chapitre 10

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Il entendait des voix.

Mais son esprit était encore trop embrumé pour qu'il puisse saisir le sens des paroles.

Il avait l'impression de flotter. Il se sentait bien.

Il n'avait ni chaud, ni froid et il n'avait plus le sens des réalités.

Pour une fois, il ne souffrait pas.

- Stiles. Ça va bien se passer d'accord? Tout va bien se passer.

Il finit par ouvrir difficilement ses yeux noisette. À sa droite, se trouvait Mélissa qui le couvait d'un regard maternel. Elle tenait d'ailleurs sa main.

Un peu plus loin, il y avait son père qui semblait épuisé et totalement dépassé par les événements. Après tout, il l'était.

Et appuyé contre la porte, Lou, qui semblait plus morte qu'autre chose.

- Stiles, tu es réveillé? Comment tu te sens?

- Bien. Dit-il, pour une fois sincèrement.

- Tu nous as fait très peur tu sais. Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça? Dit Mélissa doucement.

Il ne répondit rien.

- Après ta petite crise, j'ai pas réussis à me rendormir. Râla Lou, même si perçait dans sa voix un profond soulagement.

Stiles sourit et se passa une main sur le visage.

- Excuse moi. Dit il en rigolant.

- Tu ne recommences pas. OK? Dit elle d'un ton ferme.

- D'accord. Soupira-t-il.

- On va vous laisser quelques minutes, mais ensuite il va falloir qu'on revienne. Et j'ai peur que l'hôpital ne souhaite pour ton bien, te mettre en psychiatrie quelque temps... Dit Mélissa presque comme si elle avait besoin de s'excuser de ça, avant de quitter la pièce.

Stiles la dévisagea quelques minutes et ne répondit rien. Il savait qu'il ne servait à rien de protester, et ça ne pourrait de toute façon pas empirer la situation..$

Le shérif embrassa tendrement son fils sur le front.

- Stiles, je t'aime.

- Je t'aime aussi papa.

Le shérif sortit à son tour de la chambre et Lou vint s'installer à la place de Mélissa.

- C'était vraiment con de faire ça, tu le sais?

- Et se jeter d'une falaise, c'est pas con peut-être? Dit Stiles.

- Ce n'est pas la même chose, crétin. Toi, tu as une famille et des amis qui t'aime. Moi, je n'ai jamais eu personne. Mon père ne s'est jamais occupé de moi, il me battait. Il m'a toujours répété que je n'étais personne. J'ai fini par comprendre que c'était vrai. Il ne m'a jamais donné d'affection. J'ai même finis par m'inventer un père imaginaire qui comblait mes besoins dans mes rêves, en me bordant, en prenant soin de moi. L'école, c'était la bonne excuse pour se débarrasser de moi. Un soir je ne suis pas rentrée du lycée. Il ne s'en est pas aperçu. Il n'a même pas remarqué que je n'étais pas là. Je ne suis jamais revenu. J'ai erré pendant un an, fouillant les poubelles, dormant sous des ponts. Et j'ai compris à quel point mon existence était inutile. Donc j'ai voulu mettre fin à mes jours. Je savais que personne ne me regretterait.

Stiles ne dit rien, mais prit la main de Lou. Il avait besoin de savoir que malgré tout ce qu'elle avait endurer, elle était bel et bien là devant lui à lui raconter son destin tragique. À coter d'elle, il faisait pâle figure. Il avait perdu la personne qu'il aimait le plus dans sa vie, mais en voulant se suicider, il avait été très égoïste.

- Quand on se suicide, il faut penser aux conséquences. Moi, c'était tout réfléchis. Mais toi, tu y as pensé? Tu ne t'es pas dit que ça allait détruire ton père? Que Scott perdrait son meilleur ami? Que Malia perdrait le premier garçon qu'elle est aimé? Tu ne t'es pas dit que tu allais faire souffrir les gens que tu aime, comme tu as souffert quand Lydia est morte? Non, tu n'y as pas pensé.

Stiles médita ses paroles avant de se demander comment Lou savait tout ça.

- Tu sais, tu t'es entaillé les veines hier. Tu as perdu énormément de sang, et tu as même fait un arrêt cardiaque. On a fait des analyses Stiles, tu ne manges plus, tu ne dors plus. Tu était extrêmement faible, et tu le cachais à tout le monde. Tu te le cachais même à toi-même. Tu ne vis plus, alors qu'au contraire, tu devrais profiter de la vie qui t'es offerte. Tu devrais profiter des gens que tu aime avant qu'il ne disparaisse. Tu devrais vivre, pour elle. Parce qu'elle ne voudrait pas que tu te laisse aller comme ça, elle ne voudrait pas que tu te suicides bêtement par amour. Parce que l'amour, c'est aussi souffrir pour ne pas faire souffrir les autres. Quand on aime, on ne peut pas être égoïste.
Ne sois pas égoïste Stiles, vis. 

- Je ne peux pas... Sanglota-t-il.

- Si tu peux, mais tu ne veux pas. La vie te tend les bras, mais tu refuses de la prendre.

- Si je me laisse vivre comme tu dis, je serais égoïste envers elle. Elle qui ne pourra jamais vivre.

- Stiles, Lydia était une banshee. Tu ne crois pas qu'elle a eut un rapport différent à la mort? Dit Lou.

Stiles fronça les sourcils. Envolé sa tristesse et le sujet lourd qu'ils étaient en train de traiter. Il n'était pas normal que Lou sache ce genre de chose.

- Tu connais le monde surnaturel? Et comment sait tu que Lydia était une banshee? Et comment tu connais Malia et Scott? S'étonna le jeune brun en se redressant.

Elle baissa la tête et fronça à son tour ses sourcils.

- Je ne sais pas... Mais c'est comme une évidence pour moi.

- Tu ne serais pas par hasard un être surnaturel? Un loup-garou ou quelque chose comme ça? Dit Stiles en laissant son côté détective ressortir.

- Un loup-garou, tu rigoles? Ça n'existe pas!

- Si tu crois au banshee, tu crois au loup-garou.

- En fait, je ne sais pas ce que c'est qu'une banshee.

- D'accord.... Tu es sûr que tu vas bien? Demanda Stiles.

- C'est pas moi qui suis allongé dans un lit d'hôpital. Répliqua-t-elle.

- Peut-être que tu n'es pas couché dedans, mais tu es censé y être. Toi aussi, tu es faible et malade. Dit il.

- Plus sérieusement Lou, comment tu sais tout ça sur moi et mes amis? Enchaina-t-il.

- Je crois que c'est elle qui me l'a dit.

-Comment ça, " c'est elle qui me l'a dit "?

-Lydia.

- Attends quoi ?!

Trop tard, elle c'était de nouveau évanouis. Sa tête s'était posée sur les jambes de Stiles et avant qu'elle ne glisse au sol il réussit à la rattraper. Il ne pouvait pas la tenir comme ça trop longtemps, il risquerait de rouvrir ses blessures. Il la hissa sur son lit et la prit dans ses bras.

- Bon écoute moi stupide fille, c'est la deuxième fois que je te prends dans mes bras parce que tu joues à la princesse en détresse, et j'espère que ça ne va pas devenir une habitude d'accord? Tu vas guérir. Et moi aussi.

Dit Stiles en essayant de ne pas céder à la panique qui grandissait en lui.

Il y avait quelque chose d'étrange dans le comportement de Lou.

Quelque chose de surnaturel.

Et ça ne lui disait rien qui vaille.

Parce que l'erreur est humaineWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu