Wonderwall |13

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C H A P I T R E

-XIII-

PDV d'Emily :

Le diner d'hier soir est encore dans ma tête. Je me rappelle encore ces regards, pas si discrets que cela que Luc me jetaient à table, la façon dont il avait de me regarder me donnais des frissons  le long de mon corps mais j'ai décidé d'ignorer le fait qu'il a cet effet sur moi.

Il ne m'a même pas laissé une seconde seule avec Antoine, il nous a suivi jusqu'au moment où il devait partir, ce moment où intimement, j'attendais un baiser de sa part mais Lucas a rendu la chose impossible.

Il continue à l'appeler Antony même s'il connait son prénom, il fait exprès de se tromper, je le sais...

Mais pourquoi ?

Et le plus important, pourquoi j'y pense encore le lendemain ?

Je décide d'arrêter cette action en me concentrant plus dans ce que je fais en ce moment.

Cette leçon de mathématique commence vraiment à devenir mortellement longue mais ce n'est pas comme si j'y prêtais une grande attention, je me concentrais plutôt à rêvasser, une main sur ma joue, les yeux sur le sale plafond gris de la salle, j'étais dans un autre monde.

Cela fait maintenant une semaine que je vis chez eux et je commence à m'attacher à cette famille mais cela  n'empêche pas le fait que ma propre famille me manque, ma mère surtout.
Elle n'a jamais été présente pour moi lorsque j'avais besoin d'elle, aucun d'eux ne l'était mais elle reste ma chaire  et mon sang, celle qui m'a donné cette vie que je méprise.

Antoine est un homme fabuleux, cultivé, charmant et amusant, avec lui je ne m'ennuie pas, c'est certain. Il est un ami excellent mais le seul problème est que je ne lui fais entièrement confiance. Pas encore. Parfois je me demande si je peux vraiment tout lui dire, si lui avouer mes secrets ne serait pas une erreur fatale. Comment puis-je en être sûre ?

J'entends vaguement mon prénom  être appelé mais mon esprit refuse de réagir alors je continue à ignorer la réalité. Je me retrouve en train de penser à Lucas tout d'un coup, cet homme a des qualités à ne pas sous estimer mais il m'énerve la plus part du temps, je repense à ses commentaires à caractères perverses, ses longs regards au cours d'une journée, parfois j'ai juste envie de lui demander directement "Que regardes-tu bon sang ?" Mais je ne m'y oblige pas.

"Emily !"

Mon professeur est devant mon pupitre, le regard rouge et intense. Si nous étions dans un dessin animé, je suis sûre qu'il y aurait de la fumé s'échappant de ses oreilles et narines. Ses cheveux poivres et sels se dressent sur sa tête et sa moustache noire part dans tous les sens, il avait la quarantaine mais il faisait beaucoup plus vieux. Il me fixe intensément puis me dit d'une voix basse et menaçante :

"Pouvez me donner la réponse à la question numéro 4 ?"

Merde !  Je blasphème intérieurement, maudissant ma manie de rêvasser aux mauvais moments.

Je ne dis rien, il me regarde pendant quelques minutes intimidantes puis s'exclame :

"Si vous ne le faites pas, je me verrai dans l'obligation de convoquer vos parents jeune fille."

Il exagère !! Juste pour un simple manque d'attention ?

"J'attends !" Dit-il en tapotant ses longs doigts sur ma table, il dégage un air intimidant, cet air qui me donne des frissons et de la sueur au front, rien qu'en croisant son regard, je sais à l'avance que je me suis mise dans une situation pénible dont il sera difficile de m'en sortir.

WONDERWALL ✔Where stories live. Discover now