Chapitre trente-quatre

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MILO

Une merde... Voilà ce que je suis devenu. Un pauvre moins que rien qui a peur de tout et de tous. Un, qui sursaute au moindre bruit, qui pleure et hurle de peur parce qu'on lui touche la main ou qui tressaille à un simple frôlement.

Voilà ce que je suis devenu par sa faute. Il n'est plus là, vu qu'il attend entre quatre murs que lui soit signifiée la date du procès. Mais c'est tout comme. Je sens toujours ses mains sur mon corps, ses poings qui s'abattent inlassablement sur moi comme un boxeur le ferait sur son sac d'entraînement. Son odeur âcre mélangée à celle de l'alcool qui remplissait sa bouche et venait me percuter à chaque fois qu'il forçait la mienne ou qu'il me gueulait dessus que je n'étais qu'une petite merde. 

Il a raison...

Il est arrivé à ses fins car j'en suis bien devenu une.

Je me dégoûte autant que je le hais.

Il a fait de ma vie un calvaire.

≈ ≈ ≈ ≈

Moi qui l'admirais tant au début. Je le trouvais si gentil, attentionné, amoureux. J'étais fier d'être à son bras, d'être présenté à ses copains comme son compagnon quand on sortait. Je n'avais d'yeux que pour lui et pour son regard bleu clair hypnotisant. Ces mêmes yeux qui m'avaient pourtant effrayé au premier regard. Ils m'avaient glacé le sang en apercevant furtivement ce soupçon de lubricité qui aurait dû m'alerter. Me faire fuir loin de lui et de son magnétisme.

Il était assis à une table du bar comme s'il avait toujours été là, pourtant, je ne l'avais jamais vu avant. Nous venions ici régulièrement, c'était notre QG. Ce bar était notre zone de chasse, mais ce soir-là, j'étais devenu la proie de ce prédateur féroce et entraîné. Je sentais que trop bien qu'il comptait m'épingler sur son tableau de chasse. Pour autant, au départ, je n'y ai vu que du feu. J'étais même flatté de voir ce beau spécimen dans la fleur de l'âge me trouver à son goût.,

Il ne faisait rien pourtant. Il était assis tenant dans ses mains son verre de whisky dans lequel il faisait tourner inlassablement les trois glaçons. Il ne me quittait pas une seconde des yeux. N'importe quel mouvement que je faisais, je sentais son attention peser sur moi. Alors je décidais d'aller sur la piste de danse pour me perdre dans la foule et me soustraire à son regard inquisiteur.

Rien de tel que de danser pour tout oublier. Pour me laisser aller et me frotter au cul d'un bel inconnu. Sentir cette puissance en voyant l'autre se plier à ma volonté. Toucher l'objet de mon désir gonflé entre mes mains expertes et me trouver tout puissant à cet instant-là. Cet instant où l'autre perd pied. Où il accepte ma domination et s'y plie pour en obtenir encore plus de plaisir. J'avais mes habitudes et ce coin à l'abri des regards était parfait pour terminer en toute tranquillité ce que j'avais commencé au milieu de tous. Mon amant d'un soir, un homme de mon âge, brun, propre sur lui avec son jeans moulant et sa chemise blanche avait un cul comme je les aimais, bien rebondis et ferme. Il était prêt à exploser quand je sentis une main se glisser entre mon jeans détaché et mon cul.

Pris dans l'euphorie de cette baise sauvage et rapide je ne prêtais pas plus attention que ça à cette caresse. Pensant que Lucas venait profiter de mon état pour me titiller comme il lui arrivait de le faire de temps en temps quand il était en manque de moi. Mais malgré le plaisir que j'étais en train de me donner en pénétrant ce joli cul bien ferme. Je remarquais rapidement que cette main intrusive n'était pas celle de Lucas mais bien celle d'un inconnu venu se joindre à nous, ce que je ne tolérais pas. La seule exception était Lucas.

Un regard par-dessus mon épaule me renseigna sur le propriétaire de cette main froide, forte et expérimentée. En moins de temps qui ne m'avait fallu pour le comprendre, ses simples doigts m'avaient poussé à la jouissance en me délivrant dans mon préservatif toujours niché entre les fesses de mon amant. Je ne comprenais pas trop ce qu'il venait d'arriver jusqu'à ce que mon amant se plaigne de ne pas avoir eu son compte et demandant que je le suce pour que lui aussi soit enfin satisfait.

A Pile ou Face - MILO | TerminéeTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang