~ Un peu plus tard... ~




Le jeune homme laissa un document tomber bruyamment sur le bureau de la personne qui l'avait engagé. C'était la patronne d'une compagnie bien puissante qui faisait compétition avec une autre compagnie de ce genre, ce dont pourquoi elle avait eu besoin d'engager le célèbre Chasseur.

La femme à la tête de cette compagnie était une dame forte au caractère persévérant. Elle avait de discrets traits asiatiques, de courts cheveux noirs et des yeux gris perçants. Toujours habillée très professionnellement, elle savait parfaitement comment imposer le respect et l'ordre de par sa simple aura.

La patronne leva ses yeux vers Eren (qu'elle avait toujours trouvé très séduisant) et regarda à nouveau le document.

- Le cas de Wilson est réglé, dit simplement le chasseur de primes.

- Bien, bien... fit la patronne tout en jetant un coup d'œil au document qu'Eren venait de lui remettre. Votre argent vous attend à l'accueil, monsieur Jäger.

- Merci.

Alors qu'il lui tourna le dos et s'apprêta à quitter son bureau, la dame se leva et posa son derrière contre son bureau, croisant ses bras. Elle interrompit le jeune homme dans son élan.

- Donc, rejetez-vous toujours mon offre de dîner? demanda-t-elle d'un ton bien normal.

- Oui, lui répondit Eren sans même se retourner.

- C'est bien dommage... Peut-être une prochaine fois...

- Hm...

Eren quitta ainsi, sans dire un mot de plus, le tout calmement et d'un pas posé. En descendant les marches tranquillement, il repensa aux raisons pour lesquelles il n'acceptait pas les avances de la patronne. Il ne voulait pas, premièrement, se risquer à mettre la vie de quelqu'un de son entourage en danger; on pourrait ainsi facilement remonter à lui.
Deuxièmement, elle ne l'intéressait pas, cette connasse...

Une fois à l'accueil, le secrétaire lui donna une grande enveloppe blanche. Eren le remercia et alla s'installer sur un banc près d'une baie vitrée. C'était son petit caprice: il tenait à compter l'argent personnellement pour s'assurer que le montant était bon.

Et, comme d'habitude, la somme était juste.

Satisfait, le Chasseur glissa l'enveloppe dans la poche intérieure de son manteau et quitta le gigantesque gratte-ciel de la compagnie.
Les premiers rayons de l'aube commençaient à percer les nuages de l'averse précédente. Cela créait un bel éclat, comme de la peinture de couleur pastel que l'on aurait échappée sur une toile sombre. Eren aimait bien. Ça donnait une impression d'espoir, ou bien d'apocalypse. Il adorait lorsque la nature se déchaînait et, en même temps, se montrait douce; sous son plus beau jour.

L'esprit en paix, Eren retourna à pieds chez lui, la tête perdue dans ses pensées banales.
C'était toujours comme ça après un règlement de compte.
Malgré les dizaines et dizaines de meurtres qu'il avait commis (près de 50 dans son entière vie), il ressentait toujours du remord.

Il ne pouvait pas s'empêcher de se rappeler du dernier regard: soit un regard désespéré, le suppliant de le laisser en vie, soit effrayé par la mort, soit posé, comme s'il savait que cet instant allait arriver.

Exactement comme cet homme, ce Wilson.

Il avait longuement fixé Eren dans les yeux, le regard calme et détendu, comme s'il n'attendait que le jeune homme appuie sur la gâchette et mette une fin à sa vie.

Eren ne pouvait non plus s'empêcher de penser aux proches de la victime. Allait-elle faire un vide à quelque part? Avait-elle de la parenté ou une famille?

Et surtout, Eren se demandait comment l'enquête sur la disparition de la victime allait se terminer. Sur tous les meurtres qu'il avait commis, aucune enquête n'avait remonté jusqu'à lui, mais on ne pouvait jamais être sûr. Eren doutait même que l'homme qui le suivait plus tôt était de la police.

Le jeune homme revint à la réalité lorsqu'il arriva dans le quartier où était situé son appartement. Il grimpa les marches jusqu'à son logement et déverrouilla tranquillement la porte. Puis, il entra dans ce que les gens normaux appellent communément un "nid douillet" ou un "havre de paix".

Pour Eren, ce n'était simplement qu'un endroit où dormir et manger un stricte minimum.

La première chose qu'il fit, en entrant chez lui, fut de vérifier l'état des verrous aux fenêtres et aux portes. Tout était bien.
Ensuite, il alla dans sa chambre, ouvrit sa garde-robe et tassa une pile de vêtements sales (oui, il était dû pour faire le lavage). Il accéda ainsi à une petite armoire, où il y avait un cadenas. Eren entra le code et retira le cadenas.

À l'intérieur de l'armoire se trouvait des colonnes d'argent: ses placements personnels afin de se permettre un avenir meilleur. Cependant, il n'y en avait pas autant que vous pourriez l'imaginer: il devait à peine y contenir 10 000$ en réserve pour tous les contrats qu'il avait faits.

Et, pourtant, son métier rapportait beaucoup d'argent.

En fait, Eren aimait dépenser pour des armes de plus en plus performantes et "high-tech". Il était à la dernière tendance en ce qui était des armes. Pistolets, couteaux, fusils d'assauts ou mitraillettes: rien n'échappait à sa connaissance.

Enfin bref... Eren plaça la moitié de sa paye dans l'armoire/coffre-fort et le verrouilla à nouveau. Puis, il se rendit à la cuisine, où il se tartina une rôtie qu'il mangea en admirant l'éveil de la ville, assis sur le rebord de sa fenêtre au huitième étage.

Ein neuer Tag war auf dieser Welt gestiegen ...

Le Chasseur et L'OmbreWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu