Désillusion

Chapitre 21 - Une sortie au zoo.

Dans la chambre émanait des soupirs rauques, des grognements typiquement masculins, ainsi que le bruit de froissement de tissu. Le soleil venait tout juste de décliner, laissant la Lune prendre le relai dans le ciel, éclairant la ville de ses rayons argentés. Le temps était doux, agréable, mais l'ambiance dans la chambre était tout autre. Elle était brulante, ardente, dévorante.

Le dos du lit fait de bois grinçait sous le poids des deux hommes, tandis que le battant tapait régulièrement contre le mur, témoin de la passion qui animait les deux individus.

Les secondes s'écoulaient, tandis que les gémissements ne cessaient de prendre de l'ampleur, jusqu'à ce que l'apothéose ne gagne les amants.

Epuisé, Kaleb se laissa délibérément choir sur le corps de Cameron, qui lui soupira de mécontentement face au poids écrasant subitement son corps. La joue enfoncée dans l'oreiller, le souffle court, il pouvait sentir la respiration de son amant s'échouer sur son épaule nue. Il remua légèrement, quémandant silencieusement à Kaleb de rouler sur le côté pour le libérer de son emprise. Bien qu'en marmonnant, le tatoueur se plia à sa volonté, déliant leur corps pour se glisser sur le côté.

- Merci, soupira Cameron, encore haletant.

- Mais de rien, souffla Kaleb, moqueur. C'est toujours un plaisir de te prendre.

Roulant des yeux, Cameron en profita pour s'installer sur le dos, d'un geste tremblant. L'orgasme traversant encore son corps, comme une vague s'échouant sur le rivage.

- Pas pour ça, crétin, pour t'être écarté.

Pourtant, il savait pertinemment que Kaleb avait très bien compris, mais qu'il avait désiré se moquer de lui. Et bordel, ça avait marché. Néanmoins, alors qu'il fermait les yeux pour reprendre sa respiration, il eut la surprise de sentir des doigts glisser sur sa pommette, puis sur sa tempe.

Merde, il ne s'habituerait donc jamais au côté plus ou moins tendre et avenant de Kaleb.

Alors, en silence, il se tourna, et s'avança lentement pour venir s'installer contre sa personne. Sa joue se posa sur son épaule, et sa main vint élire domicile sur son torse imberbe. Distraitement, il vint dessiner les contours du tatouage sur sa peau, faisant soupirer Kaleb d'aise.

- Tu es toujours partant pour le zoo ? interrogea Kaleb une fois sa respiration revenue à la normale.

- Bien évidement.

- Super. J'en ai parlé à Kévin, il semblait impatient d'y être.

Un léger sourire fleurit alors sur les lèvres de Cameron, qui se redressa légèrement afin pouvoir regarder son amant. Ses yeux gris étaient comme translucides à cause de la Lune, dont la faible luminosité argentée leur permettait de se voir.

- Et ta femme ?

- Ce n'est plus ma femme, Cameron.

- Tu m'as compris.

- Ouais, et donc, quoi ?

Tapotant du bout des doigts son buste, Cameron l'observa un moment, tout en se mordant la lèvre inférieure.

- Est-ce qu'elle sait que tu as quelqu'un ? Et que tu emmènes ton fils avec ce quelqu'un au zoo ?

La grimace qu'afficha Kaleb fut plus qu'éloquente.

- Je vois, soupira Cameron, l'air à la fois amusé mais aussi un peu déçu.

- Elle sait seulement que je vais emmener Kévin au zoo.