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Chapitre 5

« C'est quoi les pierres dans la charrette d'à côté ? demanda Jossov en regardant Daue.

-         Surement des pierres d'Oru, répondit celui-ci sans même regarder. Mais c'est étrange, la mine d'Oru de Klarm est épuisée depuis quelques mois maintenant.

-         Les pierres d'Oru ne sont pas violettes ? s'enquit Shigeki, intrigué.

-         N'y faites pas attention, déclara Daue en regardant cette fois, ça doit être des simples joyaux qui créent une illusion d'optique, ce qui leur donne cette lueur violacée.

-         C'est bizarre quand même... affirma Jossov.

-         Parfois il ne faut pas se poser de questions, ajouta l'archelan. Les hommes ont toujours eu le don de créer des richesses vaines et ostentatoires, c'est surement le cas ici. Une nouvelle mine de pierres précieuses a dû être découverte... Dans tous les cas on n'est pas venus ici pour admirer les richesses inutiles, on est ici pour parler avec le maître de la guilde Saki. Et bien que je n'aie pas envie de discuter avec une nouvelle fois, il nous faut quand même le trouver.

-         Il est surement au palais du maître de la ville, s'exclama Jossov. Je ne viens jamais ici, mais s'il y a un truc que je sais c'est que les étrangers sont rarement bien vus par les humains, mais quand ils sont importants ils rencontrent les ambassadeurs...au palais.

-         Alors allons-y ! »

Après une petite heure de recherche, à esquiver les foules et à demander le chemin aux passants, le petit groupe arriva devant le palais. Palais qui n'en avait que le nom ! Ça change du palais d'Haren ! pensa Shigeki. Cela ressemblait plus à une petite maison de pierre, faite pour résister aux combats et non embellir.

Un garde en armure argentée s'avança vers Daue. Se souvenant de l'altercation avec l'autre garde, celui-ci se présenta tout de suite :

« Je suis Kineta Daue, archelan et sous-maître de la guilde Saki...

-         Je le sais, coupa le garde poliment. C'est justement pour cela que je suis venu vers vous... »

   Il a la manière de parler des humains de l'époque d'Haren, comprit Shigeki. Il y a la forme qui est différente, mais le fond reste le même, ils sont encore comme eux...

« Vous êtes attendus à l'intérieur, continua le garde, le maître de la ville lui-même vous convie. »

Daue afficha une expression d'étonnement mêlé à de l'appréhension, bientôt suivi par Shigeki et Jossov. Il était rare que le maître de la ville invite quelqu'un, même si Daue et Shigeki le connaissaient.

Suivant le garde, le Kavura, son Asareda et le vieillard entrèrent dans le palais, ne faisant pas attention aux grandes portes de fer usées s'ouvrant lentement.

L'intérieur du palais était sombre. Seules quelques torches illuminaient l'obscurité, mais aucune fenêtre ne se dessinait dans les murs épais ; l'architecte ne se concentrait que sur la stratégie...

Au fond se trouvait une pièce plus éclairée que les autres, dont l'intérieur était décoré de magnifiques tableaux et de statues habilement sculptées. Mais des voix semblaient en sortir, une discussion y avait apparemment lieu.

Le garde fit entrer le petit groupe dans la pièce puis resta devant pour la garder. Daue vit sur le côté une grande fenêtre. Enfin ! s'exclama-t-il intérieurement, trop angoissé par le manque de lumière. Devant ladite fenêtre se trouvait un bureau de bois clair, deux personnes s'y tenaient opposées : Faisant face aux invités, un petit homme en vêtements somptueux couleur olive se leva, par politesse. Devant lui se tenait une archelanne en robe blanche immaculée aux symboles cramoisis. Le maître de la guilde Saki ! conclut Jossov, avant de remarquer que c'était une archelanne.

« Le maître de la guilde Saki est une femme ??? s'étonna Jossov.

-         Une archelanne ! », s'exclama-t-elle tout en se levant puis se retournant vers eux.

Elle était très fine pour une membre de la guilde Saki, surtout pour celle qui était censée la diriger. Ses yeux noirs nuit semblaient juger Jossov d'une façon indescriptible, entre le dédain et la curiosité. Sa peau, particulièrement pale, faisait un grand contraste avec ses longs cheveux noirs tombant jusqu'à ses hanches et ses lèvres rouges sang qui semblaient tenter de dire quelque chose d'imperceptible, puis elle reprit plus fort :

« Je suis contente de te voir, mon frère, déclara-t-elle d'une voix malicieuse en regardant Daue.

-         Oui, répondit-il avec appréhension, ma chère petite sœur... »

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Prononciations :

Kjölmur: "Kieulmur"

Oru: "Orou"

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Le chapitre 6 arrive bientôt, Samedi si tout ce passe bien...

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