Devoir n°3 : Samuelle Ratié

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Je fais mes valises depuis vingt minutes déjà et j'ai les larmes aux yeux. Je ne pensais pas être prise à la sélection, et encore moins que ça me ferait si mal que ça d'être séparée de ma famille. Pourtant, les jumelles font tout pour me remonter le moral.

Elles font des singeries sur mon lit et m'aide à choisir quelques affaires. Je ne prends presque rien de toute façon. J'imagine que nous aurons de quoi faire là-bas. Comme l'a mentionné la précédente reine dans son merveilleux bouquin.

- C'est l'heure ma puce. On va y aller. Le maire veut absolument faire son discours tu te rappelles ?

Je soupire en levant les yeux sur mon père. Devant l'énorme sourire qu'il me fait et ses yeux pétillants, je me force à sourire aussi.

- Oui oui... On peut pas passer la case prison tout de suite par contre ? J'en ai rien à cirer du vieux maire.

Mon père esquisse un sourire amusé et se penche vers moi comme un conspirateur.

-Il va avoir sa perruque du dimanche...

J'échange un regard avec lui puis soupire devant son sourire enfantin.

- Bon, c'est d'accord pour entendre le vieux radoter. Mais je refuse de parler c'est bien clair ?!

Il hoche la tête d'un air ravi puis sort de la pièce en sifflotant. Je prends ma tête entre mes mains, mais les jumelles ne me laissent pas m'appesantir sur mon sort et me presse de finir ma valise.

Lorsque qu'enfin elle est terminée, je me dépêche de la descendre. Lorsque ma mère m'aperçoit, elle ouvre de grands yeux ébahis, probablement par mon incroyable beauté.

- Mais quelle est cette tenue Samuelle ? On dirait une paysanne ! Tu te dois de te vêtir comme une princesse voyons ! Suis moi, nous allons bien dénicher quelques affaires de dame dans ton armoire.

Voilà comment je me retrouvais coincée dans un corset trop petit, que je n'avais porté qu'une seule fois. Mais toujours avec ce pantalon noir et cette chemise blanche. 

Je n'avais qu'une seule envie. Enlever ces fichus vêtements et les balancer sur la tête fatiguée du maire. Mais plutôt que de faire ca je l'écoutais faire son petit discours à la noix.

-... Et c'est pourquoi nous sommes ravis de représenter Sonage et notre chère ville à la sélection par le biais de cette charmante demoiselle !

Je levais les yeux au ciel tandis que la petite centaine de personnes présentes sur la grande place m'acclamait. Je murmurais des merci en montant dans la limousine noire qui attendait. Une limousine quoi ! Je n'en avais encore jamais vu. Mais autant m'y habituer tout de suite, parce que pour la vie d'une trois, ce sera chose courante !

~~~~~

Je soupire tandis que les autres sélectionnées avec moi dans l'avion semble se disputer. Je déteste les embrouilles et je préfère mettre mes écouteurs pour ne plus rien entendre. Sauf que bien sur, c'est le moment que choisit l'une des filles pour m'apostropher !

-Oh toi ! Tu es Samuelle c'est ça ?

Je soupire en entendant mon nom et enlève la douce musique de Mozart pour répondre à la jeune fille. Je tente de rester polie bien que la jeune fille m'ai tutoyé. Elle ne connait surement rien aux bonnes manières. Je l'envierais presque. Pas de maman qui vous crie dessus pour ne pas lécher l'assiette ! Mais cela devait être parce que ma mère rêvait que je sois écrivaine.

-Pardon ? Vous m'avez appelé ?

Je regarde attentivement la jeune fille et celles à côté d'elle. Deux doivent être à peu près du même niveau social mais pas l'autre. Comment je le sais ? Le petit rictus supérieur de la fille. Celle qui m'a apostrophé déclare d'une voix joyeuse :

-Je suis Amélia, je ne t'avais pas vue avant ? Ça va ?

Je penche la tête. Elle essaye d'être amie avec moi je crois. Ce n'est pas que ça me dérange, mais j'ai peur que si j'accorde ma confiance, elle me poignarde dans le dos ensuite. Alors je secoue la tête, légèrement agacée puis je sourie. Pas besoin d'être désagréable avec des personnes amicales.

-Normal je sais être discrète. Et moi c'est Samuelle mais tout le monde m'appelle Sam.

La jeune fille semble réjouie. Peut-être par le fait que j'essaye d'être "familière" avec elle. Ça me chagrine, mais je ne pense pas que le prince l'appréciera.

-Super Sam ! Toutes les deux...Contente de vous rencontrer !

Je remarque qu'elle ignore la fille de caste plus élevée et je réprime un sourire. La pauvre. Je murmure pour moi même en allemand :

-Ich hoffe, dass du nicht schlecht mit mir bist.

Puis je rajoutais en direction de la fille timide qui jusqu'alors, nous regardait en dessinant.

-Et toi tu es ?

Bien sur, elle m'a répondu et finalement, je me suis dit que je me ferais peut-être des amies à cette Sélection. Même si je ne pense pas que la dénommée Cassandra veuille bien être sympathique avec moi pendant ce séjour. Ce n'est pas très grave car de toute façon, mon but premier est de faire chier ce prince !

~~~~~

Dès que nous sommes arrivées, je me précipite en dehors de la limousine blindée. Ce bain de foule, quelle horreur ! Tout à coup j'ouvre grand les yeux, ma bouche formant un o parfait. Mon dieu ! Le château est tellement... Grandiose ! Dire que je vais peut-être y rester pour un moment... Waouh.

Mes yeux croisent des yeux bleus nous regardant sortir de la limousine et je fronce les sourcils. Je ne les auraient surement pas remarquer si je n'avais pas regarder les fines décorations du château, mais je me doute bien que ces yeux, qui nous observaient, étaient ceux du prince. Oh. Donc j'aurais un moyen de chantage au cas où. Parfait.

La gouvernante, une jeune femme fort jolie, nous fait un petit discours vite expédié. Car, d'après elle, nous avons : "du pain sur la planche !". Je la suis, comme toutes les autres Sélectionnées, dans le fameux Boudoir. Nous sommes disséminées parmi les différents box numérotés et je me laisse faire par l'armée de coiffeuses et de stylistes qui viennent me relooker.

Au bout d'un moment l'armée de relookeuses me laisse seule un instant pour aller me chercher la tenue parfaite. Je vois, dans le reflet du miroir, deux têtes blondes me regardant avec attention.

Je souris, cela me fait penser a mes petites soeurs qui me regardaient quand je me coiffe. Je me mets a leur faire des grimaces dans le miroir, profitant de l'absence de la horde de femmes.

Ils rient un instant puis après s'être regardés, ils me font aussi des grimaces, ce qui me fait sourire.

Je continue la petite animation en imitant des animaux, chose très mature. Ils semblent apprécier car ils s'esclaffent et me recopie encore une fois.

La petite fille prend soudain un rouge a lèvres foncé et tartine le visage de son frère avec, lui faisant des moustaches de chat. C'est a mon tour de m'esclaffer, puis, vérifiant que personne ne regarde, j'en prends un moi aussi et lui fait aussi son nez.

- Voilà ! Maintenant tu es un vrai petit chat !

Il semble très heureux et sa soeur me demande de lui faire tout pareil. Je m'execute de bonne grâce, en pensant que, quand même, avec tout le personnel qu'ils ont a leur disposition, ils devraient déjà avoir fait ça. Je veux dire, c'est la base de toute éducation (ou presque)!

Ils me remercient abondamment et je leur souris. Soudain une coiffeuse arrive et leur râle dessus. Après un dernier sourire, ils partent et me laisse seule avec une coiffeuse ronchon. N'empêche, ces petits sont vraiment attachants. J'espère les recroiser avant de repartir.

La Sélection - RPG [INSCRIPTIONS FERMEES]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang