Chapitre huit

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Thomas ferma les yeux, pinçant ses lèvres. Il venait de se piquer, et il était trop tard pour faire machine arrière: Newt l'avait vu. Il entendit les pas du blondinet s'approcher derrière lui, jusqu'à ce qu'ils l'atteignent. Thomas ouvrit les yeux, n'entendant plus aucun bruit, puis croisa le regard de Newt. Ce qui intriguait le plus Thomas, c'est qu'il n'arrivait pas à percevoir les émotions dans les yeux du blond. Actuellement, il semblait.. vide. Ne rien ressentir. De toute façon, il n'était pas ressentir quelque-chose de bien important dans un moment comme celui-ci.

« Tu te piques carrément ? » demanda Newt, crachant ces mots comme s'ils étaient imbibés de poison, son visage seulement éclairé par le lever de soleil, qui jouait sur sa peau comme si le visage de Newt était son terrain de jeu.

« Encore une question rhétorique, Newton. » répondit Thomas, essayant de sourire. Mais son sourire était plutôt triste. C'était un sourire qui montrait que lui aussi se dégoûtait, mais que tout ça, toute cette merde, c'était plus fort que lui.

« Fais pas genre t'es fort quand tu viens juste de prendre une dose. » fit Newt. « Fais pas le gars sûr de lui à sourire quand il dit qu'il s'drogue alors que t'es juste pitoyable, que t'es perdu et que t'en a très bien conscience, bordel de nouilles. »

En réalité, le blond était dégoûté. Il avait passé une superbe soirée, mais il se levait et trouvait le brun en train de s'injecter une dose sur sa terrasse. Ça le dépassait. Thomas semblait avoir une vie parfaite, alors pourquoi risquait-il sa vie avec tout ça ? Parce-que oui, clairement, Newt connaissait les effets de ces drogues. Il savait qu'on pouvait y laisser sa vie. Alors il était horriblement énervé de voir que Thomas jouait ainsi avec le feu, qu'il allait finir par se brûler tellement fort qu'il n'arriverait peut-être même plus à s'en relever.

Le brun ne releva même pas l'expression débile « bordel de nouilles » qu'avait utilisé Newt. Il s'énervait lui aussi, parce-que merde, le blond et lui avaient été sur la même longueur d'ondes toute la nuit et là, Monsieur le jugeait à cause de simples piqûres de drogue ! Il ne cherchait même pas à comprendre.

Alors que Newt s'éloignait, s'apprêtant à regagner la chambre de Thomas, la voix de ce dernier s'éleva:

« Tu sais pas pourquoi je fais ça, Newton. » sa voix était dure comme de la pierre, gelée comme de la glace. « Tu n'as aucune idée de ce que j'ai vécu. »

Et, à sa plus grande surprise, il entendit le rire de Newt. Un petit rire cynique. Thomas s'était retourné, fixant le dos du blond. Celui-ci gardait le visage, crispé, vers la chambre de Thomas. Il lui répondit, sans même le regarder:

« Tu es un putain de cliché, Thomas Edison. »

Puis, il s'en alla. Il quitta la terrasse, et même la chambre quelques secondes plus tard. Bien que l'effet de la drogue commençait à agir sur lui, Thomas était encore assez lucide pour penser aux paroles du plus jeune. Un putain de cliché ? Bien-sûr qu'il en était un. Mais il ne voyait pas où Newt voulait en venir.

Quelques heures plus tard, Newt était toujours dans la maison des Edison. Teresa l'avait invité à passer la journée avec elle et il avait accepté, puisque c'était son amie et qu'il devait, de toute manière, attendre le bus de dix-huit heures trente pour repartir chez lui.

« Il est bientôt l'heure pour toi d'y aller.. » soupira la brune. « J'ai envie que tu restes, Newtie. »

Le blond la regarda en souriant. Thomas avait passé la journée enfermer dans sa chambre. S'il n'en avait pas repris entre temps, l'effet de la drogue devrait être largement dissipé.

« J'aurais bien aimé passé plus de temps avec toi, moi aussi. » avoua le blondinet. « C'était super cool de nous retrouver ! »

« Ah oui ? » demanda-t-elle alors que Newt était concentré sur sa partie de jeux-vidéos.

THUNDER | newtmas [en réécriture] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant