"Un pas unique peut sembler dérisoire, seuls nous savons ce qu'il représente vraiment"
Connu sous le titre : [Ciblés par l'amour]
Changé par : [WONDERWALL]
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«Un pas unique peut nous sembler dérisoire, seuls nous savons ce qu'il représente vraiment»
C H A P I T R E -I-
Il m'a frappé !
Révoltée, je n'arrive toujours pas à croire qu'il ait osé lever la main sur moi.
Moi, sa fille, je garde le souvenir amère d'une confrontation, ma joue est encore tiède, sa main a tracé les lignes de ses doigts rigides, me gravant d'un rouge sanglant que je ne pouvais oublier.
Désormais, je ne fais que pleurer car je me sens faible et dévastée. Mes larmes coulent, celles d'une petite fille qui refusait de grandir mais, la cruauté de la réalité ne lui laissait pas l'espace d'un choix.
J'essaye de retenir ma rage, de calmer ma respiration pour réfléchir...
Honte.
J'ai honte... honte d'être sa fille... honte de l'avoir appelé 'papa'... honte de porter en moi son ADN... honte de l'avoir laissé ruiner toute une réputation lycéenne et d'avoir exhibé la réalité d'une famille brisée.
Voilà ma décision prise.
Je ne reviendrai plus jamais à la maison, je ne poserai plus jamais un seul pied dans cet endroit, celui qu'avant je considérais comme mon refuge, désormais c'est la source de tous mes cauchemars sachant le fait qu'il vive sous le même toit.
Surgissent les questions.
Que va-t-il se passer maintenant ? Où vais-je aller ? Vers qui me tourner lorsque la solitude s'attache à moi ? Je n'ai nulle part où aller, personne chez qui me réfugier.
Seule.
Je ne pourrai plus jamais regarder mes amis dans les yeux après le scandale d'aujourd'hui. Je refuse de remettre les pieds où ce monstre réside.
"Tu feras ce qu'on te dit tant que tu vivras sous mon toit!" A dit l'ingrat, qui me sert de père, un jour.
Je suis donc libre. Quelle tristesse !
Tu vas t'en sortir, tu es une grande fille.
Je répète ces paroles. Encore, encore, encore et encore.
Où es-tu courage ? Je dois retrouver la force d'avancer, de continuer, de survivre. Tout n'est plus qu'une question de survie.
Survivre la nuit.
Survivre le froid.
Survivre la faim.
Survivre les regards et les jugements.
Il est tard, l'obscurité de la nuit n'apaise aucunement mes angoisses, abritée sous le toit d'une station d'autobus, je grelotte à cause du vent glacial qui me mord, la pluie inonde la rue et défoule sa rage et moi, silencieuse, je laisse ma mélancolie inonder mon esprit.
