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Chapitre 5

    Un garde en armure de plates arrêta le groupe devant la ville de Faktir. Celui-ci était accompagné de ses collègues et après une courte observation, Shigeki en conclut une chose évidente : Les gardes étaient saouls. Cela sautait aux yeux tant l'odeur d'alcool lui brûlait les narines.

« Bien le bonjour, commença-t-il avec une voix rude tout en titubant légèrement, qui êtes-vous pour entrer dans la capitale comme ça ?

-         Je suis le Kavura, affirma instantanément Shigeki avec une voix qu'il voulait pimpante mais qui dériva à l'orgueil.

-    Et moi le roi des Hommes..., rit-il avant de regarder Shigeki agressivement. Tu sais, les petits rigolos comme toi je les égorge...»

Shigeki se mit en colère, mais Daue le devança :

« Je suis Kineta Daue, intervint-il plus humblement, le sous-maître de la guilde Saki et Asareda du deuxième Kavura ici présent. Vous pouvez me croire, j'ai la robe de la guilde Saki, et je peux vous prouver que je sais me battre...», ajouta-t-il sur le ton de l'intimidation.

Le garde le regarda attentivement de la tête aux pieds, vérifiant la véracité des propos de l'archelan, puis il acquiesça avant de rajouter, comme par envie d'avoir le dernier mot :

« Il me semble que le maître de la guilde Saki se trouve en ville, et d'après les rumeurs qui courent, il veut vous voir...»

Daue acquiesça par respect. Il savait bien que le maître voulait le voir, l'Arcane la lui avait dite directement.

« Qui êtes-vous ? demanda Jossov, intrigué.

-    Je suis Kjölmur, le chef des gardes de la porte Est, répondit-il naturellement, comme habitué à cette question.

-         Et bien nous dirons du bien de vous au maître de la ville ! », promit Jossov d'un air bienveillant.

Kjölmur le remercia et héla à ses hommes d'ouvrir la lourde porte de fer. Lentement, celle-ci s'ouvrit, dévoilant la ville cachée en son sein.

Une foule de gens semblait inonder les petites rues, achetant des produits dans les magasins extérieurs, discutant de tout et de rien, entrant dans les magasins intérieurs, tout le monde se mouvait ! C'était un grand contraste avec l'extérieur de la ville, où la vie semblait être calme et solitaire. Jossov ressentait d'autant plus ce contraste. Étant un mercenaire, il n'entrait que rarement dans les villes ou mêmes les villages, préférant les vastes plaines et les claires forêts plutôt que les maisons de briques et la foule semblant hurler tant il y avait de monde.

« Qu'est-ce que t'as, le vieux, t'es rouillé ? », rit Shigeki en voyant Jossov hésiter à s'engager sur la voie de pavés bruns.

Jossov le regarda rapidement. Comment peut-il être aussi calme ? pensa-t-il. Tu tues des dizaines de personnes tous les jours et tu ne sembles pas affecté...

Finalement le vieil homme s'engagea dans la ville à contre-gré. Des charrettes remplies de toutes sortes de produits passaient sur le coté, mais l'une d'elles, ou plutôt son contenu, intrigua particulièrement Jossov.

Des caisses débordant de pierres de couleurs vives étaient disposées sur la charrette. Derrière se trouvait un homme lourdement armé, mais habilement caché dans l'ombre de la toile qui couvrait le véhicule. Il surveillait le trésor en adressant un regard noir aux personnes osant poser leurs yeux sur les joyaux. Le plus étrange étant que lesdits joyaux semblaient avoir une lueur violacée, en contraste avec les couleurs vives des pierres en elles-mêmes allant du rouge rubis au bleu saphir en passant par le vert émeraude et le jaune topaze.