Chapitre 9 - Changements

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Kaleb est en retard.

Finalement, sa femme n'avait peut-être pas tout à fait tord, au sujet de ses incalculables minutes de retard. Dans un sens, il comprenait, après tout il sortait tout juste du travail, et il avait pu avoir un contretemps. Tout était envisageable, et puis il avait déjà accepté de venir le chercher au travail : un véritable exploit. Poussant un soupir, il pensa aux paroles prononcés à Dylan, à cet accord pour lui faire la coure, pour tenter de le séduire, de le charmer. Avait-il bien fait ? Il ne saurait le dire, il avait l'impression d'avoir mal agit, et pourtant, il aimait savoir qu'il lui plaisait. Ça avait été plus fort que lui, les mots lui avaient tout bonnement échappés. L'idée lui avait parut alléchante, irrésistible. Surement avait-il idiot, mais tant pis, le mal était déjà fait visiblement.

Subitement, un pris de klaxon manqua de le faire sursauter, alors qu'il apercevait, au volant de son véhicule, derrière ses lunettes noires, Kaleb. Celui-ci s'arrêta à sa hauteur, sourire aux lèvres, tandis qu'une musique électro s'échappait de l'habitacle. Il lui adressa un signe du menton, lui indiquant de grimper côté passager. Ce qu'il fit sans plus attendre, bouclant sa ceinture rapidement. Alors qu'il tournait son visage vers le conducteur, il sentit aussitôt ses lèvres chaudes venir s'appuyer contre les siennes, dans un baiser chaste. Surpris, il papillonna des cils, alors que le roux affichait un sourire carnassier.

« Que me vaut cet honneur ? Demanda-t-il, toujours sous le choque.

- Je ne porte pas les voyeurs dans mon cœur, expliqua-t-il en enclenchant la première. »

Perplexe, il s'installa confortablement dans son siège avant d'apercevoir, de l'autre côté du trottoir, Dylan, qui l'observait, la mine décomposée. Le salaud. Aussitôt, il donna un coup de poing dans l'épaule de Kaleb, l'insultant copieusement, alors que celui-ci riait aux éclats, fier de lui. Pour qui passait-il à présent ? Lui qui avait affirmé auparavant n'être qu'ami avec le roux, et voilà qu'il les surprenait en plein baisé. Bien que celui-ci avait été chaste, étant une simple pression de leurs lèvres l'unes contre l'autres. Il se sentait bête, et son collègue devait à présent le voir comme étant un beau menteur. De suite, il s'empressa de lui écrire un texto, lui expliquant qu'il l'avait pris de cours, qu'il n'avait rien vu venir.

Certes, les règles indiquaient que l'on ne devait pas avoir d'autres partenaires, mais elles disaient aussi que si l'un trouvait un compagnon, leur relation s'arrêtait la. Et sans mentir, il voyait en Dylan un potentiel petit-ami, gentleman, agréable et pratiquement parfait. C'était même trop beau pour être vrai.

« T'es vraiment un salaud, marmonna-t-il, les bras croisés sur son torse.

- Je te l'ai dis, tu dois te satisfaire de moi, uniquement.

- Ça ne veut pas dire que je ne dois pas avoir d'amis.

- Un ami ne te regarderait pas comme ça, ne me prend pas pour un idiot. »

Cameron roula des yeux, agacé par ses dires, alors qu'il avait cette impression qu'il devenait jaloux à son égard. Il avait beau tout nié en bloque, les faits était bien présent.

« Et alors ? Je pourrais très bien m'intéresser à lui ? Les vraies relations existe tu sais ?

- Sans blague. Dis-moi, tu savais que j'avais un fils ? »

Le ténébreux lui jeta un regard en biais, l'air presque mauvais par ses dires – il le prenait clairement pour un idiot. Franchement, ce type était tout bonnement incorrigible, et il se demandait bien comment sa femme avait put le supporter, de la à aller porter son enfant. Elle avait visiblement eu beaucoup de courage. De ce qu'il avait compris, en plus d'avoir un sale caractère, il ne s'était pas privé pour aller butiner à droite et à gauche pendant toutes ces années.

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant