chapitre 4

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Stiles malgré les protestations des infirmières, était entré pour voir la jeune inconnue dont il se sentait désormais responsable. Elle dormait, et semblait paisible.

- Salut. Je trouve que tu es vachement plus sympa quand tu dors. Il sourit en se rendant compte que quelque part il venait de la complimenter. Je voulais te dire merci. Si je t'avais pas rencontré la nuit dernière, je serais mort. Et toi aussi en fait. On serait tous les deux au fond du ravin, les os broyés. Au final, c'était vraiment une idée stupide de vouloir faire ça, tu me l'as fait comprendre. Je me demande pourquoi je t'ai fait la leçon alors que c'est ce que je voulais faire moi aussi. Peut être parce que quelque part, j'aurais voulu que quelqu'un soit là comme j'ai été là pour toi, pour m'éviter de faire la plus grosse erreur de ma vie. Mais il n'y avait personne.
Pour moi, il était déjà trop tard. Mais toi, je suis sûr que tu peux devenir quelqu'un d'important, quelqu'un d'aimer. Je vais t'aider à devenir cette personne.
Bon la tu dors, et ce que je dis est inutile, mais je voulais quand même le dire. 

Il souffla et plissa les yeux tandis qu'il regardait le soleil s'étirer derrière les rideaux transparents qui ornaient la fenêtre. 

- Tu aime les fleurs? Tu es une fille, je pars du principe que tu aimes les fleurs. Je t'apporterais un bouquet d'accord. Parce que franchement, la déco de cette chambre est vraiment pathétique. Comme moi, qui suis en train de parler à une fille qui dort, et que ne m'entend pas. Mais le fait que tu ne m'entendes pas, c'est vraiment bien. Je peux dire ce que je veux, personne ne sera jamais au courant. De tout façon, il n'y a personne à mettre au courant.

Il soupira de nouveaux.

- Tu préfères des roses ou des fleurs des prés? Il attendit quelques minutes et se répondit à lui-même. Des fleurs des prés, ça coûte moins cher. Et puis tu es plutôt du genre sauvage, alors qu'une rose est trop parfaite pour te correspondre. Non pas que tu ne sois pas parfaite! C'est juste que tu es plus du genre contre le système plutôt que... Ho mon dieu, je suis vraiment en train de m'excuser? Tout ça n'a aucuns sens. Pourquoi je te parle de base? Et toi d'abord pourquoi tu dors? Ça fait vingt-quatre heures que tu es ici, tu  ne t'es pas réveillé une minute?! 

Elle ouvrit soudainement les yeux, faisant sursauter Stiles.

- Je suis réveillé depuis ce matin Stiles. Mais je n'avais aucune raison d'ouvrir les yeux. Je n'ai même pas de raisons de vivre.

- Alors pourquoi tu as les yeux ouverts la? Demanda Stiles d'une petite voix en espérant qu'elle oublierait ce qu'il avait dit les minutes précédentes. 

- Parce que tu es tellement insupportable que j'avais envie de te dire de te la fermer. Alors ferme la.

- Je voulais t'offrir des fleurs, t'énerve pas!

- Je m'en fiche de tes foutues fleurs, je ne t'ai  jamais demandé de m'en acheter, ou tout simplement de venir me voir!

- Hé bah tu en auras quand même, parce que dans la vie, on n'a pas toujours ce qu'on veut. Tu auras des fleurs, et même des chocolats!

- Je déteste les chocolats!

- Je t'en prendrais donc deux boites! Et si tu n'es pas contente je... je...

- Tu? Dit- elle exaspéré.

- Qu'est- ce que tu détestes par-dessus tout?

- Toi. Dit-elle froidement.

- Alors prépare-toi à devoir me supporter toute ta vie. 

Stiles se leva en trombe ne lui laissant pas le temps de répliquer et sortit de l'hôpital en courant. Il courut dans la rue, malgré la pluie, malgré le mauvais temps. Il ne remarquait même pas que l'eau qui coulait sur ses joues ne provenait pas uniquement des gouttes de pluie.

- Je te hais moi aussi. Dit-il quand il eut enfin reprit son souffle, perdus dans ses pensées. 

- Je te hais de m'avoir abandonné. Dit il en oubliant momentanément Lou.

***

- Stiles, où étais tu, je me suis inquiété! S'exclama le shérif qui était dans tous ses états. 

- Je suis juste allez me promener papa. 

- Mais enfin, regarde dans quel état tu es, tu vas tomber malade, tu n'es pas responsable! Dit le shérif en attrapant son fils par la manche. On aurait dit qu'il grondait son fils de cinq ans. Stiles ne dit rien et se laissa guider par les pas rassurants de son père qui l'emmenait dans sa chambre pour qu'il se change. 

Stiles enleva son tee shirt et son jean et se sécha avec la serviette que son père lui avait tendus. Il resta longtemps assis sur son lit, serviette à la main, le regard dans le vide.

- Tu ne t'es toujours pas changé fils?

- Non. 

- Stiles...

- Papa s'il te plaît, vas-t'en. Son père lui lança un regard triste avant de sortir de la chambre de son unique fils. Ce dernier s'allongea de tout son long sur son lit et se passa une main sur le visage. 

- Qu'est-ce que je vais faire de ma vie... 

Tu vas devenir quelqu'un d'important.

Ses propres paroles sonnaient faux dans son esprit. Il avait dit ça pour réconforter quelqu'un, mais il se rendait bien compte que ces mots étaient vides de sens.

Il se leva péniblement de son lit pour enfiler quelques vêtements qui traînaient dans sa chambre. Il ne les rangeait que pour faire bonne impression. De toute façon, il n'avait désormais plus personne à impressionner.

Plus personne à aimer.

Il s'installa sur son fauteuil à roulette et mit son casque sur ses oreilles. Il regarda et écouta des idioties qui lui rappelaient combien le monde est stupide jusqu'au bout de la nuit. Jusqu'à ce que ses yeux se ferment de fatigue, mais que lui fusse incapable de trouver le sommeil.

Il passa une énième nuit blanche dans cette chambre qui était devenu aussi morose que lui. Il n'avait plus de joie de vivre à partager, plus de rire contagieux à donner, plus de sourire à montrer.

Il n'avait que sa tristesse.

Parce que l'erreur est humaineWhere stories live. Discover now