Chapitre 26

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Katsuki

Je me réveillais, secoué par le gnocchi

- Allez, lève toi, il faut que les médecins vérifient que tu n'as rien.

- Vous faites chier.

- Bonjour aussi.

Je n'allais pas dire que ce rêve m'avait déplu mais... J'aurais bien voulu continuer, c'était si bien ! Parfois, j'aimerais que mes rêves deviennent réalité mais bien sûr, il fallait savoir que la vie est une connasse et qu'elle le restera toujours.

- Bon, tu prends racine ou tu me suis ?

Le gnocchi en face de moi prenait un air exaspéré. Décidément, il avait tous décidé de me casser les couilles aujourd'hui ! D'abord ma conscience puis Deku, le cyborg et maintenant voilà que le gnocchi s'y mettait aussi ! Je finis par le suivre en affichant ma mauvaise humeur par un regard noir. Une infirmière me regardait avant de détourner sa tête en voyant mes yeux qui lançaient des éclairs en permanence. Guidé par mon prof, il me lâchait soudainement devant une porte où était inscrit en lettres blanches "Dr Sagi".

- Je n'ai pas besoin de voir un médecin.

- Simple précaution. On sait jamais, tu aurais pu perdre le reste de ton intelligence dans un coin de tunnel.

Sérieusement ? Je n'eus pas le temps de répondre car la porte s'ouvrait, laissant apparaître une jeune femme aux yeux clairs agrandis par des lunettes rondes à la monture argenté qui contrastait avec ses cheveux noirs.

- Oh ! Pardon, je cherche un certain Katsuki Bakugo.

- C'est moi.

- Très bien. Si vous voulez bien me suivre...

- Tch.

Ça me soûlait déjà ! J'avais horreur des examens comme si j'étais en sucre, sérieusement. Je la suivais tout de même avant qu'elle ne vire brusquement à gauche pour ouvrir la première porte qui venait. Elle me laissait passer en premier avant de rentrer à son tour et de s'asseoir à son bureau.

- Bon, je ne vais pas te mentir, je déteste ce genre de relation.

Elle était franche, au moins.

- Tu sais pourquoi tu es là ?

- Et bien... Parce que les profs pensent que je vais mal ?

- Mal physiquement ou moralement ?

Elle essayait de me contourner pour pouvoir me percer à jour. Qu'elle essaye seulement !

- C'est un peu confus, peut être les deux.

- Très bien. J'aimerais que tu me parles de ton ami, Izuku Midoriya, c'est bien ça ?

- Ce n'est pas mon ami.

- Vous semblez proches pourtant.

- Et ?

- Si vous n'êtes pas amis, vous êtes un peu plus que ça ?

- Non, je ne crois pas. Je n'arrive même pas à être dans la même pièce que lui sans m'énerver !

- Qu'est ce qui t'énerve chez lui ?

- Tout ! Son visage niais, ses yeux qui pleurent tout le temps, ses cheveux toujours en pétard... Je n'arrive pas à l'apprécier.

- Et tu ne penses pas que tu y es pur quelque chose ?

Je me levais sous le coup de la colère et de la rage qui bouillonnaient en moi. Je frappais mes deux mains contre le bureau avant de prendre un air plus froid.

- Si apprendre ce qu'est la vie à quelqu'un est une mauvaise chose, qu'on m'enferme alors ! Merde alors, j'ai appris que la vie n'était pas toute rose à un gamin de 4 ans, que je suis méchant !

- On ne peut pas apprendre ce qu'est la vie à son camarade de cette façon là.

- Je le sais très bien ! Je pense qu'on me l'a assez répété.

- Alors pourquoi tu n'appliques pas les conseils qu'on te donne ?

- Parce que, comme je suis très méchant, je ne respecte aucune règle.

Nos échanges étaient comme ça. Froids et distants, séparés à chaque fois par un moment de silence pesant.

- Tu peux sortir et aller rejoindre ton professeur. Dis lui que j'aimerais te revoir bientôt. 

Un frisson remonta le long de mon échine à l'idée de la revoir. Quelque chose était dérangeant chez elle, tu avais l'impression qu'elle lisait en toi comme dans un livre ouvert. Aussi, m'empressais-je de rejoindre le gnocchi le plus rapidement possible sans attirer l'attention de certains patients qui traînaient çà et là dans les différents étages de l'hôpital. Une fois devant la porte où on m'avait laissé, j'attendais que mon prof fasse une apparition divine mais j'étais seul, planté comme un piquet devant cette fichue porte.

Et maintenant ? Je faisais quoi ?

Izuku

Après la visite surprise de Kacchan, je me sentais encore plus seul qu'avant.

Ce baiser... Comment pouvait-il aussi bien embrasser ? On dirait qu'il a fait ça toute sa vie ! Mes pensées résonnaient dans l'espace blanc. Je vivais comme un lion en cage et cela me déplaisait fortement. J'avais hâte d'être réveillé et de pouvoir de nouveau goûter aux lèvres de Kacchan... Je divaguais sur la façon d'embrasser quand mon subconscient réapparut soudainement.

- Oh, tu es toujours là...

- J'ai comme l'impression que tu es très heureux de me voir !

- Je pensais que le problème serait réglé mais apparemment non, vu que tu n'as pas bougé depuis avant.

- Si je ne sais même pas comment je suis arrivé ici, ça va être compliqué de trouver une sortie !

- Tu es intelligent, tu vas y arriver.

- Tu es très optimiste pour un gars sombre.

Il sourit malicieusement.

- Il faut bien un peu d'espoir dans ce monde gorgé de sang. Comme dirait ton père...

- Des ténèbres naît la lumière...

- Et de la lumière les ténèbres.

- C'était sa phrase quand il m'expliquait ce qu'était le métier de super-héro...

Soudain, le blanc se colorait lentement comme si on peignait à l'aquarelle sur une toile. Des souvenirs. De moi et mon père.

- Ta mémoire a effacé son visage c'est pour ça qu'on ne voit jamais sa tête.

Je parcourais les différents moments nostalgiques en marchant entre mes fragments de souvenir. Mon subconscient avait raison. Le visage de mon père était à chaque fois flou ou simplement enlevé. Je souriais à l'évocation de certain d'entre eux. Un ressortait différemment. J'en effleurais la surface lentement qui se troubla comme de l'eau. Mon quatrième anniversaire. Le dernier passé avec Kacchan. Le dernier passé avec mon père. Je reculais avant de prendre de l'élan et sautais en plein dans mon souvenir.

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Un petit chapitre avant les vacances !

Je pourrais publier un peu plus mais avec les habituels devoirs, je me demande si il y aura un jour ou deux que je ferais sans téléphone pour bien me concentrer... Enfin c'est à voir !
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Alone but not lonelyWhere stories live. Discover now