Chapitre 4 - Insistant

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« C'est quand que tu me le paies, ce verre, Cameron ? Demanda Dylan d'une voix moqueuse. »

Roulant volontairement des yeux, le ténébreux haussa brièvement les épaules, non sans froncer les sourcils. Bien évidement, du à l'altercation entre les Rivera qui avait eu lieu dans son bureau, et qu'il n'avait pas su gérer, il avait malencontreusement perdu ce pari fait à peine quelques minutes plus tôt avec son collègue. Autant le dire, il avait été particulièrement agacé d'avoir perdu, étant un mauvais joueur dans l'âme - il n'aime pas perdre, c'est tout. Par conséquent, il avait laissé trainé cette histoire depuis plus d'une semaine, avec l'espoir vain que son collègue n'oublie cette histoire de parie, qui consistait à offrir un verre dans un bar au vainqueur. Autrement dit, il allait devoir dépenser son argent pour les beaux yeux bleus du blond. Génial.

Poussant un petit soupir las, il jeta un bref regard à Dylan qui lui en profita pour lui adresser un clin d'œil, et il ignorait s'il se moquait de lui, ou s'il ne faisait que le taquiner gentiment. Quel fourbe. Il lui aurait bien montré son majeur, mais étant donné qu'il se trouvait actuellement autour d'une grande table qui servait de réfectoire à l'établissement, il préféra n'en faire rien et rester sagement assis. En dépit du fait qu'il y avait un self, une seule table se trouvait dans la pièce, obligeant ainsi tout les employer à se réunir ensemble - mieux fallait dans ce cas apprécier son voisin. Parfois, le directeur se joignait à eux, mais restait toujours silencieux et plutôt distant. Surprise, la jeune femme installée face à lui papillonna des cils, avant de souffler d'une voix aigu qui se trouvait être par moment assez héritant.

« Vous comptez sortir tout les deux ? En tête à tête ? »

Son ton était taquin, et il était aisé de décelé un sous-entendu dans ses mots pourtant simple et classique. Un rendez-vous. Voilà ce qu'elle insinuait, mais ce n'était pas le cas, pas du tout. Il s'agissait la d'une banale sortit entre collègue s'entendant à peu près bien, et rien de plus. Néanmoins, il n'était guère surprit par ce genre de réaction, surtout car Dylan lui avait affirmé être bisexuel autour d'une conversation, et parce que le reste des employés savaient que lui était homosexuel. Un lien logique se faisait automatiquement, mais là, ce n'était pas le cas. Bien qu'il ait remarqué que certains ne voyait pas d'un bon œil le fait que l'un d'eux soit homosexuel, la plus part l'acceptait - ce qui était un grand soulagement.

« Une sortie entre collègue, souligna Cameron.

- Vraiment ?

- Vraiment. Cameron a seulement perdu un pari, alors il est dans l'obligation de me payer un verre. Voilà tout, ajouta Dylan. »

Lucie sembla déçu, mais ne fit aucune réflexion, se replongeant dans la dégustation de sa salade qu'elle mordillait du bout des lèvres, comme si ce plat pourtant léger allait l'étouffer, ou tomber directement sur ses hanches déjà pourtant menu. Se tournant légèrement vers Dylan qui s'était installé à ses côtés, il finit par demander :

« D'ailleurs, ou voudrais-tu aller ? Il y a un endroit en particulier ou tu aimerais te rendre ?

- C'est toi qui invite, alors c'est à toi de choisir l'endroit, répondit le blond dans un sourire. »

Cameron acquiesça d'un faible hochement de tête, avant de reprendre la dégustation du sandwich qu'il s'était préparé le matin même en vitesse après avoir passé un peu trop de temps sous la douche à divaguer et réfléchir. Il resta une petite vingtaine de minutes dans cette salle, à dialoguer avec ses différents collègues, apprenant lentement mais surement à faire leur connaissance au détour d'un repas partagé au travail, avant de retourner dans son bureau. Réajustant le col de sa chemise noire, il longea l'un des couloirs de l'établissement, évita un imposant pot de fleur, et aida finalement l'un de ses collègues à transporter ses dossiers. Une fois cela fait, il ferma la porte de son bureau, profita un moment du silence ambiant, avant d'inspirer une bonne goulée d'air. S'approchant de la fenêtre, il ouvrit lentement celle-ci, afin d'observer la vue qu'il avait, jusqu'à ce qu'il remarque une petite lumière rouge clignotant sur son téléphone de bureau. Quelqu'un lui avait laissé un message. Prenant place sur son siège en cuir, il appuya sur le bouton pour écouter ce qu'avait à dire l'individu qui avait tenté de contacter, avant qu'une voix grave ne s'élève dans la pièce :

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant