Chapitre 55

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Je descendais au plus vite les escaliers en prenant les marches deux par deux. Ne prenant pas le temps d'appuyer sur l'interrupteur pour l'éclairage du couloir. Il faisait noir. Il ne m'avait pas rattrapé, ni même essayé de me convaincre de rester. Avec tout ça, j'avis l'impression d'être dessaoulée malgré un fond de migraine. Je devais rentrer chez moi pour oublier cette soirée cauchemardesque. Prendre le volant pour me coucher sous ma couette et oublier tout ce qu'il s'était passé ce soir. Sachant inévitablement, que cela m'était impossible et que je devrais bien y faire face dès demain.

Je ne me sentais pas dans ma meilleure forme pour conduire. J'étais en colère, tout en étant fatiguée et je ne parlais pas de mon taux d'alcoolémie. Il ne me restait plus qu'à me trouver un taxi. Ma petite voix intérieure m'interdisait de prendre le volant. 

Saleté de conscience.

Je décidais d'écouter ma conscience pour une fois. Je regardais l'heure qu'indiquait ma montre. Mince, il était déjà trois heures du matin. J'espérais ne pas trop galérer pour me trouver un taxi. Je n'avais plus qu'à croiser les doigts. Je cherchais du regard s'il y en avait un dans les parages. Il n'avait pas l'air non plus d'avoir de station de taxi dans le coin. 

Après pas mal d'attente, à en croire ma montre, plus d'une bonne demie heure plus tard, j'étais toujours devant l'immeuble à patienter désespéramment qu'un taxi veuille bien passer dans le coin. A croire que les taxis ne roulaient pas la nuit dans cette partie de la ville. C'était bien ma chance. De plus, je n'avais pas très chaud avec la chemise de Wyatt. Le tissu n'était pas bien épais et du coup, même s'il ne faisait pas très froid, heureusement pour moi, je sentais l'air frais de la nuit. Je n'allais pas attendre éperdument sur le bord du trottoir comme une cruche. 

Une voiture ralentie et s'arrête juste à mes pieds. La vitre avant droite se baisse doucement. Une épaisse fumée et affreuse odeur de tabac s'en échappe et me saute littéralement au visage en me donnant un haut de coeur. Je croyais que j'allais vomir. Un homme qui devait avoir l'âge de mon père, m'offrait un large sourire. 

  - Hey, joli coeur, tu fais quoi toute seule ? Tu prends combien ?

Je n'en croyais pas mes yeux et mes oreilles. Il me prenait pour une prostituée.

  - Je ne suis pas une prostituée. Vous pouvez reprendre votre route.

L'homme fit une mine de déçu.

  - C'est pas l'apparence que tu donnes avec un décolleté pareil. On peut peut être s'arranger quand même ? Tu aurais besoin de combien ? Ton prix sera le mien. Tu es un beau petit brun de jeunesse. Cela me changerait de ma femme, cette vieille morue. Allez monte !

Je me regardais rapidement. Effectivement, j'avais un décolleté plus que voyant. Les trois premiers boutons de ma chemise n''étaient pas fermés. Oups ! Je n'avais pas fait attention à ce détail dans l'affolement de tout à l'heure. Je les refermais à la hâte.

- Non, merci je vous dit. Je ne suis pas intéressée. 

  - Allez fais pas ta timide. Pourquoi tu caches tout ?

  - Je vous dis que non. Lâchez-moi où j'appelle les flics. 

Je sortais mon portable de ma poche pour lui faire comprendre que j'allais réellement le faire.

L'homme écarquilla les yeux.

  - C'est bon, je m'en vais. Pas besoin d'alerter tout le monde pour un malentendu. T'es pas une marrante toi. 

Un amour différent...Where stories live. Discover now