Chapitre 24

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Des bruits retentissent près de mon oreille. Sans ouvrir les yeux, je fais une courte analyse de la situation. C'est une habitude que j'ai acquise au fil du temps, même si aucun danger n'est sensé régner dans les parages.
D'abord, les bruits alentours. Ce sont des pas tranquilles qui vont et viennent dans les différentes pièces.
Ensuite, l'odeur. Rien d'inhabituel ; pas d'odeur de fumée, par d'odeur accentuée de pourriture, tout semble normal.
Et, pour finir, mon corps. Pas de douleur, pas de gène, je suis libre de mes mouvements.

J'ouvre finalement les yeux et fixe le plafond au dessus de moi. J'ai vraiment développé des réflexes de survie. Le soleil brille dans le ciel dégagé de cette belle journée. Il doit être huit heure du matin, à en juger par la position de l'astre du jour. Je me redresse et me rends sans un bruit dans la salle d'à côté. J'ai appris à me déplacer aussi discrètement qu'un prédateur en chasse. Mes pas ne s'entendent pas, je me déplace avec une souplesse inhabituelle que seuls les gymnastes et les danseurs possèdent. Maintenant que je suis un peu reposée, j'ai repris possession de mes capacités.

"Salut, je souris en voyant Matt allongé à plat ventre sur le lit, observant la base en face.

- Salut, répond-il sans se tourner vers moi."

Je le rejoins et reste dans l'ombre du mur pour observer les deux inconnus en poste à l'intérieur des grilles. Ils n'étaient pas là, hier soir. L'un est blond et l'autre est brun. Ils portent tout deux un fusil à lunette dans leurs mains. Ils discutent entre eux, mais je vois très bien qu'ils sont à l'affût du moindre mouvement. Ils ne sont pas à prendre à la légère.

Comme pour nous faire une démonstration, un infecté s'avance lentement à découvert dans l'impasse. Le blond arme son fusil, vise, tire. Le mort s'éfondre, une balle entre les deux yeux. Ils font sûrement partie des tireurs d'élite de la base. Les deux hommes reprennent alors leur discussion comme si ce qui venait de se passer n'existait déjà plus.

"Ils sont organisés et bien à l'abri, fait remarquer Jesse, arrivé derrière nous. 'Va falloir faire gaffe.

- Je sais déjà comment on va faire, si on y va, j'assure."

Nous passons la journée à les observer. Une heure après ce que nous avons vu, des gens contournent le bâtiment principal et se rendent aux grilles. Ils sont cinq. Ils parlent quelques instant avec les deux sentinelles puis ces derniers ouvrent l'une des deux grilles pour les laisser passer. Le groupe s'engagent dans la rue. Je prends mon stylo et un bout de papier et fais l'inventaire de ce que je vois. Une femme a un fusils d'assaut, une autre un fusil à canon scié et un pistolet accroché à la ceinture. Un homme a deux Berreta à la ceinture, un autre un pistolet mitrailleur dans les mains, et le dernier porte une mitraillette en travers de son torse. Ils semblent lourdement armés, à l'intérieur.

Nous devront jouer avec la prudence et la manipulation pour nous assurer une sortie de secours au cas où quelque chose n'irait pas. Ils ont clairement l'avantage sur nous. Nous avons toujours su que notre groupe d'expédition ne pourrait pas rivaliser avec eux, mais même notre base ne tiendrait pas face à ce qu'ils ont.

En début d'après-midi, je décide de laisser à Matt le loisir d'observer l'entrée de la base depuis la fenêtre. De mon côté, je monte sur le toit pour profiter du soleil et du beau temps. C'est un point d'observation parfait étant donné que je peux observer les gens de la base dans leur moindres mouvements depuis ici sans être aperçue.
Je reste immobile sur le toit une bonne partie de l'après-midi avant de redescendre pour éviter la pluie qui commence à tomber. Je découvre Matt, à la même place depuis ce matin, et Jesse qui somnole sur un tas de couvertures.

"T'en a pas marre ? Je m'intrigue.

- J'ai que ça à faire, répond Matt en se tournant brièvement vers moi, avant de reporter son attention sur la rue."

The Last Survivors T2 - Paris [EN PAUSE]Where stories live. Discover now