Chapitre 42. Fin.

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Elina

Voilà. Ca y est. J'y étais. Dans le hall de l'aéroport. Je ne savais pas quoi faire, où aller. J'étais un peu perdue. C'est idiot. C'était la première fois que je venais dans un aéroport sans avoir préalablement acheté mon billet. Je ne savais pas où aller, vers quel guichet me diriger, dans quel terminal rentrer.

J'avais pris un taxi. Il m'avait déposée devant l'entrée des départs. Départ... Je restais debout devant les portes avec mon sac et ma valise. Quand je passerai les portes, tout deviendra réel. Ça créait un sentiment plus qu'étrange en moi. Je n'avais pas prévu de le laisser, pas si vite. Dans mon cerveau, je restai à ses côtés indéfiniment. Je n'avais pas prévu de rentrer... Alors je ne comprenais tout simplement pas. J'étais ailleurs. Je pensais à Julian sans penser à lui. Son visage revenait dans ma tête comme s'il était devant moi, là, devant mes yeux, mais il ne l'était pas. Il ne l'était pas puisqu'il était ailleurs, avec quelqu'un d'autre. J'y étais moi. J'y étais seule. Mon reflet était seul dans les vitres des portes.

Il m'avait dit de m'en aller, alors c'est ce que je faisais. Je l'écoutais comme un chien docile. J'aurais peut-être dû lui dire merde. "Reste et assume la discussion." Mais non. Ça n'en valait pas la peine. Je ne l'aurais jamais traité comme il l'a fait, je lui aurais fait confiance, je lui ai toujours fait confiance. Pas lui. Pas quand il ne peut même pas me parler de son passé.

J'ai toujours cru en ce qu'il me disait alors qu'au final, qu'est-ce que je pouvais bien savoir ? Je ne connaissais même pas le plus important. Je ne savais même pas ce qu'il pensait de nous, où il nous voyait. J'étais aveuglée par mon envie de l'avoir à mes côtés, de me sentir aimée. Je ne savais pas quoi penser de ces dernières années. Je l'avais rencontré quand j'avais dix-huit ans, je vais bientôt en avoir vingt-deux. Le temps a passé. Tout passe. Tout a une fin. C'est comme ça.

Je pris mon sac, remis sa sangle sur mon épaule. Je devais aller de l'avant. Je ne pouvais pas m'apitoyer sur quelqu'un qui ne voulait pas de moi. Alors, je pris ma valise d'une main ferme. Je pris ma valise et j'avançais... Puis je me figeais. "Elina !" Je n'avançais plus. Je me retournais vers la voix qui me criait. Une fille. Une brune. Une petite. Elle courut. Elle courut avec une autre fille. Les cheveux clairs. Petite aussi.

-Oh mon dieu ! On est trop contentes de te rencontrer ! s'exclama la brune arrivée à mon niveau.

J'avais dû mal à réagir, à réellement assimiler la situation. Je leur souriais. C'est ce que je savais faire de mieux pour le moment.

-Est-ce qu'on peut prendre une photo ensemble ? enchaîna-t-elle.

-Oui, bien-sûr.

Elles prirent les photos chacune leur tour sans échanger un mot, puis on prit une photo à trois sur laquelle je me forçais à sourire. J'avais l'air normal dessus. Elles ne cherchèrent pas à parler plus. Elles me demandèrent juste un follow sur les réseaux sociaux. Je le fis instantanément. Je me rendais compte que les notifications de mon portable ne révélaient toujours rien de bien excitant. Je ne pensais pas réellement attendre des nouvelles de Julian, mais ça me blessait et je ne voulais pas le montrer.

Les filles me remercièrent, me prirent dans leur bras, puis s'en allèrent retrouver leur famille. Je les regardais partir. J'étais contente pour elles, un peu moins pour moi. Je ne ressentais pas grand-chose en réalité. Rien du tout. Ni tristesse, ni joie, ni colère, ni bonheur, ni impatience, ni rien. J'étais une coquille vide, un fantôme, mon seul but était de trouver un vol, un guichet, et de ne pas me perdre. J'avais un but après tout. Je ne réfléchissais qu'à ça, je n'avais pas le choix, ce n'était pas compliqué, sinon je m'effondrais au milieu de l'aéroport et je ne me relevais sans doute pas.

From Paris to him 2 : Un nouveau commencementWhere stories live. Discover now