'amplifier dans la pièce. Il s'arrêta de chanter voyant que je ne le croyais pas du tout et il me regarda longuement.

Une fois que j'eus finit de rire, je pus enfin lui dire quelque chose de compréhensible.

- Si tu veux je peux demander à mon ami Winston de te donner des cours de chant, parce que là c'est pas ça du tout. Dis-je en souriant.
- Mon talent a dû partir en même temps que moi quand je suis mort. Me répondit-il.
- C'est ça cherche des excuses. Continuais-je de dire en rigolant.

Thomas se vexa légèrement. Au bout de quelques minutes il reprit la parole.
- Du coup tu m'aideras à retrouver qui j'étais ?
- Bien sûr, juste pour te prouver que t'étais pas chanteur. Dis-je en souriant.

Un petit rire s'échappa de sa bouche et mon cœur rata un battement. Mon sourire s'effaça rapidement, qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Me dit pas que je viens juste de penser que le rire de Thomas est mignon ?