Chapitre 14

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Mira se figea comme une statue de glace. L'ardeur de son baiser l'immobilisa, il s'écarta d'elle et planta un regard brûlant dans le sien. Son souffle chaud irradiait le sien.

- Une excellente duchesse en effet...

Il se recula complètement et se remit sur sa chaise. Une certaine fierté s'émanait de sa posture. Des millions de papillons venaient de tendre son ventre en une sensation très agréable. Elle battit des paupières et avala une seconde gorgée de vin. L'alcool brûla sa gorge. Rien n'y faisait...la brûlure de ses lèvres étaient ancrée dans les siennes. Comme s'il venait de la marquer au fer blanc. 《 c'est une comédie ! Ce n'est pas réel ! " 》Se répéta Mira intérieurement en reprenant le fil de la conversation.

Le dîner se passa sans encoches mais Mira n'arrivait pas à s'arracher de l'image de ce baiser autoritaire qu'il lui avait donné devant sa mère. Elle remonta dans les étages sans prendre en compte des magnifiques lumières extérieur qui se diffusaient dans le manoir.

Elle s'empressa de rejoindre la salle de bains pour se changer avec sa main valide. En réalité elle voulait sauter dans le lit au plus vite pour échapper au duc. Elle accourut jusqu'au lit et s'engouffra dedans, tapa l'oreiller pour soulager ses nerfs et s'installa confortablement. La honte la submergea quand elle toucha ses lèvres. Avec un baiser pareil...n'importe quelle femme se serait évanouie. Des pas se rapprochèrent...elle retint sa respiration. Il passa les deux portes en persistant un regard impassible sur elle.

- Je peux savoir ce qui vous a prie de m'embrasser ? Demanda-t-elle d'un ton sec.

- Ma mère est peut-être rêveuse mais n'en pas demeure pas moins stupide. Il fallait qu'elle y croie.

Il déboutonna sa chemise et haussa un sourcil.

- Que se passe-t-il mademoiselle Ludington vous n'avez pas aimer mon baiser ?

Rouge de colère, Mira se redressa pour le fusiller du regard. Elle se détestait d'avoir aimé ! Mais ne pouvait pas le dire...

- Quand vous faites de l'ironie noire pouvez-vous au moins sourire !

Sa remarque le rembrunit, il serra les mâchoires et quitta la chambre d'un pas bourru.

Mira chercha en vain à retrouver un certain calme mais une minute plus tard il revint.

Torse nu.

Elle ne put contrôler l'afflux interminable qui coulait sur son visage. Ses larges épaules cuivrées, son torse puissant et sa hauteur donnait de l'étroitesse à sa taille. Son cœur s'emballa tandis qu'il entreprit de faire tomber son pantalon d'un geste lent.

- Qu'est-ce que vous faîtes !

Ses cuisses solides se rapprochèrent...elle les contempla avec une panique qu'elle voulait visible à ses yeux. Il écarta les couvertures et pénétra dans le lit.

- Je reprends ma place, le canapé est trop dure.

Leur proximité la rendit nerveuse.

- Alors je vais sur le canapé.

- Hors de question !

Il saisit son poignet pour la maintenir fermement en place.

- Ne soyez pas stupide. Je n'ai pas l'intention de vous toucher.

Mira serra les dents, les joues en feu.

- Comment faites-vous pour être aussi impassible ? Si détestable ? Questionna Mira la bouche tordues par cette étrange sensation de ne pas comprendre et qui la rongeait depuis hier.

Il lâcha son poignet. Son torse se gonfla par une respiration brutale. Visiblement il ne désirait pas lui répondre. Mira décida d'insister contre vent et marées.

- D'après un passant, pendant l'accident vous n'avez même pas crié, ni même montré votre douleur.

Une exclamation mûrit d'un toussotement amer sortit de sa large gorge.

Une femme normal se serait glissée dans ses bras et aurait fermé son clapet. Or Mira aimait comprendre. Et aujourd'hui, alors que tous les magazines d'actualités parlaient de lui comme le sauveur du pays, elle avait la malchance de découvrir le vrai visage de ce héros. Il cachait quelque chose...elle en était sûre.

- Ma priorité était de vous protéger. Pardonnez-moi mais je n'avais pas la moindre envie d'hurler à la mort alors que votre petit corps tremblait bien avant l'impact !

Ses yeux la foudroyèrent. Il croisa les bras, ses biceps tressautèrent. Son corps entièrement était fait de glace. Pas le moindre risque que son armure se fissure.

- On dirait que rien ne vous atteint. Commenta Mira en rabattant la couverture.

- C'est le cas...mon éducation ne m'a pas permis de crier même si je le désirais. Répondit-il d'une voix éraillée mais toujours aussi glaciale.

Elle se pinça la lèvre sans le vouloir quand il tourna sa tête vers elle. Un silence s'ensuivit. Ils restèrent l'un l'autre silencieux avant qu'il ne penche sa tête vers elle.

- Et puis nous savons tout deux que ma façon d'agir lors de l'accident vous a fait frémir d'arrière pensées. Chuchota-t-il avec cette ironie noire qu'elle détestait.

Elle se recula les joues de nouveaux en feu.

- Je vous demande pardon ?

- Ne vous ai-je pas entendu dire que j'étais...quoi déjà ? Votre paradis ?

La bouche entrouverte, consternée, en proie à la fureur Mira serra son poing valide.

- J'étais dans les vapes ! Rugit-elle pour seule défense.

Avant même de dire autre chose...il glissa sa main sur sa joue.

- Doucement Mira, je plaisante. Respirez...vous avez été formidable aujourd'hui.

À la fois terrifiée et embrasée par des brûlures exquises, Mira ne put s'empêcher de fermer les yeux brièvement à son contact. Sa main se détacha de sa joue, laissant une trace indélébile sur sa peau.

- Mer...ci. bafouilla-t-elle en ramenant ses cheveux en arrière.

- Ma mère vous adore. Ajouta-t-il en retirant l'oreiller en trop qu'elle avait.

Elle resta muette. Son visage était bizarrement adouci.

- Rassurez-vous je ne vous toucherai pas. Mais je ne veux prendre aucun risque. Si ma mère entre, je ne veux pas qu'elle soupçonne quoi que ce soit.

- Pourquoi ? Je pensais que vos quartiers personnels étaient inaccessibles ?

Un sourire en coin prit forme sur ses lèvres.

- Sauf ma mère...

Tendrement, il prit son poignet bandé pour le poser sur l'oreiller qui formait un barrage entre eux.

- Vous semblez l'aimer vraiment très fort.

- Ma mère vaut la peine que je me batte pour elle.

Un sentiment d'abandon saisit son cœur d'une violente douleur. Elle n'avait jamais connu l'amour maternelle. Le simple fait de le voir ainsi proche et prêt à tout pour sa mère lui arracha une larme.

- Allongez-vous maintenant. Ordonna-t-il en pressant son épaule. Il est temps de dormir. Vous devez vous reposer à présent.

Mira sentit sa colère se dissiper...il avait raison. Elle était épuisée.

Il s'allongea et éteignit la lumière. Elle ne put réprimer un souffle entrecoupé. Car étrangement, ici, dans son lit, elle se sentait protégée.

- Bonne nuit Mira...

- Bonne nuit Alek.

Un bouleversant chantageOnde histórias criam vida. Descubra agora