The Last Survivors T2 - Paris [EN PAUSE]

Chapitre 29

Maintenant, j'en sais un peu plus sur ce qu'il se passe ici. Même si tout reste encore dans l'ombre, je sais au moins que ce que je pensais est vrai. Non seulement nous sommes comme prisonniers dans cette base, mais en plus quelque chose ne va pas. Je savais que ce n'était pas une bonne idée, mais c'était plus fort que moi. J'espérais que je me tromperais, j'avais espoir. L'espoir d'un retour de ma vie, aussi banale était-elle. Au moins, j'avais un avenir, je vivais l'amour qui me semblait parfait, j'étais le succès de ma famille dans les études, et une carrière prometteuse et passionnante semblait vouloir m'accueillir. Et puis tout a basculé, ne me laissant plus rien. Dès le début, j'ai compris que tous mes espoirs étaient vains. Tout s'effondrait devant mes yeux et j'étais impuissante. Personne ne pouvait rien faire, notre société s'était elle-même condamnée. Nous avons provoqué notre propre perte.

Même si nous survivons, que nous rebâtissons un semblant de gouvernement et de société à certains endroits après tout cela, ça ne veut pas dire pour autant que nous ne referons pas les mêmes erreurs que dans le passé. L'humain semble être né pour détruire, pour briser ce qu'il met en place de par sa nature. C'est pour ça qu'aujourd'hui je sais que nous sommes peut être perdus. Mais ce n'est pas pour autant que nous ne devons pas nous battre et continuer d'espérer. Nous sortirons de cette base, j'en fais la promesse. Mais avant, je veux découvrir ce qu'il se passe ici.

C'est pourquoi qu'après m'être assurée que Némo n'est pas dans les parages, je vais tenter autre chose. Ça, c'est plus risqué que le mystère du laboratoire, par contre.

J'aperçois justement le Président pénétrer dans la serre, accompagné d'un homme d'âge mûr, sûrement la soixantaine, tenant un cahier sous le bras. J'ouvre la porte un peu après eux et passe la tête à l'intérieur.

"Bon, on doit faire les comptes, déclare le plus âgé des deux aux jardiniers."

Je souris en refermant la porte. Parfait, je n'aurai pas Némo dans les pattes à m'empêcher de faire mon investigation. Je m'élance au pas de course jusqu'au bâtiment principal et y entre. Après m'être assurée que personne de la foule ne m'observe, je m'empresse de monter au premier étage. Je toque et attends un peu, mais personne ne vient m'ouvrir, aucune voix ne m'indique d'entrer. Je pose la main sur la poignée de la porte menant au bureau du leader avant de jeter un nouveau coup d'œil autour de moi. Personne ne me prête attention. J'ouvre la porte le moins possible et me glisse à l'intérieur, puis la referme tout doucement. Je m'approche du bureau avec précaution et observe un instant la cours par la baie vitrée face à moi. Si je ne veux pas être vue, fouillant dans la paperasse, je dois m'asseoir dans son fauteuil. Ainsi, je serais dos à la fenêtre et personne ne verra que le siège est occupé. Je m'exécute et ouvre un premier tiroir une fois assise. Des stylos, une agrafeuse, des feuilles vierges, mais rien d'intéressant. Je tire le second, mais mes recherches restent infructueuses. Mais dans le troisième tiroir, des dossiers sont classés. Je passe un doigt rapide sur les intitulés. Bilan récoltes janvier 2014, Bilan récoltes février 2014, et ainsi de suite jusqu'à maintenant. Comptes, fiches des employés principaux, registre, rien qui ne soit digne d'intérêt pour le moment.

Je m'empare d'un dossier sur les comptes rendus provenant des laboratoires. Je le feuillette rapidement, mais tout ne parle que de leurs expériences. A la fin du dossier cependant, deux pages sont collées entre elles. Je les décolle avec précaution. Il y a un papier, de la taille d'une demi feuille, que je sors.

Base établie en banlieue : REMÈDE

1) convaincre

2) préparer lab'

3) accueil

4) obtenir remède

5) Accident