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C H A P I T R E
-III-

Les hommes...

Chaque homme est différent et personne ne peut vraiment dire à quoi ils pensent. Néanmoins, beaucoup affirment que les yeux sont le reflet de l'âme car un simple regard et une bonne observation suffisent à pénétrer des profondeurs inexplorées.

Parfois, cette notion peut faire peur parce que chaque personne cache une quelconque réalité, comme chaque individu craint découvrir en l'autre des secrets inavoués bien trop sombres.

Mon père est un homme et durant des années, j'ai appris à discerner la vérité du mensonge, la sincérité de la trahison.

Tout n'est qu'une question de perception.

Mon père était le roi de la tricherie, mais, moi je suis l'as de la perspicacité.

Toujours silencieuse, j'observais seulement.

Lucas White est un homme... Ses paroles expriment ses pensées, même blessantes, il ne connaît pas la délicatesse dont certains êtres font preuve pour peindre une vérité moins aigre.

Tout cela est devenu bien plus clair lorsque je me suis retrouvée piégée, dans la salle de bain, entre le comptoir et un homme au torse nu. Il ne m'a pas laissé partir, non. Il n'a fait que parcourir mon corps, son regard glacial sur ma peau, de bas en haut, il prenait son temps et faisait durer son plaisir pervers à me rendre plus mal à l'aise que je ne l'étais.

Puis, droit dans les yeux, sans scrupule, il a osé répéter pour la deuxième fois:

"J'ai vraiment vu mieux"

***

Quelques minutes plus tôt 

*** 


Sept heures du matin et une nuit blanche.

Je n'ai pas pu trouver sommeil, trop immergée dans mon propre cauchemar, mes pensées m'ont tenue compagnie... M'enfonçant toujours plus profondément dans une misérable boucle de haine.

Je regarde le plafond, celui que je ne reconnais pas, dans un lit qui n'est pas le mien, située dans une chambre inconnue, dans une maison qui est tout sauf ma maison et dans un quartier qu'avant je ne savais pas existait.

Tout est si nouveau, si... Effrayant.

La peur est un sentiment... Une faiblesse que j'ai décidé ne pas vouloir montrer.

Tu n'es pas faible Emily ! Jamais !

Je me lève du lit sachant certainement que rester allongée n'allait pas m'aider à aller mieux.

Je m'étire, assise sur le bout du lit, frottant d'une main mon œil fatigué et couvrant de l'autre ma bouche ouverte. Pendant quelques minutes, je ne savais pas quoi faire, alors j'ai décidé de ne pas bouger. Penser.

Car penser était une action involontaire, mon esprit préfère s'aventurer loin dans les décombres de ce qui reste de mon bon sens. Penser est dangereux parce que, dans la plupart des cas, cela mène à une destruction lente et agonisante.

Il ne faut pas penser !

Arrête de penser ! me dis-je.

Partir. Aujourd'hui, il faut que je disparaisse, retourner dans cette station d'autobus car je n'ai nulle part où aller. Mes amis ne m'acepteront jamais, je ne pourrais pas affronter leurs regards, celui-même que porte madame White de temps à autre quand elle oublie de le camoufler, la pitié ne sera pas tolérée !

WONDERWALL ✔Where stories live. Discover now