Devoir n°2 : Amelia Pond

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L'eau clair frappait avec force l'ivoire immaculé du lavabo. Les yeux fermés, le visage éblouis par la lumière que laissait passer la fenêtre de la salle de bain, je plaçais mes mains blanches de trois en coupelle sous le jet, avant de m'asperger le visage. Pour la cinquième fois.

Nous étions le Vendredi 10 juillet, début des vacances d'été. Souvent, on disait que la luminosité et le temps jouaient sur l'humeur. Pourtant, malgré les rayons du soleil éclatants et la voûte céleste d'azur dénudée de nuage, j'avais le moral plus bas que la plus profonde des mers. Et pour cause, aujourd'hui était annoncé les sélectionnées.

Mes parents étaient partis travailler tôt ce matin. Surement pour plaider des deux accusés d'escroquerie monétaire. La routine, d'après les brides de discussion que je parvenais à capter de leurs échanges. J'avais donc eu le loisir de dormir à mon aise. Je serai volontiers restée dans mon lit jusqu'à midi, si j'avais pu, malheureusement le nœud qui c'était formé dans mon estomac m'avait réveillé bien plus tôt que prévu, et j'avais du me lever en précipitation afin de vomir. Enfin, plutôt de cracher de l'acide, je n'avais rien mangé. J'aurai préféré mourir, la sensation est moins désagréable.

D'un petit geste timide, je levais la tête vers le miroirs en face de moi. J'avais peur de ce que j'allais voir. A qui appartiendront les yeux que j'allais croiser. La bouche que j'allais voir. Le visage qui allait me faire face. Je dois admettre que j'eus un choc en me levant. Je ne m'attendais pas à être aussi... Laide, c'est le mot. Mes yeux étaient gonflés et rouge. J'aimerai dire que c'est parce que Jon snow est mort, mais c'est loin d'être la vrai raison. Mes larmes avaient du couler durant la nuit. Je m'arrentais un instant sur mes cheveux, légèrement choquée par l'état qu'ils avaient. C'était grave. Ma tignasse rousse était aussi bien coiffée et ordonnée que la crinière d'un poney, et je ne vous parle pas de mes vêtements! (Enfin si, sinon c'est pas drôle.) J'étais vêtue d'une simple chemise de nuit, qui s'arrêtait mi-cuisse, et d'une culotte. Très classe. Ma peau était encore plus pâle que d'habitude, et mes joues plus creuses. Ce fut lorsque que je croisa les yeux cernés de noir de mon fantôme du miroirs que je me rendis compte d'une chose: J'étais pathétique. J'explosais soudainement de rire.

Franchement, c'était moi?! Ça?! Je me moquais de la famille royale et de leurs manières avec mes amies dans ma cour, je n'allais certainement pas devenir un zombi à cause d'eux! Avais-je vraiment été aussi vaine? Mon rire, joyeux et cristallin, emplit toutes les pièces de la maison. Comme il n'y avait personne pour le faire cesser, il perdura, jusqu'à ce que toutes les idées noires se soient envolés. Pour toujours et à jamais.

Etant dans une salle de bain, je décidais de prendre un bain. Et non, je n'avais pas décidais de cuisiner des crêpes. Ça n'avait aucun sens, de cuisiner des crêpes dans une salle de bain. Peut être, si j'avais été dans une cuisine... Mais pas dans une salle d'eau. Le peu de vêtements que je portais se trouvèrent rapidement en tas sur le carrelage, je me glissait dans la baignoire. Mon corps nu frissonna au contact de l'eau chaude. Hum... Quel délice! Dans ma tête, les mots de mon homme fous à la boite bleu et au nœud pap' préféré résonnaient. Nous sommes tous des histoire à la fin. Tu dois juste faire en sorte que la tienne finisse bien. Merci, docteur, pour ces paroles emplies de sagesse. Sentant la crasse de la tristesse quitter mon corps, je pris conscience d'une chose. Sélectionnée ou pas, ma vie allait être... Splendide!


Ellipse


- Tu préfères venir chez moi ou je viens chez toi?

J'avais fini de me laver. Je le confesse, j'étais restée plus d'une heure dans l'eau. Mais c'était tellement bon! J'étais en ce moment même avec mon amie, Elise, qui se proposais de m'accueillir pour voir le bulletin ensemble. Mais j'étais trop flemmarde pour bouger.

-Tu viens chez moi!

-Ok! Mais alors tu me fais des crêpes!

... Je suis sure qu'elle savais ce qui ce passait dans ma tête.

Lorsque elle arriva, l'odeur des crêpes emplissaient toutes la maison. En plus, la perfection qu'incarnait Elise avait ramené des cookies. (Je ne l'aurais jamais appelé perfection, sinon.)

Franchement, cette journée était parfaite. Même en tant que Sélectionnée au palais le quotidiens ne pouvait être mieux que cela.

19h

Ça y est, le bulletin commence. Elton Lamp, présentateur bien connu, a aujourd'hui revêtu un costume bleu nuit assortis à un nœud papillon. L'ensemble... Pique les yeux. Aucun homme dans le monde ne pourra jamais porter aussi bien le nœud pap' que le docteur. Personne. Affalées sur le canapé, Elise et moi étions relativement stressée. Elle aussi avait présenté sa candidature, elle aussi espérait se rendre au palais. N'étant pas le moins du monde intéressée par ce qui ce racontait sur le plateau, je concentrais mon attention sur le prince. Toujours aussi beau. Toujours aussi souriant. Mais pourtant... Lui aussi semblait stressé. Son sourire était figé, et des tiques nerveux agitaient sa paupière droite. Ou alors ce n'était que mon imagination.

Le dialogue s'installa entre les différents membres de la famille royal. Le prince était nerveux, ainsi que j'avais pu le deviner. Tous affirmaient que le tirage au sort était un réel tirage au sort, sans que personne n'ai intervenu. Mary et Matthew espéraient que la princesse sera: belle, intelligente, gentille et drôle. Tout moi, quoi.

Finalement, je me mis à divaguer dans mes pensées, si bien que lorsque mon amie me pressa le bras pour me chuchoter "ça commence", j'en étais à me dire que l'herbe était verte. J'ouvris les yeux, en précipitation, et me penchais en avant. Les visages de sélectionnées commencèrent a défiler sur l'écran, tandis qu'une voix annonçait leurs prénoms, noms et castes.

-Mlle Jayden Graham, de Waverly, Caste 3

C'était une jolie blonde, aux lèvres pulpeuses et aux yeux bleus. Elle était belle, mais d'une beauté classique. Mais après tout, qui étais-je pour juger? J'étais surement juste jalouse.

-Mlle Gabriella Johnson, de Carolina, Caste 6.

Sans son nom, je l'aurais prise pour une espagnol. Elle avait une jolie chevelure brune, mais ses yeux étaient cernés de noir, et à travers son visage se reflétait sa caste et sa condition.

-Mlle Kiara Williams, de Panama, Caste 2.

Encore une blonde. Si le prince aimait cet couleur de cheveux, il allait être servi.

Je décrochais bien vite et cessait d'écouter. Je n'avais pas pu m'empêcher de remarquer qu'elle était toute belles, souriantes. Et je n'étais pas sur que se soit que du pur hasard. Peut être que ce cher roi Avery Schreave avait son rôle à jouer la dedans. Peut être que non, je n'étais qu'une gamine angoissé, et je savais que je ne pouvais me permettre de juger.

-Mlle Amelia Pond, de Fennley, Caste 3.

Tiens, serai-ce mon nom qui vient d'être prononcé? Oui, c'est mon nom. C'EST BIEN MON NOM!!! Je poussais un petit gémissement de surprise pathétique, portant mes mains devant ma bouche, tandis que mon visage s'affichait sur l'écran. J'étais belle, sur cette photo. J'avais un grand sourire joyeux, dont la couleur rouge de mes lèvres était en parfaite harmonie avec mes cheveux roux, presque couleur sang. Mes yeux verts pétillaient de malice, et si j'avais été un homme, je me serai sélectionné.

La suite, je ne m'y attendais pas du tout. Elise sauta sur moi, et m'ébouriffa les cheveux, avec un grand rire joyeux, tandis que le téléphone sonnait.

-Lache moi Elise, je dois... Répondre!

Elle ne me lâcha pas, et l'engin de communication dont je n'avais jamais su percer les secrets se tut. La voix de ma mère s'éleva, froide comme à son habitude.

-Bravo.

Puis plus rien. Il y eut un grand silence, durant lequel je tachais avec succès de retenir mes larmes. Puis la sonnerie repris, avec son bruit entêtant de "la laaaa la la laaaa..."

Je ne répondis pas et darda un regard de braise sur le prince, à l'écran. Il ne laissait rien paraître, personne ne pouvait savoir ce qu'il pensait des sélectionnées. Je suis sure que si il avait vu comment je le regardais, il aurai rougis. Tout le monde rougissaient quand j'avais ce regard. Sauf ma mère, mais c'était une autre histoire.


La Sélection - RPG [INSCRIPTIONS FERMEES]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon