Chapitre 3 - Indomptable.

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« Tu ne seras donc jamais à l'heure ? Grommela Madame Rivera. »

La tension commençait déjà à grimper au sein de la pièce, si bien qu'il avait cette impression qu'il aurait pu tendre le bras, et la palper avec aisance. Quelque peu gêné dans un premier temps, il toussota doucement, comme pour attirer l'attention du couple vers lui, bien que les deux s'observaient mutuellement, les sourcils froncés, l'air prêt à craquer à tout instant. Il ne serait pas même surpris de les voir se battre. D'un côté, il était assez surpris de voir qu'une femme aussi gracieuse et chic, ait pu être la femme d'un homme comportant autant de tatouages, au air de mauvais garçon – et de ce qu'il avait vu, c'était bien le cas. Il trouvait qu'il s'agissait là d'un couple plutôt atypique en soit, mais ce n'était pas comme s'il avait son mot à dire là-dessus. Soupirant légèrement, il passa une main dans ses cheveux noirs, avant de poser son regard sur le roux. Alors comme ça, il était père. S'il s'était seulement attendu à ça, sérieusement. Autant le dire, il n'avait pas du tout le visage d'un père, soyons honnête.

« Tu étais déjà en retard le jour de notre mariage, quand vas-tu apprendre à être à l'heure ? »

C'était plus un cri de désespoir qu'une question, et le fait de savoir une telle chose le mettait assez mal à l'aise. Il s'agissait là de leur vie privée, ça ne le regardait pas.

« J'aurais préféré ne pas venir du tout, vu ce que ça a donné par la suite, siffla-t-il d'une voix moqueuse.

- Espèce de salaud.

- Je te remercie pour ce compliment, chérie. »

Cameron vis les sourcils de la femme s'arc bouter d'avantage, créant un léger creux entre eux, avant que ses lèvres ne se pincent. Très bien, elle semblait être furieuse. Elle se tourna alors subitement vers l'avocat, qui les mains liées sur son bureau observait ses clients distraitement, l'air perplexe.

« Vous voyez, il est incapable de respecter de simples horaires, que pensez-vous qu'il se passera lorsqu'il devra allez chercher notre fils à l'école ? »

Pris au dépourvu, il entrouvrit légèrement ses lèvres, avant de venir mordiller le piercing à sa lèvre qu'il n'avait pas pris la peine d'ôter. Que devait-il dire au juste ? Il ne pouvait pas prendre parti pour l'un ou pour l'autre, pas maintenant en tout cas. Se tournant vers le roux, il ignora son regard joueur, et demanda en s'éclaircissant la voix d'un toussotement :

« Pensez-vous être à la hauteur pour obtenir la garde de votre enfant ?

- Bien sûr. Je ne suis pas un tyran, j'ai toujours pris soin de lui. contrairement à sa chère mère qui ne pense qu'à travailler et faire les magasins. »

Outrée, la dite mère de l'enfant se redressa, pointant un doigt menaçant en direction de son mari, avant de s'écrier :

« Moi au moins, je ramène de l'argent pour le nourrir et l'habiller, toi tu passes tes soirées à écumer les bars, à faire je ne sais quoi. J'imagine que tu en as baiser des meufs, tous ces soir-là. »

A présent carrément gêné et presque honteux, il détourna le regard, mordillant avec plus de conviction son anneau argenté, avant d'observer l'extérieur du bâtiment, regardant cette rue ou défilait encore les passants.

« Si tu veux tout savoir, ce n'était pas que des meufs, et c'était pour être enfin satisfait sexuellement. »

Voilà qu'il sentait ses joues commencer à rougir légèrement de honte, avant qu'il ne se passe une main sur son visage. Bon sang, tout cela commençait à dégénérer, et en plus de ça, le regard du roux posé sur lui, l'air coquin, lui faisait comprendre qu'il était également compris dans sa remarque. S'il avait seulement su que cet homme allait être son client, il n'aurait jamais été l'aborder, même avec ce stupide gage.

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant