Chapitre 28

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Une semaine plus tard......

....POINT DE VUE DE SAFIETOU....

Je faisais la vaisselle quand Marème vint m'informer que sa mère voulait me parler. Je rinçai mes mains que j'essuyai ensuite avec un torchon.

En montant les escaliers, je sentais mes jambes engourdies. J'étais lasse, vraiment, en plus avec l'arrivée de Badjène (tante des enfants), j'avais l'impression que les taches ménagères avaient été intensifiées. Je n'avais même plus un temps libre pour moi.

Arrivée au pas de la porte de sa chambre, je refis mon pagne puis toquai.

Mme Sakho: Entre Safiétou.

J'enlevai mes sandanles et entrai. Dès qu'elle m'aperçut, elle me demanda de venir m'asseoir. Je pris place par terre, à côté de son grand lit où elle était assise.

Elle: Safiétou, tu m'inquiètes.

Je levai mes yeux pour voir dans son regard où elle voulait en venir mais rien à signaler.

Elle: Comment se fait-il que tu n'aies pas de famille?

Je restais silencieuse.

Elle: Ton silence m'intrigue. Tu ne parles jamais de toi et cela m'inquiète. Caches-tu quelque chose?

Moi: Je ne cache rien Madame.

Elle: Je peux être ta mère, donc ne me mens pas. Pour un petit ''oui'', tu pleures. Pour un petit ''non'', tu t'enfermes. Et quand on te demande, tu dis que ce n'est rien. Tu m'intrigues franchement parlé.

Moi: ........

Elle: Comme tu ne veux rien me dire, je ne te forcerai pas. La confiance que j'ai en toi me suffit largement. Bon, mon mari va rentrer ce soir. J'aimerai que tu nous fasses un dîner succulent comme tu sais si bien le faire. hum?

Moi: Que dois-je préparer?

Elle: Je te laisse choisir un plat.

Elle me tendis ensuite une forte somme d'argent et me demanda d'aller au marché avec Marème. Je comptai l'argent devant elle puis pris congé. Lorsque j'eus fini de faire la vaisselle, je mis un pagne propre et un haut que j'avais acheté à la friperie.

Au marché, j'avais acheté tout ce qu'il fallait car j'avais décidé de faire du poulet panné à la sénégalaise. Heureusement qu'il y avait aussi des légumes frais et je n'avais rien oublié. Une fois rentrée, je déposai les achats dans la cuisine et allai prendre une douche. Je remis ensuite ma ''tenue de travail'' et appela Madame Sakho pour lui faire le compte rendu. Elle aimait bien les légumes. Je lui rendis la monnaie qu'elle me demanda de garder pour acheter les choses qui manquaient.

Dans l'après midi, je me rendis chez le grossiste pour acheter du '' bouye '' (pain de singe) et du bissap(Hibiscus sabdariffa ou Roselle). Ensuite, j'achetai quelques fruits chez le vendeur de fruits pour un dessert.

Vers dix-huit heures, toute la famille se rendit à l'aéroport et moi, j'étais chargée de nettoyer la cuisine et de ranger le salon. Madame m'avait aussi demandée de mettre de l'encens et vraiment, ça sentait bon. Je montai pour prendre une bain et en avais profité pour enlever mes tresses. Je m'habillai comme d'habitude et descendis. Tout était propre et beau.

En attendant que la petite famille revienne, je pris un stylo et un bout de papier pour y noter tout ce que j'avais acheté et leurs prix car je savais que Madame n'aura pas le temps d'attendre des comptes rendus.

Vers vingt et une heures, ils arrivèrent avec des sourires radieux. Installés au salon, ils papotaient, riaient. Depuis la cuisine, j'apercevais leur bonheur, quelle belle famille! Comme Dieu m'en avait privé avec mes parents, j'espérais la former moi même. Je me voyais déjà à la place de Madame Sakho et Cheikh à la place ce Monsieur là-bas.... Malheureusement, ce n'était qu'un rêve. Jamais Cheikh ne voudrait d'une femme comme moi, ''une ratée de la vie'', ''une bonniche''. C'était un gosse de riche, populaire et beau. Pourquoi baverait-il pour moi? J'étais sûre d'être tombée amoureuse de la mauvaise personne.

Obligés De Se Marier (I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant