Chapitre 7 : Une star à l'hôpital

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En cette glaciale matinée de décembre, à l'époque où tous les buildings sont couverts d'un épais manteau blanc, où la ville est plongée dans le silence et que le monde tourne au ralenti, le Boston Miller commençait tout doucement à troquer ces médecins de nuit pour ceux du jour. Au numéro dix-sept d'un immeuble du quartier de Downtown, Ethan se dépêchait d'enfiler sa veste et d'enrouler son écharpe. Contrairement à lui, Megan prenait le temps de finir son café perchée sur son tabouret de bar.

Bientôt quatre semaines qu'ils étaient ensemble, et on pouvait dire qu'ils étaient heureux. Après tout, c'était peut-être elle, la bonne.

- Dépêche-toi, je vais finir par être en retard, ronchonne-t-il.

- Tu pourrais me donner un double de tes clefs, comme ça je ne serai pas obligée de partir en même temps que toi le matin, minaude-t-elle en se rapprochant de lui.

Etonné, Ethan paniqua un instant.

- Oui, enfin... Non... Je ne sais pas. On verra ça une autre fois.

Megan roula les yeux et capitula. Elle attrapa son blouson sur le canapé et emboita le pas du chirurgien.

*

Arrivé dans les vestiaires de l'hôpital, Ethan s'y retrouva seul avec Mike, étrange pour un mardi matin.

- Ta femme n'est pas avec toi ?

- Non, et je ne l'ai pas vue depuis hier soir, explique Mike, on s'est disputé. Encore. Et tout ça parce que je lui ai parlé de Bismarck !

- Bismarck ?

- Oui, Bismarck, dans le Dakota du Nord. Je lui ai parlé de retourner là-bas, reprendre notre vie comme avant, elle pédiatre dans une maternité, et moi brillant chef de la plus grande clinque de chirurgie plastique de la ville, se vente-il.

- Mais tu sais, je pense que Kate se plait vraiment ici, la chirurgie c'est ce qu'elle aime le plus. Ça ne m'étonne pas qu'elle ne veuille plus repartir.

- Mais elle pourrait très bien trouver un job dans la chirurgie pédiatrique là-bas ! Tu sais, on avait une magnifique maison à Bismarck, on avait notre petit train de vie et des boulots en or ! Et en plus, c'est tellement magnifique là-bas ! On était qu'à quelques miles du Montana et des stations de ski !

- Comme quoi elle préfère ici... Et Boston est aussi une belle ville, ajoute Ethan. Je te trouve bien attaché au Dakota...

- Ma ville me manque. Mes habitudes me manque. Ma vie d'avant me manque...

Sur ces mots, les deux chirurgiens quittèrent la pièce, tout les deux en direction de leur premiers patients.

*

Aux urgences, l'heures des directives avaient sonné pour les résidents et leur internes.

- Bon, commence Steven, merci à tous d'être venus. Tout d'abord, j'aimerais...

Mais Ethan entra aux urgences et demanda à parler au chef.

- Chef, j'aurais besoin du meilleur interne pour une grosse opération, Montgomery de préférence, chuchote-il.

- Oui bien sûr... Euh, Montgomery tu vas avec Edwards aujourd'hui.

Etonné d'avoir été choisi, Chris suivit Ethan, impatient de connaître quel patient ils allaient charcuter aujourd'hui.

- Bon, alors écoute moi bien Montgomery, je vais te demander la plus grandes des discrétion possible pour notre patiente. Personne, et je dis bien personne ne doit être au courant qu'elle est ici, je ne veux pas retrouver avec des milliers de journalistes sur le dos, c'est bien clair ?

- Je vous promet que je ne parlerais pas docteur mais... Qui est la patiente ?

- Courtney Davis.

- Connais pas.

- Courtney Davis ?! Tu ne connais pas cette légende du petit et grand écran ?! Ses douze oscars, ses succès internationaux, ça ne te dis rien ?!

- Non... Vous savez, je ne suis pas très télé...

- Tant mieux. Aller, suis-moi, on va faire le suivi pré-op' et on y va.

- Mais au bloc, l'anesthésiste et les infirmières de bloc vont bien s'en rendre compte ?!

- Ils n'ont pas à le savoir. Son visage sera caché.

*

- Bien, Montgomery, je t'écoute, di-il une fois dans la chambre.

- Courtney Davis, quarante-deux ans, venue ici pour l'ablation d'un glioblastome de stade quatre situé dans le lobe temporal droit.

- Docteur, rassurez-moi, personne n'est au courant ? Je ne voudrais pas voir que le grande Courtney Davis est condamnée à mort dans la Une des journaux...

- Personne n'est au courant. Le chef, mon interne et moi sont tenu de ne rien dire, et je vous assure qu'ils ne diront rien.

- Merci... Bon, vous êtes le douzième médecin que je vois, et si je suis venue jusqu'ici, c'est bien parce que vous êtes le meilleur, alors retirez moi cette tumeur.

- Madame Davis, nous avons déjà réduit votre tumeur grâce aux chimiothérapies pour qu'elle soit la plus petite possible à retirer, mais nous ne pourront pas tout enlever lors de l'opération, explique Ethan.

Si je suis venue jusqu'ici, c'est bien parce que vous êtes le meilleur, alors retirez moi cette tumeur.

- Je ne peux rien faire de plus, mais je vous promet de faire tout mon possible pour en retirer le plus possible. Ensuite, nous continueront la chimiothérapie pour retirer les reste.

A côté d'eux, Chris regardait attentivement les scans de madame Davis.

- Docteur, Vous savez très bien que cette saleté ne partira jamais. C'est comme ça...

- On va faire tout ce qui est en notre pouvoir pour vous donner de belles années à vivre.

En sortant de la chambre, Montgomery embarqua les scans avec lui et courut rattraper Ethan.

- Docteur Edwards ! Docteur Edwards !

- Oui ?

- Pourquoi faites ça ?!

- Faire quoi ?

- L'opérer. Pourquoi vous l'opérez ? Vous avez vu ses scans ?! C'est impossible ! Cette femme est condamnée ! Vous lui donnez de l'espoir alors qu'il y en n'a aucun !

- Je sais Montgomery, je sais. Mais Courtney Davis est venue ici pour avoir le meilleur, et en l'occurrence, je suis le meilleur, alors je vais réséquer le plus de tumeur possible, ensuite elle continuera les chimios, et après elle reviendra pour une nouvelle opération et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle dise stop. Je ne peux rien faire d'autre que d'écouter sa demande...

- Alors on va la laisser mourir sans rien lui dire ?! Vous êtes sûr qu'il n'y ai aucune issue ?

- J'ai retourné le problème dans tous les sens, je t'assure qu'il n'y pas d'autres solution, et elle le sait très bien... 

A Coeur OuvertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant