Ambigüe jusqu'au fond des yeux

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3e sexe (1985)

Ce soir, c'est « soirée-virtuelle » avec June. Heureusement que Skype existe, sinon, son absence me serait encore plus insupportable. En tout cas, nous avions prévu, depuis quelques temps déjà, de regarder le Black City Concerts, le live enregistré de la dernière tournée d'Indochine.

Après nous être racontées nos journées respectives et une centaine d'autres futilités, qui pourtant, rendent notre amitié si solide et vraie, nous essayons de lancer le DVD en même temps. Forcément, ça ne marche pas du premier coup. June est partie trop tard.

« Le temps que ça monte au cerveau », ironise t-elle.

Elle adore l'autodérision. C'est sans doute une des qualités que je préfère chez elle : cette capacité qu'elle a de rire de tout, tout le temps.

Au bout de plusieurs essais, c'est parti ! Nous regardons le concert, toujours avec autant d'admiration et d'excitation, comme si nous le découvrions pour la première fois. Indo a cet effet là, sur elle, comme sur moi. Ils nous surprennent, systématiquement. Ils nous transportent, toujours un peu plus loin, à chaque concert. Ils nous bouleversent, tout le temps.

Chaque soirée que l'on passe dans la même salle que le groupe est unique. Chaque concert est une expérience incroyable et aucun ne se ressemble. Et ça, seuls ceux qui l'ont déjà vécu peuvent le confirmer. Les autres diront que « les fans d'Indochine sont toujours l'excès ». Mais j'ai appris à ne plus écouter ces remarques. Parce que je sais que nous sommes si nombreux à les aimer autant, à les admirer, les idolâtrer. Les suivre, où qu'ils aillent. Et se laisser embarquer par leur musique.

Ils arrivent avec Electrastar. Cette chanson me déchire dès les premières notes. Dès les premières paroles de Nicola. On le sent si ému, si sincère. Je crois foncièrement que c'est son authenticité qui rend les concerts aussi grandioses et qui nous rend, par la même occasion, aussi accros. Tous les fans sont d'ailleurs unanimes sur ce point : une fois que l'on a goûté à Indochine, on ne peut plus en sortir.

Ils enchainent avec Traffic Girl. Les confettis surplombent rapidement tout le Stade de France et semblent être en lévitation. Comme si le temps était suspendu.

Je me souviens de ce moment, quand j'y étais : je pleurais toutes les larmes de mon être et, à peine Traffic Girl avait commencé, que je me suis soudainement retrouvée envahie par une ivresse sans nom, une espèce d'excitation qui mettait mon corps...

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Je me souviens de ce moment, quand j'y étais : je pleurais toutes les larmes de mon être et, à peine Traffic Girl avait commencé, que je me suis soudainement retrouvée envahie par une ivresse sans nom, une espèce d'excitation qui mettait mon corps en mouvement, sans que je me préoccupe, à ce moment-là, du regard des autres. C'était délicieux. C'est ça Indochine, des émotions toujours au rendez-vous et tellement puissantes. 

Mais c'est aussi bien plus que ça. Pour moi, en tout cas, ça l'est. Parce que, lorsque j'écoute leurs musiques, j'ai l'impression d'être comprise. Je me sens enfin entendue par quelqu'un, tellement ce que chante Nicola colle avec ce que je ressens au plus profond de moi. 

Ma Seconde Naissance [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant