Devoir n°1 : Floriana Evans

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Le rideau tomba sous mes yeux tandis que je me dépêchais d'aller à ma loge enlevant le costume d'Armande de la célèbre et très vieille comédie de Molière : Les Femmes Savantes. Il fallait que je me dépêche de rentrer chez moi avant le couvre-feu. Je quittais en courant le théâtre et arrivais quelques minutes plus tard chez moi. Je fus aussitôt accueillie par le coup de marteau habituel que Papa assénait sur le marbre. Maman n'était pas encore rentrée, elle n'allait pas tarder elle aussi. En allant dans ma chambre, je passais devant l'atelier de Luciana. Ma petite soeur de dix-sept, celle-ci avait des crayons dans ces cheveux qu'elle avait mis en chignon, un pinceau à la bouche et un autre dans la main et, dans la dernière main libre, une palette de peinture. Elle ne m'adressa même pas un salut tellement qu'elle était absorbée par sa toile. Je pensais ensuite devant la chambre de Dastano, mon petit-frère de quinze ans, il dansait sur un air de Tchaikovsky. On entendait à peine ces pas tellement qu'il sautait avec grâce et légèreté.

Enfin, j'arrivais dans ma chambre et je m'effondrais sur mon lit épuisée. À peine quelques minutes plus tard, j'entendis la porte d'entrée claquer. Je me redressais d'un coup. Tiens, c'était fort étrange, Maman ne claquait jamais la porte sauf quand elle... Je sortis aussitôt de ma chambre. Dastano, qui était encore en tenue de danse, et Luciana qui avait encore son pinceau en bouche, étaient déjà sortis eux-aussi se précipitant en bas dans la salle à manger où Maman, la tête entre les deux mains regardaient fixement deux lettres en face d'elle. Papa arriva rapidement, le visage encore couvert de poussières, il posa une main sur l'épaule de Maman.

-- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il inquiet.

-- J'ai vu Frank, le facteur, il m'a donné ça pour nos deux filles... Floriana et Luciana, lâcha-t-elle finalement au bord des sanglots.

Je fronçais les sourcils. Pourquoi Maman était si sentimentale, elle, si dure d'habitude, se laissait à aller dans ces émotions. Et ça lui arrivait rarement ce genre de chose. Luciana empoigna la première la lettre et sursauta surprise.

-- Une lettre ? S'étonna-t-elle. De la famille royale !

Je n'en crus pas mes oreilles. Une lettre de la famille royale !? Qui aurait cru ! Luciana avait raison sur la lettre, le sceau royal s'y trouvait. Pitié que ce ne soit pas un rêve. J'ouvris la lettre et en lut le contenu rapidement. Dastano qui était à mes côtés et dont le temps de lecture était plus rapide que moi, sauta littéralement sur place en hurlant.

-- ELLES ONT INVITE A UNE SELECTION POUR EPOUSER LE PRINCE ! Hurla-t-il tandis que Maman riait en le voyant dans cet état d'hystérique. OH MY GOOD !

Mon coeur battait à cent à l'heure. Il fallait que je fasse cette Sélection et, c'était en piquant un des crayons à Luciana que je commençais rapidement à remplir le formulaire aussitôt suivie de ma petite soeur.

*

-- Oh mon dieu, Floriana, lâcha Luciana. Regarde ces 2 !

Nous faisions depuis deux heures la longue file au bureau administratif du Calgary. Nous regardions avec envie les filles de caste supérieure venue avec leur plus belle tenue à croire qu'elles étaient venues faire un défilé de mode. Elles étaient forts belles et gracieuses et, je me sentais ridicule à côté d'elle avec ma robe à épaule libre bleu-noir. Papa posa une main encourageante sur mon épaule.

-- N'essayez pas d'être comme elles, mes chéries... Vous êtes parfaite !

Papa réussit à nous faire sourire tandis que l'administrateur après qu'il ait récupéré nos formulaires nous chassa sans ménagement de son bureau en nous disant d'aller voir le photographe. Luciana et Floriana nous regardons Maman d'un air incompréhensible.

-- Quelle photographe ? Demandais-je.

-- Aucune idée... Répondit-elle d'un air paniqué.

-- MADEMOISELLE EVANS ET MADEMOISELLE EVANS ? Appela alors un homme. Vous ! En première, allez sur le tabouret ! Je n'ai pas toute ma journée moi !

Il me fit asseoir de force et je n'eus même pas le temps d'armer un sourire qu'il me prit en photo avant de me chasser. Il fit de même avec Luciana. Papa et Maman étaient furax.

-- Quel bande de lèche-cul ! Pesta alors Dastano.

-- Toujours à la merci des castes 3 et 2, maugréa Papa. Bon bref ! Ce n'est pas tout, mais rentrons à la maison !

Et c'est à pied, car nous n'avions pas les moyens de nous payer une voiture que nous rentrions à la maison retournant à nos activités, mais je pouvais oublier cette Sélection. J'avais déjà vu quelques fois le Prince Carter dans les Bulletin et, comment dire ? Il était tellement beau, mais je ne pense guère qu'une modeste fille de caste 5 qui ne vit que grâce au talent de son petit-frère ne l'intéresse. Il y a des filles beaucoup plus belles que moi et de castes bien supérieurs également.


La Sélection - RPG [INSCRIPTIONS FERMEES]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant