GHOST | NEWTMAS

7

Je fronçai les sourcils et le regardai longuement.

- Qu'est-ce qu'il va m'arriver ? Demandais-je l'air sérieux.
- Alors déjà que tu ne me crois pas sur le fait que je sois un fantôme. Ça, ça va te paraître encore plus insensé.
- Et comment tu veux que je te crois sur ça ? C'est carrément bizarre.

Il me fixa pendant longtemps, et en un clignement d'œil, il disparu et réapparu à ma droite. Je sursautai et poussai un léger cri.

- Comment t'as fait ça ? Demandais-je effrayé.
- C'est un truc de fantôme, tu peux pas comprendre. Mais maintenant tu me crois ?

Je hochai précipitamment la tête tandis que je posai la main sur mon cœur, le sentant battre à cent à l'heure.
- Très bien, maintenant je peux te parler du danger que tu cours.
- Pourquoi tu as l'air si détendu de me dire ça alors que ça à l'air grave ? Finis-je par demander.
- Parce que je ne suis pas sérieux dans ma vie, enfin dans ma mort maintenant. Et puis c'est pas moi qui est en danger alors je n'ai pas à m'en faire. Dit-il en souriant.

Je le regardai longuement en pinçant mes lèvres.
- T'es vraiment un petit con. Fis-je remarquer.

Il se mit à rire tandis que moi je le regardais sérieusement. Lorsque son regard croisa le mien, il arrêta immédiatement de rire.

- Bon je suppose que tu veux des réponses. Finit-il par dire.
- Non tu crois ? Dis-je ironiquement.

Il mit ses mains dans ses poches et me regarda longuement, réfléchissant.

- Comme tu sais, tu peux me voir ? Commença-t-il.
- Ouais.
- Le fait que quelqu'un nous voit, dans mon monde, c'est mal, dangereux.
- C'est-à-dire ?
- J'ai entendu parler d'esprits qui se faisaient appeler les Ombres. Ces gens là font du mal aux personnes comme toi, qui voient les fantômes, pour garder notre existence secrète.
- Ça veut dire que je ne suis pas le seul à pouvoir vous voir ? M'exclamais-je.
- Non, mais c'est très rare, tu n'auras pas le temps d'en rencontrer un dans ta vie.

Je fronçai les sourcils.
- Ah. Et tu me dis qu'ils veulent garder votre existence secrète, mais il y  a plein de gens qui croient aux fantômes, même s'ils ne peuvent pas en voir. Dis-je.
- Eux ne nous posent pas tellement de problèmes. Finit-il par dire.
- Qu'est-ce qu'ils vont me faire alors ? Demandais-je.
- Je ne sais pas, ce n'est qu'une rumeur.
- Donc depuis tout à l'heure tu me racontes un truc comme quoi quelque chose va m'arriver mais tu te réfère sur des stupides rumeurs ? "Thomas a entendu ça alors Thomas va le répéter". Dis-je d'une voix aigu.
- T'arrête ? Et déjà j'ai pas cette voix là quand je parle.
- Oui je m'en fous, tu vas me laisser tranquille ? J'ai envie de dormir.
- Non je vais rester. Dit-il en s'asseyant par terre.
- Non mais tu te fiches de moi ? Déjà à cause de toi tout le monde me prend pour un timbré au lycée, et en plus Elie est en colère contre moi ! M'exclamais-je.
- C'est pas de ma faute. C'est toi qui ne voulait pas me croire.
- C'est normal. Imagine t'es tranquille et là un petit con vient te voir et te dit qu'il est mort.
- Tu crois pas que t'exagère un peu ? Et puis en plus tu l'avais bien vu que personne ne me voyait à par toi ?

Je levai les yeux au ciel, me mis dos à lui et éteignis la lampe de chevet. Le silence régnait dans la chambre, seul ma respiration se faisait entendre et je ne savais pas si Thomas avait finit par partir.

Des minutes étaient passées, et peut-être des heures sans que je n'arrive à fermer l'œil.

- Thomas ? Tentais-je d'appeler.
- Hm ?

Je fus surpris de constater qu'il n'était toujours pas partit. Ce gars est vraiment flippant et limite psychopathe

- Comment tu es mort ? Lui demandais-je.
- On peut dire que toi tu ne tourne pas autour du pot. Dit-il sarcastiquement. Et je ne m'en souviens pas. En faite je ne me souviens pas de ma vie d'avant, quand j'étais encore vivant.

Je fronçai les sourcils et me tournai de son côté même si je ne pouvais pas le voir dans le noir.

- Comment ça se fait que tu ne t'en souvienne pas ?
- J'en sais rien. Mais c'est pas grave, si ça se trouve j'avais une vie pourrie et je suis mort en m'étouffant avec ma nourriture.
- Ou si ça se trouve, t'étais le plus populaire de ton lycée et t'es mort d'une manière affreuse. Dis-je calmement.
- Comme quoi ?
- Comme un meurtre.

Thomas ne répondit pas. Quelques minutes passèrent et je me demandais s'il avait finit par partir. Je soupirai et fermai les yeux.

- Des fois je me demande comment était ma vie avant. Finit par dire Thomas tristement.
- Je pense qu'elle devait être géniale.
- Pourquoi ça ?
- Déjà, tu devais sûrement avoir toutes les filles à tes pieds. Dis-je en rigolant.

J'entendis Thomas rire puis renifler. Il pleurait ? Non c'est pas possible. Ce petit prétentieux ne pouvait pas pleurer, il est bien trop fière pour ça.

Je décidai quand même d'allumer la lumière. Il était désormais assit contre le mur, la tête dans ses bras.

- Ne me dit pas que tu pleures ? Demandais-je en levant les yeux au ciel.
- Non, je suis enrhumé.
- Un fantôme ça peut être enrhumé ? Dis-je en fronçant les sourcils.
- Non.

Donc il pleure.
- Je ne compte même pas te réconforter. Dis-je. Tu ne mérite pas ma gentillesse après tout ce que tu m'a fait.
- Je ne m'attendais à rien venant de ta part, je te rassure.

Je me mordis la lèvre inférieur, il commençait à me faire culpabiliser.

- Pourquoi t'es encore là ? Demandais-je. Tu aurais pu partir.
- Je n'ai nul part où aller. Et puis je me fais chier au lycée. Avoua-t-il.
- Ça c'est pas étonnant. Au faite, pourquoi tu t'es mis au milieu de la route la dernière fois ?
- Je pensais que la voiture allait traverser mon corps et que t'allais enfin me croire. Mais je ne pensais pas que ça partirait mal. Je ne voulais vraiment pas vous faire causer un accident.

Je le regardai longuement, essayant de savoir s'il me mentait ou pas. Puis je finis par porter mon regard au plafond, réfléchissant.

- Quand je sortirais de l'hôpital, comment ça va se passer, entre nous je veux dire ? Finis-je par demander.

Il releva doucement la tête qu'il avait laissé dans ses bras et me regarda.

- J'espère juste qu'on deviendra ami. Me répondit-il.