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Dimitri

Après avoir pris une bonne douche, je décide d'exécuter le plan que je m'étais fixé quelques minutes plus tôt, à savoir, aller camper devant chez Lila. 

J'ai les boules quand je remarque une fois arrivé là-bas que je trouve une maison déserte . Je vais devoir attendre là comme un idiot jusqu'à ce que quelqu'un arrive. En espérant que Lila ne tarde pas trop, car si c'est un de ses colocataires qui s'amène, ça ne m'avancera pas beaucoup.  

Lila est de retour plus d'une heure après mon arrivée, accompagnée par les deux autres qui bossent avec elle. Je la mate clairement lorsqu'elle descend de son vélo alors qu'elle ne porte qu'un  bikini. Putain cette fille me donne chaud !
Je prends quelques photos avec mon téléphone pour mon compte rendu pour Keller. Je lui envoi d'ailleurs immédiatement, car il préfère suivre l'avancement en direct quand c'est possible. 

Un SMS de lui ne tarde pas à arriver. 

[ DE : Charles Keller  Toujours aussi parfaite... Ne matez pas trop Léoni. Où en êtes-vous au sujet de la prise de contact ? J'aimerai que ça avance vite. Je vous paie assez pour que vous soyez efficace ]

Quel con ! Keller est vraiment le type de mec qui mérite des baffes pour l'aider à redescendre de son trône. 

[ A : Charles Keller Ne vous inquiétez pas du résultat.  J'obtiens toujours ce que je veux Keller ]

[ DE : Charles Keller  Ne vous foutez pas de moi Léoni !  Bougez vous !  Je n'ai pas que ça à faire ! Lila doit revenir au plus vite ! ]

Je ne réponds plus à cet abruti de gosse de riche. Ça me fait chier quand je pense que ce mec me paie pour que je lui remette cette fille dans les pattes. Ce type me dégoûte. 

Je cesse immédiatement d'insulter cet abruti  dans ma tête quand je vois Lila sortir de la maison en courant tout droit vers la plage. Son visage est fermé, comme si l'ange qu'elle est avait perdu sa lumière.  Je la suis donc de loin, mais je dois me mettre moi aussi à courir au bout d'un moment car elle est en train de me semer. Ce qui est sûr, c'est que cette fille a de l'endurance.  Ça fait plus d'une demie heure qu'elle me fait cavaler et je n'en peux plus.  Je la remercie intérieurement quand je la regarde s'asseoir sur le sable au loin. Je prends alors la décision de m'approcher doucement pour une nouvelle prise de contact.  Il faut vraiment que je passe la seconde. 

Au fur et à mesure que mes pas me guident vers elle, je remarque que son visage est toujours autant fermé que tout à l'heure, et qu'elle... pleur.  Pourquoi est-elle si triste ? Je la contemple de loin alors que je la vois essuyer ses yeux avec ses mains. Lorsqu'elle se lève ensuite, j'ai un sursaut.  Elle va me voir et finir par penser que je la suis, et elle aura raison. Mais je suis soulagé de voir que ce n'est pas moi qu'elle regarde, mais ses pieds dans le sable. J'avance alors sagement, bien décidé à engager la conversation.  

Arrivé devant elle, Lila stoppe sa marche et regarde mes pieds avant d'enfin relever la tête pour me regarder, moi.

- Bonsoir... dit-elle  tout bas en fixant mes yeux. 

- Est-ce que tout va bien ? dis-je surpris et troublé par la tristesse de son regard humide.  

- J'ai eu des jours meilleurs. Ça ira mieux demain. Bonne soirée Dimitri, dit-elle  en partant. 

J'aurai pu me contenter de lui dire au revoir et retenter demain une nouvelle approche. Il est clair que ce n'est pas le meilleur moment pour engager la conversation. Mais je suis incapable de la laisser partir dans cet état.  

- Hé Lila ! Ça vous dit de venir boire un café avec moi ? 

Elle cesse d'avancer mais ne se retourne pas. Peut-être ai-je été un peu trop emballé et impatient.

- Merci... Mais pas ce soir, dit-elle en me tournant toujours le dos. 

Je lis clairement la détresse dans sa voix et ça me pousse à me rapprocher sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Me voilà presque serré contre elle.  J'ai envie de la prendre dans mes bras pour la consoler et lui dire que tout va s'arranger quelque soit son problème. Je dois faire un effort surhumain pour me contrôler et garder mes mains dans mes poches. 

- J'ai horreur de voir un ange pleurer, dis-je à son oreille en éclatant les barrières de la raison. Venez avec moi. 

- Je ne serais pas de très bonne compagnie... 

- C'est juste un café... Je ne vous demande pas de me faire la conversation.  

- Juste un café ? demande-t-elle  tout bas. 

- C'est ce que j'ai dit... 

××× 

En sa compagnie ce soir, j'ai été plus que surpris par toutes les multitudes d'idées qui m'ont chamboulé l'esprit.  Je me suis clairement avoué que si Keller n'avait pas été un client, j'aurai été plus que tenté de séduire Lila.  C'est tout à fait le type de femme qu'il me faut quand je ne cherche pas le coup d'un soir. Elle est comme je l'avais pensé la première fois où j'ai vu sa photo. Simple. Belle. Apaisante. Douce. Un ange. Le type même de fille dont on est amoureux toute sa vie. C'est ce genre de femme qui nous donne envie d'être attaché à quelqu'un.

La dernière fois que j'ai ressenti ça, je devais avoir 17 ans, au lycée, avec Céline. Ça n'avait duré que quelques mois. Mais ces quelques mois avec elle m'ont appris ce qu'était « être amoureux ». Ça ne met jamais arrivé après elle. Ça aurait pu avec Noëmie, il y a deux ans. Mais comme elle est partie bosser en Angleterre, c'était mort d'avance.  Depuis, niveau amour, c'est le désert. Je préfère m'en tenir au strict minimum, à savoir, un plan cul par-ci par-là, et basta.





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