The Last Survivors T2 - Paris [EN PAUSE]

Chapitre 37

Je me réveille au matin. J'ouvre les yeux mais, éblouie par le soleil qui filtre à travers les rideaux, je me tourne dos à la fenêtre pour me protéger. Je constate ainsi que Noham est parti étant donné que tout est silencieux. Je me souviens alors d'hier soir... Je me redresse, le draps remonté jusqu'à mon menton, et fixe le mur. Je n'ai vraiment pas hâte de commencer cette journée et je regrette déjà mon choix.

Sans m'attarder davantage sur les événements de la veille, je me lève et m'habille rapidement après une douche brève. Il est neuf heures et demi passées alors je quitte l'appartement pour aller faire un tour dehors. Mais sitôt que je mets un pieds hors du bâtiment, Sam me tombe dessus. Vêtu de sa tenue habituelle de sécurité, son arme à la ceinture, il se plante devant moi et me sourit.

"Salut.

Salut, je réponds en le regardant droit dans les yeux. Ça va ?

- Je te retourne la question, ma belle. Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ?

- Aucune idée, mais je sais au moins que je vais aller prendre mon petit dej', et peut être qu'après tu pourras m'attraper en train de me sauver.

- Crois-moi, répliqua l'homme devant ce défi perçant dans ma voix, je garde un œil sur toi. Au moindre problème, je t'abats sur le champ."

Je lui souris, désinvolte et amusée par sa méfiance, et passe mon chemin. Je croise la jeune fille d'hier. Elle pose ses grands yeux verts sur moi. Elle m'intrigue vraiment. De mon âge, toujours seule et silencieuse, elle m'observe quand je passe sans montrer une quelconque animosité ou interrogation. Elle se contente de me fixer comme si elle voulait me parler, mais quelque chose dans sa posture la fait parfois paraître amère. Elle ne semble pas très commode, c'est pour ça que je ne l'approcherai pas pour le moment.

"Dana !"

Mon coeur manque un battement au son de cette voix. Je la reconnais. Tout sourire, c'est un sourire sincère que je ne peux empêcher cette fois, je me retourne juste à temps pour que Jesse me prenne dans ses bras. Je le serre malgré moi, puis me détache de lui. Je tiens plus à mon ami que je le pensais, on dirait.

"On m'a dit hier que t'étais revenue et je voulais te voir mais on m'en a empêché, m'informe-t-il. Ils m'ont tenu à l'écart du bâtiment tant que t'y étais.

- Personne n'a pu m'approcher à part Sam, Némo, et les membre de la sécurité.

- Pourquoi t'es revenue ? s'enquiert-il en m'entraînant vers le bâtiment des cuisines.

- Eh bien... J'en avais marre de courir tout le temps alors, comme toi, j'ai voulu rester.

- Mais... hésite-t-il. Ce n'est pas toi qui a tout organisé ? L'armurerie, la fuite...

- J'étais obligée de partir avec eux, ils ne m'auraient jamais laissée revenir, je m'explique devant sa confusion. Je devais leur faire croire que je rentrais avec eux, mais ce n'étais qu'une illusion. Un mensonge pour rebrousser chemin sans qu'ils le sachent."

Je m'enfonce de plus en plus dans la réalité, mais c'est le mieux à faire ; plus il y aura d'éléments vrais dans ce que je raconte, dans l'histoire que je construis, et plus il sera facile pour les autres de me croire. De plus, je ne m'embrouillerai pas, je n'aurai pas à me souvenir de détails farfelus inventés sur le moment.

"Je les ai vu partir, prendre le chemin pour rentrer à notre base, je reprends sans lui laisser le temps de répliquer. Ils ne reviendrons sans doute jamais parce qu'ils ne savent pas que je suis ici et ils auront sûrement trop peur pour affronter une seconde fois Némo."