Chapitre 8 - Succomber

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La pause de midi vient de retentir depuis à présent quelques minutes, et Cameron est déjà hors de l'établissement, le dos appuyé contre la bâtisse, une cigarette coincée entre ses lèvres pleines. La matinée a été quelque peu éreinte, de part le fait qu'elle avait particulièrement mal commencé à cause de sa foutue voiture qui lui jouait encore des tours. Il avait, naïvement pensé, que ces petites broutilles qui lui étaient déjà arrivé avant son rendez-vous avec Dylan, n'était que passagère. Grossière erreurs. Son véhicule continuait de crachoter, tousser, et il avait du courir jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche pour parvenir à arriver à l'heure. Autant dire qu'à peine sortit de son domicile, la journée s'annonçait longue et particulièrement irritante. En plus de ça, il avait eu la fabuleuse idée, lorsqu'il avait comprit que son véhicule ne tiendrait pas la route, d'appeler Kaleb, histoire d'obtenir un peu d'aide sa part. Oui, appelez Kaleb, et sur le coup, ça lui avait paru être une assez bonne idée. Comme s'il pouvait seulement compter sur lui, sérieusement. Après tout, il n'était qu'un plan cul de plus, pas de quoi s'affoler. Quel crétin. En plus de ça, celui-ci le lui avait bien fait comprendre à l'autre bout du combinée - avec son amabilité légendaire, bien évidement. Il se rappelait ses mots, de bon matin, sa voix tranchante :

« Tu m'appels pour venir t'emmener au travail ? Sérieusement ? Cameron, je viens d'arriver au taffe, j'ai pas le temps la. Prend le bus ou demande à l'un de tes collègues de venir te chercher, je ne sais pas moi. Je ne compte pas me déplacer pour toi. »

Quelque peu vexé par ses dires, il se rappelait avoir rétorqué, la gorge serrée :

« Tu comptes pas te déplacer pour un vulgaire plan cul, c'est ça ?

- Exactement. »

Puis il avait juste raccroché. Etrangement, ses mots l'avaient touchés, voir même quelque peu blessé. Certes ils entretenaient une relation seulement sexuelle, mais cela faisait maintenant un mois qu'ils se côtoyaient, et il avait pensé qu'un simple service pourrait être rendu. En vain. Kaleb avait l'air d'être particulièrement irrité à l'autre bout du combiné avant qu'il n'ait lâché un seul mot. Peut-être avait-il entamé une sale journée, lui aussi ? Néanmoins, cela ne justifiait pas son comportement, et ce n'était pas en se comporter en goujat qu'il allait baisser son froc pour sa petite personne. Soupirant, il expira la fumée contenu dans sa bouche, avant qu'une voix grave ne lui parvienne dans son dos.

« Cameron, je n'ai pas eu l'occasion de te voir ce matin. Comment ça va ?

- Ça va, j'ai eu quelques problèmes avec ma voiture ce matin, fit-il dans une grimace. Excepté ça, tout va bien. »

Dylan passa une main dans ses mèches blondes, avant de tendre les doigts pour lui dérober sa cigarette qu'il lui laissa sous la surprise. Il n'était pas habitué à ce genre de geste, mais il n'y avait la aucun mal après tout. Le laissant alors tirer une taffe, avant de s'approprier de nouveau son bien. Ils discutèrent quelques minutes, et lorsque le ténébreux se décida à regagner la salle commune pour déjeuner en compagnie de Dylan, il fut interrompu par son collègue, qui jetait un regard appuyé dans son dos. Intrigué, il se tourna à son tour, et manqua de s'étouffer avec sa salive en apercevant Kaleb, au loin, qui arrivait vers eux, les mains dans les poches. Que diable venait-il faire là, après l'avoir jeter en l'air le matin même.

« Monsieur Rivera, lança Dylan, surprit, lorsqu'il fut à leur hauteur. Que nous vaut le plaisir de votre visite ?

- J'imagine que j'avais des excuses à présentées, expliqua-t-il en plongeant son regard dans celui de Cameron. »

Un sourcil haussé, il dévisagea un moment le nouvel arrivant, mais celui-ci avait déjà reporté l'attention sur son collègue. Il eut alors cette impression que les deux se fixaient intensément, pas de manière sensuelle, mais plutôt avec une certaine rancœur, peut-être ? Dans tous les cas, une certaine animosité venait de prendre soudainement place. Dans un sens, il se sentait assez heureux de voir qu'il venait lui présenter des excuses, alors qu'il n'en n'avait pas l'obligation. Après tout, il n'était qu'un vulgaire plan cul. Au bout d'un moment, Kaleb détourne finalement son regard pour le reporter sur son sex friend, à qui il demande :

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant