Désillusion

Chapitre 17 - Explications

                 

Dans la cuisine, veillant sur la pate qu'il venait de renverser dans la poêle, Cameron poussa un léger soupir, tout en écoutant distraitement la conversation qui se déroulait dans le salon. Il percevait aisément la voix aigu de Kévin, qui inquiet pour son père ne cessait de le questionner au sujet de ses blessures, lui demandant si celles au visage lui faisait mal, ou ces bleus sur son corps. Pourtant, chaque fois, Kaleb prenait une voix posée, douce, et tentait de le rassurer du mieux possible.

A peine avait-il décollé ses lèvres de celles du roux, que des bruits de pas précipités c'étaient fait entendre dans le couloir, les obligeant à se séparer, quant bien même les pupilles de Kaleb étaient assombris par le désir du à leur échange pourtant rapide.

Un délicieux échange.

Le gout sucré de ses lèvres étaient encore imprégné sur sa bouche.

Se ressaisissant, Cameron s'empara d'une spatule, puis retourna le pancake qui avait prit forme dans la poêle.

-          Papa, est-ce que ces hommes vont revenir ? interrogea Kévin.

A cette idée, le cœur de Cameron se pressa dans sa poitrine.

-          Non, bonhommes, plus personnes ne viendra chez nous sans mon autorisation. C'est une promesse.

-          Et Cameron, est-ce qu'il pourra revenir ? demanda Kévin à voix basse.

Malgré tout, cela n'échappa pas à Cameron qui faisait glisser le pancake prêt sur le reste de la pile dans une assiette. Un léger sourire étira ses lèvres face à cette requête.

-          Bien sur, et j'espère qu'il va revenir.

O.K, message compris.

-          Je l'aime bien, affirma Kévin.

-          Moi aussi.

Décidant de mettre fin à leur petit échange, Cameron éteignit la plaque, avant de s'emparer de l'assiette fumante. Il avait déjà mit brièvement la table pour trois, afin de pouvoir déjeuner ensemble. Des pots de confitures trônaient sur la table en bois, ainsi que du lait, du jus d'orange ainsi que du café encore chaud. Comprenant le sous-entendu que soumettait son arrivé dans le salon, Kaleb fit signe à son fils de se mettre à table, tout en étirant ses jambes sous cette dernière quand il eut prit place à son tour.

-          Oh trop cool, des pancakes ! s'exclama Kévin.

-          Mange en autant que tu veux, souffla Cameron en lui adressant un clin d'œil.

-          Laisse en quand même pour papa, protesta aussitôt Kaleb.

Cameron roula doucement des yeux, avant de se laisser tomber sur la chaise à côté de Kaleb. Sous la table, il sentit la main de ce dernier venir effleurer son genou, presque avec timidité, avant de finalement poser ses doigts sur sa cuisse. Il n'eut pas le cœur à le repousser, quant bien même il était encore officiellement ce couple avec Dylan. Pour le moment, après leur altercation la veille, il n'éprouvait aucunement l'envie de le voir, ni de lui parler.

Une douce chaleur l'envahit, alors que Kaleb se penchait vers lui, profitant du fait que Kévin était distrait par le fait d'étaler de la pate à tartiner sur son pancake.

-          Mercie d'être là, Cameron.

L'espace d'un instant, il cru même qu'il allait l'embrasser. Pourtant, il se renfonça sur sa chaise, et s'empara à son tour d'un pancake. Le petit-déjeuner se déroula dans une bonne ambiance, conviviale, détendue, ce qui apaisa le cœur de Cameron, encore chamboulé. Il redoutait son prochain face à face avec Dylan, et éprouvait l'envie de rester chez Kaleb, à dormir dans son salon, afin de vérifier que personne ne viendrait porter atteinte à sa vie, à sa personne.