Journal d'une Confidente - Camren

Chapitre 13 - Partie 1

Lauren baissa les yeux avant de reporter son attention sur la chienne qui avait élu domicile dans les divers papiers cadeaux, mâchouillant avec avidité quelques nœuds par-ci par-là.

– Je dois avouer que c'est aussi mon cas, avoua Lauren.

Camila la fixa.

– Vraiment ? demanda la brune, interdite.

– À égalité avec le Noël de mes treize ans.

– Qui a-t-il eu de spécial à ce Noël ? lança, curieuse, Camila.

– Mon père m'a offert ce dont je rêvais le plus... Un cheval. Ce n'était qu'un poulain à l'époque, mais il était totalement à ma charge. Mon père m'a donné mes premières responsabilités avec ce cheval. Il est devenu mon ami, mon complice... L'équitation a été l'une de ces choses qui n'appartenaient qu'à moi.

Camila pouvait sentir toute la nostalgie dans la voix et le regard de la jeune femme. Elle était visiblement attendrie et marquée par ce fameux Noël.

– C'est un beau cadeau en effet, acquiesça Camila en souriant. Sourire que lui rendit Lauren avant de lever sa flûte de champagne.

– Joyeux Noël, annonça simplement la brune, qui fut suivie par tous les autres, levant leur flûte gaiement pour trinquer dans des tintements de verre.

Josy revint avec la bûche et tous s'esclaffèrent de contentement. La dégustation fut rapide, chacun semblant dévorer sa part. Quand la soirée arriva sur sa fin, seule Lauren était encore à table. Elle scrutait avec plaisir la scène qui se déroulait devant elle : Josy et Ashley se montrant joyeusement leurs cadeaux respectifs, Samy redonnait quelques touches de couleur au sapin, Dinah et Normani trinquaient autour d'un lait de poule au pied de l'arbre, et Camila...

Camila était assise au milieu des paquets à rire à pleins poumons de voir Josy et sa petite fille se chamailler.

Lauren la fixait sans vraiment trop savoir pourquoi, comme si sa présence l'hypnotisait, l'aimantait. Ses yeux ne pouvaient se détacher de celle qui l'avait surprise sous le gui. Que lui avait-il pris ? Elle aurait dû la repousser, ne pas lui laisser l'initiative du geste, lui faire croire qu'elle ne le souhaitait pas. Alors pourquoi sentait-elle des papillons voler dans son ventre à chaque fois que ses yeux se posaient sur elle ?

Quand Camila se tourna et que leurs yeux s'ancrèrent, elle ne put que lui sourire. La jeune femme lui sourit en retour jusqu'à ce que la petite chienne se frotte aux pieds de la maîtresse de maison et qu'elle la prenne dans ses bras. Lauren colla son front sur le sien et la chienne lui lapa le bout de son nez.

L'horloge affichait un bon deux heures du matin, lorsqu'Ashley, Josy et les autres esquissèrent les premiers signes de sommeil. Lauren décréta la soirée finie et ordonna que tout le monde aille se coucher. La vaisselle et le débarrassage pouvaient attendre le lendemain.

Camila et Lauren montèrent en dernier, accompagnées de la chienne qui avait le plus grand mal à monter les marches. Arrivées à l'embranchement, la chienne hésita entre suivre Camila avec qui elle avait passé ces derniers jours, ou suivre Lauren qui semblait être son cadeau de Noël.

– Je crois que vous devriez la prendre pour cette nuit, elle doit s'habituer à vous, expliqua doucement Camila.

– Oui. Il semblerait que cette charmante boule de poils ait été clandestine sous mon propre toit durant quelques jours.

Camila lui sourit et poussa la chienne vers Lauren qui la prit dans ses bras.

– Bien... Bonne nuit Camila. Et merci encore pour cette magnifique soirée.