Chapitre 16 - Peur

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Deux solutions s'offraient à présent à lui.

Soit, il continuait de tambouriner à la porte de la chambre comme un dingue, en espérant naïvement que Dylan céderait, recouvrirait ses esprits pour venir lui ouvrir. Soit, il s'approchait de la fenêtre, prenait son courage à deux mains, et sautait. La gorge enflammée à force d'avoir crié, supplié, Cameron s'approcha de la dite fenêtre, et ouvrit cette dernière en veillant à ne pas la faire grincer au passage. Au pied de la bâtisse se trouvait un buisson de rose rouge imposant qui ne pourrait amortir sa chute. En plus de ça, il était au premier étage et la chute ne pourrait que s'avérer douloureuse et compliqué. Il n'avait ni téléphone, ni de moyen de communication avec l'extérieur. Que diable pouvait-il faire à présent ? Rester là, s'allonger à même le sol, à attendre que Dylan ne vienne lui ouvrir ? Mauvais plan. Kévin l'attendait, dans ce petit appartement ou il avait déjà eu l'occasion de se rendre, assis au chevet de son père, à flipper comme un dingue. Pas question de l'abandonner, il lui était impossible de se résoudre à le laisser tomber. Il l'aimait bien, ce petit bout d'homme si similaire à son père.

Tournant en rond, tel un fauve en cage, Cameron ne cessait de triturer le bas de son haut, tordant le tissu entre ses doigts, comme si cela pouvait l'aider à réfléchir. Il repensait à ces nombreux films d'action qu'il avait vu, ou le héro parvenait toujours à se sortir de situation pour le moins cocasses. Désespéré, il en vint à s'imaginer pouvoir trafiquer la serrure de la porte avec un quelconque objet, une carte de crédit ou une barrette, par exemple. Seulement, il était évident que cela n'était envisageable que dans les films, ou lorsqu'on avait un peu d'expérience.

Il envisagea à nouveau de crier comme un dément à l'aide, et se demanda s'il ne provoquerait pas la colère de Dylan en appelant à l'aide dehors, la fenêtre ouverte. Ouais, mieux fallait-il le laisser tranquille pour l'instant, le laisser réfléchir et s'apaiser.

Ouvrant les placards, il se lança à la poursuite d'objets pouvant lui apporter un peu d'aide dans sa quête, en vain. Il ne trouva que des stylos, des feuilles, des trucs sans intérêts. Agacé, il donna un coup de pied dans l'armoire, frustré, le cœur battant à cent à l'heure. Son cerveau semblait palpiter dans sa boite crânienne.

Se rapprochant de nouveau de la fenêtre, il se pencha légèrement en avant, les mains posées sur le rebord en bois. Dehors, l'air était frais et la nuit bien entamée. Il observa le rosier fièrement implanté au sol, le maudissant intérieurement, le fusillant du regard. S'il n'avait pas été là, il aurait put envisager de sauter en croisant les doigts pour ne rien se casser. Seulement là, il finirait écorché de toute part. Des deux options, aucune ne lui était utile.

Soudain, il remarqua une gouttière à même pas un mètre de la fenêtre, assez épaisse et à l'allure solide. Ouais, seulement en apparence. Il savait qu'à peine aurait-il eut le malheur de s'accrocher à l'objet, que celui-ci céderait sur son poids pour le faire tomber dans les roses. Distraitement, il observa alors le lierre qui rongeait le mur à sa gauche, l'air pensif. Soudain, il remarqua une sorte de barrière blanche camouflée derrière le feuillage vert de la plante, surement posé la pour que la plante puisse s'élever sans problème.

Putain de merde, c'était sa chance.

Sans réfléchir une seconde de plus, il posa le pied sur le rebord, affrontant la hauteur, s'efforçant de ne pas regarder le sol avec trop d'intention. La brise légère vint fouetter son visage en douceur, ainsi que ses vêtements, alors qu'il déglutissait à voix basse. Il ne devait pas se faire repérer, et devait agir avec précaution. A présent en équilibre sur le rebord de la fenêtre, il tendit le bras et s'accrocha à la barrière. O.K, il n'avait pas le droit de flancher. Etendant le pied, il tenta de prendre un appui sur la barrière, et s'élança contre cette dernière. Il entendit le bois craquer sous son poids, alors que son corps rebondissait doucement contre le mur. Doucement, il entreprit alors de descendre, glissa à un mètre du sol et évita de justesse le rosier, s'étalant sur l'herbe, faisant craquer son dos.

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant