Chapitre quatre

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« Réveille-toi, Newt. » fit doucement Minho en essayant de réveiller son ami et voisin.

Le blond avait passé la nuit chez l'asiatique. En réalité, c'était ce dernier qui lui avait demander pour rester. Il ne voulait pas rester seul avec Thomas qui se réveillait pour vomir toutes les cinq minutes. L'asiatique lui avait également expliqué que Tom ne se droguait que depuis deux mois environ, qu'il y était accro dans le sens où dès que ça n'allait pas dans sa vie, il en prenait. Il pouvait passer des jours sans en prendre, puis d'un coup, boum. En prendre pendant plusieurs jours d'affilée. S'il fallait le sevrer, c'était maintenant qu'il fallait agir, avant qu'il n'en dépende entièrement. Mais Minho n'avait strictement aucune idée de comment le convaincre d'arrêter.

À sa grande surprise, lorsque Newt ouvrit les yeux, la première personne qu'il vit ne fut pas Minho mais Thomas, les bras croisés, assis sur le bureau. Les yeux noirs du brun, complètement cernés, le fixaient. Le blond ne détourna pas le regard même après quelques secondes de contact visuel, puis se redressa, prenant dans ses mains la tasse de café que Minho lui tendait.

« On a de la chance de commencer à quatorze heures. » soupira Minho, sans regarder une seule fois son meilleur-ami. « Sinon, on aurait jamais réussi à se lever. »

« Minho ? » appela Newt d'une petite voix.

L'asiatique se retourna vers lui. « Hm ? »

« J'aime pas le café. T'as pas du chocolat chaud ? »

Il entendit le rire de Thomas, qui le fixait toujours. Newt porta son regard sur lui, à nouveau. Comment le brun pouvait-il rire alors qu'il les avait fait flipper ? Qu'il venait de passer une nuit complètement défoncé, à vomir. Minho dormait tellement bien cette nuit que c'était Newt qui s'était levé pour aider Thomas. Ils avaient de la chance que la chambre des parents était la plus éloignée de l'étage. Thomas ne se souvenait probablement de rien.

« J'en ai. » fit-il. « Je vais t'en chercher. »

Puis, avant de sortir de la pièce, il se tourna vers Thomas.

« Tes parents ont appelé. Je leur ai dit que t'avais dormi ici car t'étais tombé en skate en rentrant et que ton téléphone n'avait plus de batterie. »

Puis, il se dépêcha d'aller préparer le chocolat de Newt. Les deux adolescents furent alors plongés dans un silence des plus complets. Newt, qui portait un sweat de Minho, remonta la couverture sur lui, ne portant qu'un boxer en bas. Il gardait les yeux baissés sur ses mains avec lesquelles il jouait alors qu'il sentait toujours le regard de Thomas sur lui. Depuis hier, le brun n'arrêtait pas le regarder, longuement. Il n'était même pas gêné. Newt, lui, était gêné. Il essayait de ne pas le montrer, mais bizarrement, le fait de se trouver seul avec Thomas après l'enfer d'hier était étrange pour lui. Ses cheveux étaient en bataille comme jamais, le sweat de Minho était beaucoup trop grand pour lui et il était sûr d'avoir bavé pendant la nuit.

« Pourquoi t'es là ? » demanda soudainement Thomas, la voix impassible.

Newt releva les yeux vers lui. Il trouva une nouvelle fois les deux iris brunes de Thomas.

« J'ai aidé Minho. Avec un devoir de- »

« Mais pourquoi t'es resté cette nuit ? » demanda le brun, se levant et s'approchant du matelas sur lequel était assis Newt. Il s'assir face à lui. « T'aurais pu partir. Rentrer chez toi, au lieu de veiller sur moi. »

« J'ai pas vraiment veillé sur toi. » avoua le blond. « C'est plus Minho qui a géré. »

« C'est faux. » rétorqua sûrement le brun. « Tu t'es levé en pleine nuit, tu m'as donné un médicament, de l'eau et tu as attendu que je me rendorme. Minho n'était pas là. »

Newt se contenta de fixer l'autre, avant de hausser les épaules.

« Je pouvais pas te laisser comme ça. J'aurais été le pire des cons. » fit lentement Newt, fixant toujours ses doigts.

Il jouait avec eux, nerveusement. À vrai dire, il n'avait pas très bien dormi. Le fait que Thomas ait consommé de la drogue lui avait rappelé Liam, son ex petit-ami. Il avait tellement souffert lors de leur rupture. Newt avait eu l'impression qu'il n'allait jamais s'en remettre, pendant des mois. Encore aujourd'hui, lorsqu'il y repense, c'est douloureux. Soudain, il sentit deux mains attraper les siennes. Son cœur loupa d'abord un battement, avant de se calmer en sentant la chaleur des mains de Thomas. D'affreux souvenirs lui étaient revenus en tête et le cœur de Newt s'était compressé, il avait envie de pleurer et son humeur était au plus bas.

« Newton, tout va bien ? » lui demanda le brun, serrant un peu plus ses mains.

Le blond était tenté de répondre « non » mais il ne pouvait pas exposer ses problèmes à Thomas. Ils n'étaient même pas encore amis.

« Oui. » répondit simplement Newt, essayant de ne pas fondre en larmes.

Peu convaincu, Thomas retira une main de celles du blondinet et la porta sur le visage du garçon. Il l'obligea à relever la tête afin qu'il le regarde.

« Non, ça n'a pas l'air. »

Newt se dégagea, n'appréciant pas ce contact physique. Ou peut-être qu'il l'appréciait un peu trop. Il n'en savait rien. À vrai dire, il trouvait que le fait que Thomas essaie de l'aider était adorable, mais il était furax contre lui. Furax contre sa stupidité à se droguer. Il n'avait même pas pu appeler une ambulance puisque Monsieur avait supplié Minho de ne jamais faire ça, pour Newt ne savait quelle raison. Ça aurait été plus intelligent qu'il aille à l'hôpital. Le blond souffla. Au moins, Thomas avait complètement retrouvé ses esprits. Il était redevenu totalement lui-même. Ça, c'était sûr.

« Arrête de me contredire. Si je te dis que ça va, c'est que ça va Thomas. »

La main du brun touchait maintenant du vide. Newt s'était écarté, mais leurs mains étaient toujours liées. Le blond ne voulait plus le regarder, mais il le fit quand même, ses yeux lançant des éclairs.

Thomas continuait de le fixer, admirant le beau visage du garçon. Des mèches de cheveux volaient dans tous les sens autour de lui et ses lèvres avaient pris une teinte rosée que Thomas affectionnait tout particulièrement. Sans s'en rendre compte, le brun fit glisser son pouce sur la main du blond, dessinant de petits cercles sur sa peau. Newt ressent aussitôt la chaleur du garçon. Mais une autre chaleur que celle physique. Une chaleur émotionnelle, s'il pouvait dire ça comme ça. Il avait l'impression que Thomas le comprenait, ou du moins qu'il avait envie de le comprendre. Mais, brusquement, se rendant compte du geste affectif qu'il était en train de faire envers le plus jeune, Thomas retira brusquement sa main. Le blond releva ses yeux pleins de larmes vers le brun, fronçant les sourcils. Pourquoi avait-il retiré sa main ? Newt s'était senti tellement rassuré. Les deux garçons se fixèrent l'un l'autre pendant un long moment, se perdant dans les yeux de chacun. Ils étaient comme attirés par l'un et l'autre.

"OK, ne parle pas si t'en a pas envie." lâcha le brun d'une voix froide. "C'est ton problème, pas le mien de toute façon. J'vois pas pourquoi je t'aiderais."

Ce fût l'effet d'une bombe. Une bombe après une douche froide. Newt le regarda, perplexe; la bouche ouverte. Avait-il bien entendu ce qu'avait dit Thomas ? Le blond avait passé la nuit à l'aider, et pas seulement parce-que Minho le lui avait demandé ! Et le brun, lui, lui claquait ça à la figure ! Lui qui s'était senti si rassuré auprès de Thomas ! C'est à ce moment là que Newt comprit ce qui le différenciait le plus de Thomas: lui avait des principes, le brun n'en avait aucun.

"T'es vraiment qu'un sale con." lâcha Newt.

Le brun ne le calcula même pas. Il sortit juste son téléphone de sa poche, puis pianota sur les touches de son clavier. Minho était long. Newt soupira. Il ne voulait plus rester dans la même pièce que Thomas. Ses vêtements étaient loin de lui. Il souffla. Tant pis, il s'en fichait. De toute façon c'était comme dans les vestiaires du cours de sport, non ? Newt repoussa la couverture à l'aide de ses pieds, dérangeant Thomas, qui se retourna vers lui. Rapidement, les yeux de Thomas se portèrent sur le boxer de Newt. Et, le jeune blonde n'osa plus bouger, comme soudainement paralysé.

THUNDER | newtmas [en réécriture] Where stories live. Discover now