Strictement professionnel

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Dimitri

Premier jour à Porquerolles

Enfin arrivé après 45 minutes de traversée en partant de Hyères/Giens. J'ai pris la navette de 7h30 pour être là au plus tôt et me repérer sur cette île. J'ai fait quelques recherches avant d'arriver, mais j'arrive tout de même en touriste.

Il m'a fallu plus de trois semaines pour retrouver la trace de Lila Gauthier. Ca fait environ six mois qu'elle a quitté Paris, et ce n'était pas simple d'entamer les recherches. De plus, cette petite futée a pris le nom de sa mère en s'installant sur l'île. J'ai du traverser tout le pays  pour remettre la main dessus. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ma donné du fil à retordre. Lila Gauthier a quitté Paris le 13 janvier. J'ai suivi ses mouvements bancaires depuis la capitale, en passant par la Bretagne, la Vendée. Elle s'est arrêter plusieurs jours à Bordeaux et à repris la route pour le Var. Une fois sur la côte d'azur, mon travail à été bien plus périlleux. Plus de traces de Lila Gauthier. Zéro.  Comme si elle avait disparue de la surface. Elle a vidé son compte en banque, n'a plus utilisé sa carte bleue. Même son téléphone était devenu intraçable. Lila Gauthier n'existait plus après le 23 janvier. Et le dernier endroit où elle était censée avoir été, c'était Giens.  

J'ai arpenté tous les hôtels du coin, tous les restaurants, tous les bars... Jusqu'au jour où je me suis pointé au port en présentant la photo de « ma chère sœur » disparue au petit port de Giens. Par chance, la dame qui vendait les billets pour la traversée se rappelait de Lila. 

« - Elle est si belle. Et qu'est ce qu'elle est gentille... Comment s'appelle-t-elle déjà ?  

- Lila.

- Oui c'est ça, Lila Valdes !  

Oh, alors c'est pour ça que je ne la trouvait pas... 

- Je la croise de temps en temps. Elle quitte l'île parfois.  

- Mais sur quelle île est-elle ?  

- Votre sœur est à Porquerolles. 

- Dans ce cas, je prends un aller pour Porquerolles. 

- Bien monsieur Valdes. J'espère que ça s'arrangera avec votre sœur ». 

Ma petite feinte aura finalement porté ses fruits.  C'est comme ça que dès le lendemain, je me suis retrouvé ici. J'ai bien sûr appelé Keller hier soir pour l'informer de l'évolution.  Je sais où elle est mais je dois encore mettre la main dessus. Heureusement que l'île n'est pas très grande et que tous ses habitants se connaissent plus ou moins. Le mec du port de Porquerolles  m'a dit qu'il la connaissait et qu'elle bossait au Castel. Ça serait la coloc de son pote qui travaille  à l'office du tourisme. Du coup, j'ai pris une chambre au Castel pour être réactif au plus vite.  

Et me voilà à faire le guet devant la porte de service depuis des plombes en attendant que Lila sorte de là-dedans. J'espère seulement qu'elle ne travaille pas jusqu'à ce soir. Avec cette chaleur, je vais me chopper un coup de soleil d'enfer.   

Vers 15h30, la porte de derrière s'ouvre enfin. Yes ! C'est elle ! Enfin ça bouge ! Je commençais sérieusement à me faire chier ! Je regarde alors cette brune plus attentivement. Et merde ! Elle est ravissante mais n'a rien  du visage d'ange que j'ai dans mon dossier. Ce si beau visage. Si doux... Il m'a tellement fasciné que je crois que je ne serais pas capable de l'oublier.  Je l'ai admiré durant des heures pour essayer de voir en elle. Qui se cache derrière ses yeux remplis de tendresse ? Pourquoi fuit-elle Keller ? Pourquoi ici ? Qui est Lila Valdes ?   

J'ai toujours aimé analyser les gens. Tenter de les comprendre sur une simple photo est un exercice qui me passionne depuis des années, et mon instinct c'est rarement trompé. Dans les yeux de Lila, j'y descelle de l'amour, de la tendresse, une forme de passion et surtout, de la douceur. On lui donnerait le bon Dieu sans confessions. Lila est ce genre de fille pour qui on pourrait décrocher la lune. Le genre de fille dont on tombe amoureux pour la vie.   

Putain mais Keller !  Je crois que j'aurai toujours du mal à comprendre les femmes.

Sortant de ma rêverie, j'entends la brune chanter : « Querida dépêche-toi ! Querida remue-toi ! ». Des rires joyeux arrivent à mes oreilles alors que je suis à plusieurs mètres, planqué comme un voyeur. La porte de service s'ouvre à nouveau pour laisser sortir une deuxième brune. La brune. Celle que je cherche.