Chapitre 32

103K 9K 453
                                    



  - Nous avons plus rien à nous dire Alek ! Laisse-moi partir.

Son buste effleura son dos. Sa respiration était forte, comme une respiration saccadée dû à l'énervement.

- J'ai des tas de choses à te dire moi. Gronda ce dernier en lui saisissant le bras pour qu'elle le regarde.

Ses doigts se refermèrent une seconde fois sur ses joues. Mira avait l'impression de ne plus le reconnaître. Ses traits étaient durci, ses yeux semblaient émerger des ténèbres. Pendant un instant, Mira eut peur de la suite. Avait-elle été trop loin dans sa manière de penser ? Après tout Alek Kaïros était connu pour avoir eu de belles femmes suspendu à son bras et il s'était montré clair sur ce sujet.

C'est lui qui quitté...pas l'inverse.

Elle s'humecta les lèvres, inquiète.

- Si tu veux me punir Alek, fais-le autrement je t'en prie. Parvint-elle à dire alors que sa main musclée était accrochée à ses mâchoires.

- Tu punir ? De quoi ? De m'avoir quitté comme une voleuse en suggérant quoi dire à la presse ? Hasarda-t-il en se reculant brusquement.

Quand il se retourna pour s'enfoncer dans la suite majestueuse, Mira essaya d'ouvrir la porte en passant sa main derrière le dos. Quand elle balaya l'endroit nerveusement, elle s'aperçut que la carte magnétique était glissée à l'arrière de sa poche de pantalon. Elle se mordilla la lèvre.

- Je croyais que tu avais tournée la page. Plus d'un mois est passé Alek.

Un ricanement rauque s'échappa de sa gorge.

Quand il se retourna pour planter son regard dans le sien, même de loin, au fond de ses yeux, brillait une lueur opaque.

- Tu croyais que j'allais t'oublier ? Crois-moi j'ai bien essayé de faire de toi qu'une aventure mais je n'ai pas pu et je pense que jamais je ne le pourrais.

Il parlait si durement qu'elle le dévisageait complètement déroutée.

Elle s'avança pour se diriger vers le chariot et redressa le menton pour reprendre son travail.

- Pourquoi tu me fais ça Mira ? Demanda-t-il d'une voix grinçante.

Elle ferma les yeux, une douleur lancinante se forma dans son estomac.

- Crois-moi Alek c'était autant difficile pour moi comme pour toi. Mais nous savions que nous deux ça se terminerait tôt ou tard, j'ai juste accélérer les choses. Répondit-elle d'une voix qui souffrait à chaque mot.

- C'est moi qui décide quand ça se termine.

Elle se retourna avec violence.

- Justement ! S'emporta Mira d'un ton acerbe. C'est exactement ça, c'est toi qui décide et tu n'as pas supporter que ce soit moi qui mette un terme à cette histoire !

Peu à peu une rage se forma dans ses yeux acier.

- Tu penses que je t'ai traitée comme un objet ? Un jouet ? C'est ça que je t'ai laissé comme souvenir ?

Son index se glissa froidement sous son menton.

- No..non bien sûr que non.

- Tu n'avais pas à me dire ce que je dois faire, ni me dicter Mira, surtout pas mes pensées.

Elle releva les yeux.

- Surtout pas celui d'un monarque. Rajouta celui-ci d'une voix épaisse et toujours aussi coupante.

- Tu essayes de sauver ton orgueil ? Lança Mira sans se préoccuper des conséquences de ces mots.

Il plissa des yeux, une braise sauvage éclata dans ses pupilles.

- Si mon orgueil était ma seule préoccupations Mira tu serais en prison à l'heure qu'il est. Or tu es ici...avec moi.

Mortifiée elle trouva la force de garder son regard dans le sien.

- Et je travaille Alek. Répliqua Mira durement. C'est tout ce que j'ai maintenant.

- Oui. Et c'est grâce à moi.

Incrédule elle se recula pour venir buter le chariot.

- C'est moi qui a fait en sorte que décroche ce travail. Ceci m'appartient...ne me regarde pas comme ceci morò mou. Tu pensais sincèrement que j'allais te laisser partir sans te mettre sous surveillance ?

La seule chose qu'elle réussit à faire sous le choc c'est de se retenir au chariot.

- Tu n'avais aucun droit ! C'est ma vie ! Bon sang et moi qui pensais que tu n'avais aucun rapport avec cette lettre écrit des mains du directeur !

Elle porta une main sur son front tout en serrant les dents.

- Je te l'ai dit Mira je suis un homme persistant et je t'ai averti avant ton départ. Dit-il d'un ton détaché.

Elle le suivit du regard, tandis qu'il s'approchait du bar. Mira fut tentée de lui sauter dessus pour attraper sa carte magnétique mais se ravisa.

- Maintenant que nous avons discuter. Maintenant que je sais que c'est toi qui a les commandes de ma vie, puis-je s'il te plaît aller servir le dîner de monsieur Sezers dans sa suite ?

- Certainement pas. Fit-il claquer entre ses dents sans se retourner. Encore moins dans cette tenue, et pas en pleine soirée.

Effarée Mira croisa les bras sur sa poitrine.

- Pourtant je travaille ici à tes soins depuis des semaines et tu te préoccupes de...

- Par deux et en pleine journée. Coupa-t-il en se retournant.

- Quoi ? Souffla Mira les sourcils plissés.

- Tu sers les clients à mes soins en journée et accompagnée de ton amie qui d'ailleurs s'est montrée très audacieuse en venant à ta place.

Une vibrante colère naissait en elle, mais aucun son n'arrivait à franchir ses lèvres.

- Hier c'était mon anniversaire et je l'ai passé seul dans le noir. Expliqua-t-il sans la quitter des yeux. Ce soir je veux le fêter avec toi. Ce soir, tu m'appartiens.

Mira ferma les yeux quand avec indolence, il caressa sa joue.

Les jambes tremblantes, le cœur sur le point d'exploser dans sa poitrine elle croisa son regard énigmatique. En proie à un trouble insurmontable, Mira chercha quoi dire alors que ses yeux se baissèrent sur ses lèvres.

- Et demain ?

- Demain aussi et après demain...murmura-t-il d'une voix rauque.

- Alek s'il te plaît il ne faut pas.

- Thee mou, tu sembles si épuisée et amaigrie. Dit-il sans faire attention à sa remarque.

Mira se pinça la lèvre et chercha par tout les moyens de se sortir de là. S'il faisait un pas ou un geste de plus Mira allait se fondre dans ses bras.

- Ce que j'ai dit à la presse était purement une manipulation pour être tranquille. Pour que l'attention ne soit plus porté sur moi. Expliqua-t-il en glissant une main dans ses cheveux. Mais après je me suis rendu compte que j'avais fait exactement ce que mon père m'aurait dit de faire.

D'un bras, il l'enlaça pour la coller à lui. La tête droite, seulement les yeux baissés, les mâchoires serrées, il déclara :

- Mais c'est terminé, à présent c'est moi qui décide. Je refuse que tu partes Mira.

Ses doigts se resserrèrent sur le tissu de son uniforme avec possessivité.

Sa main se plaqua sur son visage et il captura sa bouche.

Un bouleversant chantageWhere stories live. Discover now