WONDERWALL ✔

Wonderwall |20

C H A P I T R E

-XX-

Il veut que je parte.

Il me l'a clairement dit. Je ne suis plus la bienvenue ici. Je pleure toujours sur le sol, mes joues sont mouillées et je sens mes yeux gonfler mais je n'y peux rien, je ne peux plus m'arrêter.

Je me lève de ma position, bien décidée. Déterminée, je prends mon sac à dos, celui qui a voyagé partout avec moi, depuis le début il était ma seule constante. J'attrape quelques affaires et je les enfonce dans mon cartable sans même les plier, je n'ai pas le temps pour cela, je ne peux plus rester ici, il faut que je parte.

Soudain, ma porte s'ouvre. Sans frapper, Luc se dresse sur mon palier, portant un t-shirt blanc cette fois-ci, il me regarde bouger dans tous les sens, remplissant mon sac, tassant mes affaires le plus vite que possible, sans prendre le temps de m'arrêter pour souffler ou même pour constater son intrusion.

 Ses yeux me suivent attentivement mais je ne m'arrête pas, je ramasse, je tasse et je pleure.

"Em, arrête !" Soupire-t-il faiblement.

Mais je ne l'écoute pas, je continue à marcher en rond dans ma chambre, en sanglotant et en tremblant légèrement.

Je me sens perdue, désorientée et blessée. Je ne veux pas lui montrer ma faiblesse, à quel point ses mots m'ont affectée mais mes larmes refusent de s'arrêter de couler.

"Em !"

Il entre la chambre mais je continue de gigoter dans tous les sens, rien ne peut m'arrêter, pas même sa présence.

"EMILY !"

Il m'attrape par les épaules et me secoue violemment, comme pour me réveiller de cet atroce cauchemar qui n'en finit jamais. Je le regarde dans ses yeux hypnotisants et j'essaye de me calmer, d'apaiser ma respiration. Je me concentre sur la beauté de ses yeux, la profondeur de son bleu et la douceur de ses doigts rugueuses sur ma peau. Ces mêmes doigts qui ont touché Annabelle, qui l'ont fait gémir de plaisir. Ces doigts qui me dégoutent mais que j'accepte.

Nous nous regardons longuement dans les yeux, chacun emporté dans un autre univers. C'est comme s'il avait des étoiles cachées dans ses pupilles, une planète à part, faite pour être explorée, découverte par les plus curieux et admirée par les envieux.

Tout d'un coup, je me retrouve fermement serrée contre son torse, plaquée sans pouvoir m'y opposer, je sens ses mains autour de moi me tenir étroitement, comprimant ma petite figure et rassemblant mes miettes, une par une. Il place son menton sur le dessus de ma tête et une de ses mains se met à caresser mes cheveux pendant que l'autre monte et descend le long de mon dos, apaisant mes démons et calmant ma furie.

"Shh..." murmure-t-il contre mon oreille "Je ne voulais pas. Pardonne-moi. Je ne pensais pas ce que j'ai dit"

J'empoigne de mes petites mains frêles son t-shirt et j'enfouis mon visage dans sa poitrine en laissant mes sanglots mouiller son tissu blanc. Je sens son odeur envahir mes narines et calmer mes nerfs, sa respiration est calme et contrôlée mais son cœur se déchaine contre sa cage thoracique.

Il continue à caresser ma chevelure, ce geste m'adoucit presque immédiatement et me donne envie d'arrêter le temps et d'en profiter pendant encore quelques heures, peut-être même toute une éternité.

Cependant, nous restions ainsi pendant de longues minutes, il ne m'a pas lâchée jusqu'à ce que mes larmes arrêtent de couler et que je ne sniffe plus du nez. Désormais je suis blottie contre lui, dans ses bras qui m'embrassent dans une accolade chaleureuse et relaxante, au milieux de ma chambre.