6- Tout sauf elle

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- Céleste viens par là, j'hurle à ma petite sœur qui traîne derrière moi. J'ai pas envie que tu te perdes, en plus il y a plein de monde aujourd'hui.

Elle cueille deux fleurs de plus et se tourne vers moi.

- J'arrive, râle-t-elle.

Elle me rejoint en trottinant, ses cheveux au vent et le sourire aux lèvres. Son petit nez est rougis par le froid. Une fois à mon niveau, je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur et remonte la fermeture éclair de son manteau.

- Mais j'ai pas froid Hady! ronchonne-t-elle.

Je l'attrape par la taille et la regarde tendrement.

- Ton nez me dit le contraire, la taquiné-je en lui touchant ce dernier avec mon doigt. Et puis je n'ai pas envie que tu sois malade.

Elle tourne son regard vers son bouquet.

- Regarde comme il est beau, déclare-t-elle avec joie.

- Oui c'est vrai, il est magnifique.

- Il est pour papa, me confie-t-elle.

Son attention est adorable. Elle aime par dessus tout notre père malgré le fait qu'il ne s'occupe plus aussi bien d'elle qu'auparavant et ceci me fait fondre. Un amour inconditionnel quoi qu'il se passe c'est forcément beau, surtout quand il s'agit de notre famille.

Je l'embrasse sur la joue et me redresse. Céleste vient glisser sa petite main dans la mienne. Nous continuons de nous promener dans le parc. C'est une journée agréable pour une balade, bien qu'il fasse un peu froid pour une fin de mois d'octobre. Pourtant le soleil est au rendez-vous, les rayons viennent réchauffer mon visage et donnent des reflets arc-en-ciel à la fontaine. Ce temps-ci est beaucoup plus agréable que la chaleur californienne étouffante que l'on a habituellement. 

Beaucoup d'enfants sont ici avec leur parents. Certains d'entre eux jouent aux ballons en famille ou promènent leur chien. Ce parc est un lieu de rendez-vous connu, en particulier le mercredi après-midi et les weekends pour les enfants. Mais tous les jours de nombreux joggeurs ou promeneurs viennent ici. C'est l'occasion de sortir et ne plus penser à la ville et aux tracas de la vie quotidienne. Souvent l'été, des familles entières restent toute la journée pour se retrouver, faire un barbecue, partager de bons moments.

Je me souviens l'avoir fait autrefois avec mes parents quand Céleste n'était pas encore née. Je jouais avec les enfants de nos voisins. Désormais, je viens de temps à autre pour courir, ça me permet d'évacuer, de me vider la tête et de m'entretenir un peu car malgré le fait que j'aime le sport je n'en fais presque plus.

Céleste tire sur ma main et presse le pas.

- Viens on va à la balançoire!

Comme poussée par son envie, elle slalome entre les passants en m'entraînant avec elle. Je m'excuse auprès des quelques personnes que je bouscule malencontreusement ou à qui je fais une queue de poisson involontaire.

Une fois devant, voyant que personne n'est assis à la balançoire, elle lâche ma main et court prendre la place. Un grand sourire de triomphe s'affiche sur son visage lorsque je la rejoins.

- Tu n'étais pas obligé de courir Cel.

- Imagine quelqu'un aurait prit la place, j'aurais dû attendre! fait-elle comme si c'était une chose horrible.

- Impatiente va!

- Tu peux me les tenir? me demande-t-elle en me tendant les fleurs.

Je les lui prends et aussitôt elle m'avertit en fronçant son petit nez ce qui ne la rend pas moins mignonne.

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