Chapitre 20. Julian

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Julian

Je la voyais s'en aller. Je la voyais prendre ses chaussures d'une main et poser l'autre sur la poignée. J'étais comme cloué sur place, je réfléchissais à ce qu'il se passait. Je n'arrivais pas à assimiler qu'elle pouvait réellement s'en aller. J'étais là, pourtant je ne l'étais pas. Je pensais à ce qu'il se passait alors que c'était en train de se passer. C'était bizarre, c'était étrange. Je n'arrivais pas du tout à gérer la situation. Mon cerveau n'assimilait pas qu'elle pouvait aller à l'encontre de ce que je voulais, je n'assimilais pas qu'elle pouvait me laisser.

Dans un élan auquel je ne m'attendais pas moi-même, je retenus la main qu'elle avait posée sur la poignée. Je retirais les chaussures qui étaient dans l'autre. Je les laissais tomber sur le sol. Elle était dos à moi, mais elle était contre moi.

-Ne pars pas, dis-je seulement.

J'avais besoin de temps pour délier mes pensées, pour délier ma langue, pour réagir comme je le devrais. J'avais besoin d'elle, plus qu'elle ne le pensait, mais moi aussi, j'avais des appréhensions et des moments de ma vie que je refoulais. J'étais réfléchi. J'étais déterminé. J'avais besoin de tout gérer... et là je ne gérais pas. Je ne gérais rien. La situation évoluait comme elle l'entendait, et la seule façon pour que les choses s'arrangent, c'était que ça évolue comme je le souhaitais. 

Je la retournais doucement, de peur qu'elle me repousse, de peur de découvrir un visage qui me déteste. Je ne voulais pas lui faire du mal, bien au contraire. Donc, je ne pus m'empêcher de la prendre dans mes bras quand je vis des larmes dans ses yeux. Des larmes qui se mirent à couler à mon contact. Je les sentais humidifier mon t-shirt, je sentais son souffle chauffer mon torse. 

J'étais à la fois celui qui les faisait couler, et celui qui la réconfortait. Je m'en voulais, je lui en voulais. Je ne savais pas pourquoi, tout un tas d'émotions se mélangeait à l'intérieur de moi. Elle essayait de me repousser, de se défaire de mon étreinte. Je la sentais sans force, je la sentais tremblante, je la resserrais contre moi.

-Pourquoi je ne partirais pas ? dit-elle dans un dernière élan pour me repousser.

J'avais besoin d'un moment de réflexion pour répondre à cette question, un moment dont elle profita pour enfin s'éloigner de moi. Elle était appuyée contre la porte, j'étais à un mètre d'elle. Je la regardais. C'est tout ce que je savais faire pour le moment.

Je m'avançais en silence. Je ne savais pas ce que je comptais faire, je ne savais pas comment régler la situation. Je la voyais adosser contre la porte, luttant pour que ses larmes arrêtent de couler. Mon corps s'approcha du sien, ma main de son visage. Elle tourna la tête, fronça les sourcils. Je savais que je la faisais souffrir.

-Reste parce que tu m'aimes... répondis-je dans un chuchotement.

J'avais besoin d'elle près de moi.

-Ça ne marche pas comme ça Julian... Comment veux-tu que je sache ce que tu ressens pour moi si tu ne me le dis pas ? Tu ne veux même pas officialiser notre relation, même pas à tes proches.

Ma main se posa sur son cou, vers sa nuque. Elle s'empêchait de profiter de mon touché. Elle essayait d'empêcher ses larmes de couler.

-C'est ça que tu veux entendre sweetheart ? Tu veux que je te dise que je t'aime ? chuchotais-je.

Je passais ma main dans ses cheveux... Un touché dont je ne voulais pas me passer.

-Je veux que tu le penses. Je veux être à tes côtés parce que tu m'aimes et pas pour te faire passer le temps, dit-elle en posant sa main sur la mienne.

From Paris to him 2 : Un nouveau commencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant