Chapitre 2 - Révélation.

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Le bruit de ses doigts tapotant le clavier de son ordinateur à une vitesse modérée, était le seul son qui rompait le silence ambiant de la pièce, où les rayons du soleil se déposaient lentement sur le parquet, redessinant la silhouette sombre du corps du jeune homme installé derrière son imposant bureau fait de bois crème. L'air concentré, les sourcils légèrement froncés, les lèvres pincées, il faisait en sorte de ne penser qu'à ce dossier qu'il devait rendre prochainement à l'un de ses clients ayant fait appel à ses services deux jours auparavant. C'était sûrement son troisième client depuis qu'il avait été embauché dans cet établissement, ce qui était arrivé une semaine auparavant, le jour même où il s'était rendu dans ce bar en compagnie de connaissances et d'amis d'enfance. Également, il se rappelait de cet homme, cet inconnu à la chevelure rousse avec qui il avait commis des choses peu catholiques dans les toilettes du bar – ça avait été délicieusement plaisant, mais maintenant, il se forçait à ne plus y penser. De toute évidence, ce n'était qu'un simple coup d'un soir, une petite sauterie comme ça, sans grande importance. Il ne lui en demandait pas plus, lui ne le voulait pas dans tous les cas. Enfin, il aurait bien aimé savoir son nom, juste pour savoir quel prénom pouvait correspondre à cette jolie gueule qu'il possédait.

Soupirant longuement, il passa l'une de ses mains dans ses cheveux ébène, puis la glissa sur sa nuque qu'il caressait lentement, comme pour dénouer ses muscles tendus. Dans moins d'une heure, il devait recevoir une certaine Madame Rivera, qui désirait obtenir la garde de son petit garçon – s'il avait bien inscrit ses explications, évidement. Il n'avait pas réellement la force de la recevoir, celle-ci n'avait cessé de hurler à propos de son mari à l'autre bout du combiné, affirmant qu'il était un homme dénoué de principe n'ayant pas de rentrée d'argent assez conséquente pour s'occuper de leur petit garçon. Elle allait sûrement l'épuiser mentalement, et il redoutait cette confrontation. Les femmes hystériques n'étaient pas vraiment son truc, comme tout le monde de toute évidence. Réduisant les pages affichées sur son écran, il entendit subitement deux petits coups retentir derrière la porte de son bureau, alors qu'une silhouette brouillait la vitre de celle-ci. Avant même qu'il n'ait eu le temps de dire d'une voix haute « entrez », un homme poussa la porte de son bureau, pénétrant dans celui-ci, un léger sourire aux lèvres, l'air avenant et sympathique.

« Oh, Dylan, que me vaut cette soudaine visite ? Demanda Cameron dans un sourire. »

Il remarqua alors que son vis-à-vis tenait dans l'une de ses mains un petit plateau contenant des creux prévus à l'emplacement de café, qui cette fois en contenait deux. Dylan était un de ses nouveaux collègues, travaillant en tant qu'avocat pénal, contrairement à lui qui était axé sur la famille. Il avait le crâne rasé sur un côté, alors que ses cheveux blonds lui cachaient pratiquement l'un de ses yeux bleu. Dylan était assez séduisant, certes, mais il lui manquait cette chose qui pourrait éventuellement l'émoustiller à sa simple vue. Prenant place sur le fauteuil face à son bureau, il déposa les cafés sur la surface en bois lisse, avant d'agiter légèrement son visage pour dégager sa vue.

« Je t'ai apporté un cappuccino, affirme-t-il en poussant un gobelet vers lui. J'ai appris que tu allais avoir droit à une femme un peu... capricieuse, excentrique peut-être ? Je me suis dit que tu aurais sûrement besoin d'un petit remontant avant cette confrontation.

- L'histoire a rapidement fait le tour de la boite, visiblement.

- Tu devras t'y faire, c'est tout le temps comme ça que ça se passe, mais ne t'en fais pas, on ne fait juste qu'en rire. Ce n'est rien de bien méchant. »

Cameron esquissa un léger sourire, tout en hochant la tête de haut en bas pour lui faire comprendre qu'il comprenait, et que la situation ne serait sûrement pas imbuvable. Au contraire, cela pourrait être assez amusant, lorsqu'il ne serait pas concerné par ce genre de situation. Tendant le bras, il s'empara de son gobelet, non sans remercier de nouveau son collègue pour cette gentille attention. Buvant une gorgée de sa boisson chaude, il se délecta de l'arôme qui vint éclater sur sa langue, ainsi que de l'énergie qui semblait parcourir lentement ses muscles, progressant lentement en lui. Ça lui donnait un petit coup de fouet plutôt agréable.

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant