Chapitre trente-huit - 2

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MILO

Que m'est-il arrivé ?

J'ai l'impression d'avoir pété les plombs. Un espèce de burn-out où je me perdais corps et âme. Mes amis et mon Amour avaient beau me ramener à la surface, je plongeais et replongeais toujours dans cette eau troublée par cette vase gluante et mouvante dans laquelle m'avait laissé Marcus. Cette trace indélébile qui fait ce que je suis aujourd'hui et à jamais.

D'après Lucas, je n'étais donc pas perdu en plein rêve ou cauchemar ou dans une quelconque folie passagère.

Pourtant, j'avais besoin que Claire me le certifie :

— Marcus...

Ma trachée se comprime en lui demandant confirmation, alors je lève les yeux pour m'accrocher aux siens et y lire sa réponse. Au cas où...

— Marcus est bien mort, Milo, s'étrangle-t-elle avec ses émotions.

— Mais non Claire, il ne peut pas être mort. Voyons, on parle de Marcus là, raillé-je.

J'accentue mon rire qui devient nerveux, jusqu'à se transformer en une plainte, déchirant le silence qui règne dans le salon. Je suis une bête blessée, touchée moralement qui n'arrive pas à accepter cette vague incessante qui me noie et me ramène à la vie au gré de ces houles furieuses.

— C'est la vérité, mon ange.

Mon regard se perd, devient flou et ma peur refait surface, et j'ai l'impression de perdre pied.

— Il n'a pas le droit de nous faire endurer ça. Il nous a fait tant de mal. Et il ne sera même pas jugé pour toutes les souffrances, qu'il nous a fait subir ? Mais comment allons-nous faire pour nous en sortir à présent ? Il devait payer pour toutes les humiliations... Les coups... Les offenses... Et ton petit Julien... Comment allons-nous pouvoir vivre Claire ? dis-je en lâchant enfin prise.

Claire me serre dans ses bras et pleure avec moi. Notre souffrance se répercute sur celle de l'autre, pour n'en faire, plus qu'une. Nous sommes envahis par cette peur colère qui enfle en nous. Je resserre encore un peu plus mon étreinte autour de Claire pour canaliser nos tremblements et apaiser notre courroux haineux envers notre impitoyable tyran.

— Milo, nous devons nous soutenir, et on s'en sortira, me murmure-t-elle d'une voix étranglée par les sanglots.

Je hoche la tête n'arrivant pas à prononcer, même un son. Je pose mon regard sur nos amis avant de croiser celui de mon Amour. Ses yeux sont rougis d'avoir lui aussi trop pleuré. Alors quand son regard tendre trouve le mien, je sais que mon réconfort passe par ses bras, par son soutien et surtout par son amour. Claire suit mon regard et me relâche lentement.

— Moi aussi j'ai besoin de lui, m'annonce-t-elle en fixant Lewis. Sans même y réfléchir nous savons ce dont nous avons besoin à présent. Nous nous levons à l'unisson et après lui avoir embrassé le front affectueusement, je la laisse rejoindre son amoureux lorsque moi, je retrouve Lucas qui me tend ses bras protecteurs.

— Mon ange, ça va aller. Ne t'inquiète pas, je suis et je serais toujours là...

— Je le sais, Amour.

Je dépose mes lèvres sur les siennes parce que sa chaleur m'a manqué, sa douceur aussi et surtout sa tendresse. Un baiser tout ce qu'il y a de plus simple échangé entre deux personnes qui s'aiment et se le prouvent.

— Amour ? soufflé-je sur ses lèvres entrouvertes.

— Oui ?

— Je t'aime, lui révélé-je en plantant mon regard dans le sien.

A Pile ou Face - MILO | TerminéeOnde as histórias ganham vida. Descobre agora