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Chapitre 4

   Le Dākumasutā pouffa d'un rire exagéré, puis il s'arrêta subitement et s'adressa à Shigeki tout en souriant:

   « Ce n'est pas mes téléportations qui m'ont épuisés, c'est la nécromancie...

   - De la nécromancie ? »

   Un grognement dans le dos de Shigeki le fit se retourner. Il jura. Il ne pouvait rien voir avec le brouillard noir qu'avait créé le Dākumasutā. Mais un autre grognement eut lieu, puis un autre, puis une forme se dessina à travers la fumée. Shigeki tenta de flairer la chose, sa lycanthropie lui donnait des sens plus développés, dont l'odorat. Sa conclusion fut inédite, cela avait l'odeur du sang. Aussitôt un grognement, cette fois plus agressif, retentit. Un homme se jeta sur Shigeki sans même que celui-ci n'ait le temps de réagir. C'était un des hommes qu'il avait tué, l'épaule ainsi que la colonne vertébrale brisé lui donnait un air démonté, mais il avait changé : la peau pâle, les longues griffes noires, les yeux injectés de sang; mais ce qui choquait le plus était cet air inhumain, extrêmement agressif et vif, un air d'animal sauvage luttant pour se nourrir. D'ailleurs cette... créature, c'était le seul adjectif adapté à cette abomination, mordait le Kavura à pleines dents, et de plus en plus agressivement.

   Les autres cadavres ambulants des bandits morts se joignirent au festin, tous plus agressif les uns que les autres. Les ténèbres permettent aussi la nécromancie, pensa Shigeki avant de jurer intérieurement, le Malin est trop puissant pour moi !

   Celui-ci, devant avouer qu'il ne pouvait plus rien faire, décida de faire une chose qu'il n'avait jamais fait auparavant, ou du moins pour une raison réelle. 

   Le chef des bandits s'approcha de la zone du combat, observant attentivement d'un regard vainqueur ses monstres dévorer le lycanthrope, paraissant moins monstrueux à présent face à des Andeddo (morts-vivants causés par la nécromancie des Ténèbres, donc du Malin).

   Mais quelque chose sauta aux yeux du Dākumasutā : Les yeux canins du Kavura s'illuminaient, effet accentué par le contraste avec le brouillard sombre. 

   Soudain une bourrasque particulièrement intense rugit, faisant disparaître ledit brouillard. Shigeki était debout, légèrement surélevé au dessus du sol grâce à sa maîtrise de l'Air, ses yeux lumineux et vides regardant le chef des bandits lui provoquait des frissons. Un regard vide, empli d'aucun sentiment, la pupille invisible par tant de lumière. Le Dākumasutā recula d'un pas, puis d'un autre. Le vent ne s'arrêtait pas, et cela ne lui disait rien qui vaille, pire ! Le vent redoublait d'intensité !

   « Bonjour Shigeki, fit la voix de l'Arcane dans la tête de celui-ci.

   - Bon... bonjour, répondit-il nerveusement.

   - Je te félicite ! Tu as enfin compris que tu n'est pas le plus fort !

   - C'est pas très adroit comme compliment, mais merci quand même.

   - Comme tu le sais grâce aux souvenirs d'Asaki, cette discussion est instantanée. Dans tous les cas ne t'en fais pas, je vais te donner juste ce qu'il faut de pouvoir, c'est à dire extrêmement peu, ton corps ne vas pas être trop impacté, mais je vais l'utiliser à ta place, donc il est inutile que tu tentes de bouger un quelconque muscle.

   - Détruisez-moi cet enflure de nécromancien s'il vous plaît ! demanda-t-il avec de la haine expressément non cachée.

   - Ne t'en fais pas pour cela, je vais le détruire dans tous les cas, rassura-t-elle. Aies plutôt peur pour ton corps, je vais essayer d'en prendre soin mais je ne suis pas sûre de le rendre en un seul morceau...»