Chapitre 18

10.1K 690 198
                                    



Quand Cameron regagna son bureau, le lundi qui suivit, il s'en retrouvait presque fébrile.

Les dernières heures passées loin de son lieu de travail, avaient donné lieu à de nombreux messages de la part de Dylan. Bien évidement, le bougre s'excusait du manque de délicatesse dont il avait put faire preuve lors de leur dernière soirée. Malgré lui, il s'en était retrouvé presque touché de voir l'acharnement qu'il y mettait. Autrement dit, pas loin d'une trentaine de message contre une quinzaine d'appels téléphoniques – qui étaient tous tombé sur sa messagerie. Il lui semblait que, lors du douzième message, il avait put apercevoir quelques reniflements attristées. Et Cameron avait manqué décrocher son téléphone, celui de son domicile.

Alors forcément, il s'attendait presque à se faire bondir dessus à son arrivée dans l'entreprise. Les mains moites, l'air mal assuré, Cameron réajusta les boutons de sa chemise. L'établissement se dressait devait lui, fier et impitoyable, comme un défis silencieux.

Bien. De toute façon, ce n'était pas comme si il était en mesure d'ignorer continuellement son collègue et accessoirement petit-ami depuis quelque temps. Si ?

Pénétrant dans le bâtiment, la tête haute, sa mallette en cuir à la main, il traversa les différents rayons. En dépit de son air crispé, tendu, sur ses gardes, il s'obstina à saluer le moindre de ses collègues. Merde, il ressemblait à une biche qui avait au préalable sentit la présence d'un prédateur.

En arrivant dans son bureau, Cameron referma précipitamment la porte, non sans éprouver de la honte vis-à-vis de son comportement. Un vrai enfant paniqué. Pourtant, il savait que Dylan arrivait bien avant lui au travail. Et sur la surface en bois lisse de son bureau, Cameron pu y discerner ses effets personnels. Ses papiers, son portefeuille, son téléphone portable, et ses clés de voiture. Bien, le véhicule garé dans l'allée devant le bâtiment était bien le siens. Il y avait également un mot, où substituait une écriture fine et souple « Désolé ». Reconnaissant sans aucun mal l'écriture de Dylan, Cameron soupira doucement, avant de se laisser choir sur son fauteuil. Il ignorait quelles réactions il se devait d'avoir. En un sens, il désirait écouter ses arguments, et surtout, comprendre sa réaction, ses agissements. Malgré cela, il ne désirait aucunement lui faire face. Dylan l'avait blessé, aussi bien physiquement que psychologiquement, et son poignet portait encore les séquelles de sa poigne de fer. Ce n'était pas qu'il ne lui faisait plus confiance, c'était plutôt qu'il était effrayé.

Ouais, il était flippé, il devait bien l'avouer.

Alors pour la matinée, Cameron se plongea dans son travail avec un acharnement pas même dissimulé. Ayant récupéré son téléphone, il put également échanger quelques texto avec Kaleb qui semblait s'interroger sur les évènements. Apparemment, il avait crains tout comme lui que Dylan ne déboule dans son bureau, le paralysant ainsi sur place. Il avait presque trouvé ça mignon de sa part, de voir qu'il s'inquiétait. Avant que Kaleb ne lui soumette l'idée qu'il ne souhaitait pas avoir sa mort sur sa conscience. Très classe aux vus des circonstances.

A l'heure du déjeuner, Cameron prit l'initiative de manger seul dans son bureau. Oui, ignorer ainsi la situation ne l'aiderait certainement pas à avancer, mais qu'est-ce qu'il y pouvait ? Pour le moment, il préférait se terrer dans son ignorance. Comme un enfant, oui. Pourtant, on toqua à sa porte au moment où il entamait la moitié de son sandwich. Un morceau de pain en bouche, il manqua de s'étouffer en imaginant les possibles personnes dernière la porte. Toussotant, Cameron proféra péniblement un faible « entrer ». Son soulagement fut long en reconnaissant Lucie, sa salade habituelle en main, un sourire avenant aux lèvres.

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant