Wonderwall |07

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 C H A P I T R E

-VII-

Jour de cours, jour d'apprentissage.

Mon réveil sonne annonçant le début d'une nouvelle journée, une nouvelle bataille et de nouveaux obstacles.

Non sans difficultés, j'ouvres mes yeux et oblige mon corps à se mettre en position verticale. J'ouvre les rideaux laissant les rayons du soleils illuminer mon humeur, hélas, il n'a fait que m'aveugler la vue.

Je brosse mes dents dans la salle de bain, devant le miroir, je remarque mon allure. Pathétique, je ressemble à un fantôme, sœur d'un mort vivant, mes yeux rouges et gonflés ne flattent en rien mes traits crispés et ma bouche pulpeuse a bien besoin d'hydratation paraissant tel un désert, asséché, la surface craquelée.

Je m'habille rapidement, les mêmes vêtements du jour de ma fuite, la même coiffure et la même mélancolie, rien n'a changé de ma personne, j'irai apprendre avec ma solitude qui me colle au dos, tout comme mon sac à dos sur une épaule.

Je descends les escaliers de la maison et me dirige avec hâte vers la sortie; mais, la poignée de la porte encore à la main, j'entends une voix stricte m'arrêter:

"Tu ne vas nous quitter ?"

"Non" je la rassure en me tournant pour lui faire face "Je dois me rendre au lycée"

"Sans manger ton petit-déjeuner ?" me demande madame White.

"Je mangerai à la cantine"

"Sottises !" s'exclame-t-elle "Tu préfères donc ces aliments douteux qu'ils servent à mes pancakes faits maison ?!"

Sans me laisser le temps de répondre, elle m'attrape par l'épaule et m'oblige à marcher avec elle jusqu'à la salle à manger où la table était déjà mise et le petit-déjeuner servi, prêt à être dévoré.

Elle m'assois sur la chaise et place une assiette remplie sous mon nez, une fourchette poussée entre mes doigts et mon sac à dos glissé sur la chaise à ma droite.

"Mange !" ordonne-t-elle "Tu dois prendre des forces pour apprendre !"

Une mère reste une mère pour tout le monde...

Cette pensée se ramène avec celle de ma propre figure maternelle, celle que j'ai abandonnée pour regagner une vie dépourvu de confort, pensant initialement que la dureté de la rue et l'aspect sauvage allait vite me décourager et me forcer à rentrer chez-moi. Jamais je n'aurais cru recevoir une quelconque aide et surement pas un toit et un lit douillet.

L'appétit semble me quitter une fois de plus, mais, sous le regard autoritaire de madame White qui boit calmement son café matinal, je ne pense pas pouvoir me sortir de cette situation aussi facilement une seconde fois. 

J'inspecte la table, une idée faisant surface dans mon esprit lorsque je remarque l'absence d'un liquide chaud étant autre que du café.

"Puis-je me servir un peu de thé s'il vous plait  ?" une ruse que je me dois d'essayer, un sourire mielleux chatouillant mes lèvres "Je ne bois que cela le matin" 

"Mais bien sûre Emily, je te l'apporte"

Sans se douter de ma tentative, elle partage mon sourire amical et se lève pour se rendre dans la cuisine et me faire une tasse de thé. Pendant son absence minuté, je profite de l'occasion pour me faufiler hors la maison, sans me retourner, je presse mes pas pour arriver à passer la porte d'entrée avant son retour.

En fermant la porte doucement derrière moi j'ai crus entendre madame White s'exprimer : "la petite-" mais avant qu'elle ne termine sa phrase, je marche rapidement vers la station d'autobus. 

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