Chapitre 3 : C'est moi !

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Le soleil se levait sur le ciel de Boston, en cette belle journée d'été qui s'annonçait. La circulation débutait tout doucement, et quelques volets commençaient à s'ouvrir sur les immeubles voisins. Emma aussi commençait à ouvrir les yeux. Mais au bout de quelques secondes, elle se rendit compte qu'elle se réveillait dans une chambre qu'elle ne connaissait pas, sur un lit qu'elle ne connaissait pas, et dans les bras de l'homme qu'elle avait rencontré quelques heures auparavant. Elle ouvrit de grands yeux ronds quand elle comprit qu'Ethan, encore endormi à côté d'elle, était totalement nu.

D'un bond, elle sauta en dehors du lit comme si elle devait fuir la peste. Elle enroula la couette autour d'elle et quitta la chambre en attrapant ses vêtements. Quelques minutes après avoir regagné son appartement, elle était habillée, lavée et maquillée prête à partir. Sac en main, elle déposa la couette sur le seuil de la porte d'Ethan et repartit en direction de l'hôpital.

Alors qu'elle venait juste de poser un pied sur le seuil d'entrée du Boston Miller, la glue qu'était Camille se jeta sur elle, et comme d'habitude, commença à la noyer dans des litres et des litres de paroles. Emma, qui n'était pas franchement d'humeur à répondre quoi que ce soit, la laissa lui déverser sa vie tout en continuant sa route pour les vestiaires.

Elle pénétra dans les vestiaires au moment où Camille termina de lui raconter son épopée sentimentales.

-...Du coup, aujourd'hui, je suis bien décidée à retrouvé mon beau neurochirurgien !

- Mmm...

C'est la seule réponse qu'elle réussit à articuler, bien trop subergée par la fatigue mais surtout indifférente à ce que pouvait bien lui raconter sa collègue.

- T'es sûre que ça va, toi ? T'as une petite mine...

Emma ne prit même la peine de répondre cette fois-ci, se contentant simplement d'observer un visage qu'elle n'avait pas encore rencontré entrer dans les vestiaires.

C'était une femme qui devait avoir le même âge qu'elle, ou un peu plus, avec des cheveux châtains attachés en queue de cheval.

- Bonjour ! S'exclame-t-elle en s'adressant à toute les personnes présentes.

Emma la regarda s'avancer près de son casier, qui était juste à côté du sien, puis la regarda avec de grands yeux ronds quand elle comprit qui elle était vraiment.

- Laurel ?! Hallucine-t-elle en se tournant vers elle.

Le docteur Mckidd la regarda à son tour, étonnée de voir la "petite nouvelle" s'adresser à elle de la sorte.

- Pardon mais... On se conn...Emma ?! Emma Williams ?! Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis chirurgien cardio, annonce-t-elle fièrement.

- Wouaw, mais ça fait tellement longtemps qu'on s'est pas vue !

- C'est clair ! Confirme-t-elle, nostalgique. Et toi, qu'es-ce que tu deviens ? Tu ne vis plus à Chicago ?

-C'est une longue histoire...

- Mais la dernière fois que j'ai eu de tes nouvelles, tu étais en études de psychologie n'est-ce pas ?

- C'est exact, mais j'ai décidé d'abandonné la psycho pour la traumato, et là, je m'éclate vraiment !

Les deux femmes, plongées dans leur discussion, ne voyait pas les minutes s'écouler. Pour la rappeler à l'ordre, Camille se racla bruyamment la gorge, signe qu'il fallait partir.

- Je dois y aller, sinon je vais être en retard pour ma première intervention du jour. On se revoit plus tard ?

- Avec plaisir ! Se réjouit Laurel. 

*

Toujours surprise mais heureuse d'avoir revu Laurel, Emma arpentait les couloirs de l'hôpital à vive allure, craignant d'être en retard pour sa première grande intervention. Prête à passer la porte, elle fut stoppée par le professeur Charles, qui arrivait justement au devant d'elle.

Tout à coup, un frisson parcourut tout son corps. Et si elle avait eu trop de retard ? Et si le professeur Charles avait été averti de son absence par une infirmière ? Et puis, qu'est-ce qu'il faisait encore là ? Ce n'était peut-être qu'une impression, mais elle avait vraiment le sentiment qu'il l'observait depuis son arrivée...

- Docteur Williams ! Vous êtes un peu retard aujourd'hui, constate-t-il en regardant sa montre.

- Je suis désolée... S'excuse-t-elle, embarrassée. Je n'ai rien raté j'espère ?

- Non, rien du tout. Mais vos poumons ne devraient plus tarder, le docteur Gibson est parti le chercher avec un interne, ils seriont là d'une minute à l'autre.

Soulagée, Emma acquiesça et entra dans la pièce de préparation du bloc six, observant tout le monde s'affairer autour de son patient. Une fois prête, elle se glissa dans le bloc les mains en l'air toute dégoulinantes, où tout le monde l'attendait.

- Très bien ! Je vois que tout le monde est prêt, alors, c'est parti !

Emma sécha ses mains, enfila une paire de gants et s'approcha du patient qui venait juste d'être endormi.

- Lame de dix, ordonne-t-elle en tendant la main.

A Coeur OuvertWhere stories live. Discover now