Chapitre quarante-trois - 2

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Milo

Nous nous rhabillons sommairement au cas où nous rencontrions un de nos voisins. Cette fois-ci, nous prenons bien l'ascenseur et nous rigolons, de voir nos tenues quelque peu débraillées, nos cheveux sont en bataille, mais surtout, des traces noires de poussière sont apparues un peu partout sur nous.

— En effet le bain ne sera pas du luxe !

— De vrais petits cochons, ricane Lucas qui a malgré tout gardé sa bonne humeur et son merveilleux sourire qu'il n'arrive pas à décrocher de son visage tellement il est heureux.

Lucas est heureux...

C'est tout ce qui compte à mes yeux et cette fois-ci, j'y suis pour quelque chose. Je ne l'ai pas repoussé, je ne l'ai pas déçu et je peux même dire que nous avons pris un pied d'enfer, alors je n'ose imaginer la dose de jouissance que va être la nôtre quand nous pourrons retenter l'expérience et qu'il arrivera enfin à me pénétrer.

Mon cœur se remplit de ce nouveau sentiment que je ressens, celui d'être à la hauteur de son amour. Lucas ferait tout pour moi et je sens que cette notion me remplie la tête et le cœur de plus en plus. Je serais prêt à tout pour lui. Pour le voir à nouveau sourire comme à cet instant, pour le savoir heureux avec moi. Qu'il se sente aimé, épanoui et comblé. Je me dois d'être plus à son écoute pour lui rendre ne serait-ce qu'un dixième de ce que lui, m'apporte.

Le ding de l'ascenseur me sort de ma réflexion et je suis content que nous ayons à ce point progresser ce soir. Autant physiquement, mentalement que sentimentalement.

— Enfin, nous voilà chez nous ! me lance-t-il en ouvrant la porte.

Oui, nous sommes chez nous. Même si cet appartement est celui de Lucas, il est devenu notre cocon, notre nid d'amour...

— Amour, tu veux bien t'occuper du bain, tu sais avec tes huiles qui sentent si bon, pendant ce temps je m'occupe du vin et du repas, ça te va ?

— C'est parfait !

Chacun vaque à sa tâche quand je sens mon portable vibrer. Je le sors de ma poche et y vois l'enveloppe désignant un texto, je l'ouvre et j'aurais peut-être dû m'abstenir !

« A ta place je compterais les jours »

Je regarde qui peut en être l'expéditeur et forcément, c'est un numéro masqué. C'est rare que l'on menace les gens à visage découvert me direz-vous. Mais tout de suite, allez savoir pourquoi, je pense à Claire, ou plutôt à ma cousine Judith. Je me doute qu'elle ne va pas se gêner pour m'en faire voir de toutes les couleurs, en commençant par prévenir mes parents. C'est sans doute de cela qu'elle parle, mes jours sont comptés avant qu'ils ne sachent où je me trouve, ce que je suis devenu à présent, avec qui je vis et -horreur !- apprendre que j'ai fait la une des journaux. J'enrage, je tape mon poing sur le passe-plat en évitant de bousiller mon téléphone. J'envoie une copie à Brice et lui demande d'essayer de savoir de qui cela peut bien provenir.

De toutes les personnes qu'il y a dans cette ville, il a fallu que je devienne ami avec ma pire ennemie. La fille de celui qui a voulu démolir mon père. Quelle ironie !

— Mon ange, je suis prêt, chantonne presque la voix enjouée de Lucas.

— J'arrive tout de suite.

Je ne dois pas lui en parler pour l'instant, parce qu'il va s'inquiéter, alors que je ne sais même pas de qui cela provient avec certitude. Je relis encore une fois cette menace avant d'éteindre mon téléphone pour ne plus être dérangé. J'ai plus important à faire que de penser à elle. Mon amour m'attend dans ce bain qui va me permettre de libérer toutes les tensions accumulées.

A Pile ou Face - MILO | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant