Chapitre 7

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Pdv de Safiétou

Quand j'ai ouvert mes yeux, ma vision était encore flou. J'ai dû les refermer pour ne pas trop forcer la vue. Je sens que là où je suis allongée est d'une douceur incomparable à ma natte qui me servait de lit. Où suis-je donc? Je l'ignore et n'ai pas envi de le savoir.

Encore un de ces rêves qui me laisse triste dès que le soleil se signale à l'Est? Sûrement oui.

J'ouvre lentement mes yeux pourqu'ils d'adaptent à la lumière intense qu'offre les ampoules fixées dans chaque coin du fond plafond. Mon regard encore rivé vers le haut depuis quelques secondes, je le baisse pour essayer de reconnaître le lieu. Tout est en blanc sauf le drap avec lequel je suis recouverte et les rideaux qui sont en vert. Avec le peu de force dont je dispose, j'ai essayé de me redresser pour mieux observée la pièce, ceci me fait sentir une grande douleur au niveau de ma colonne vertébrale. Il y a pleine de machines branchées et une bouteille de perfusion prolongée par un fil transparant qui aboutit sur une aiguille piquée sur le revers de ma main droite. Une sorte de pince à linge de couleur blanche est aussi fixée sur mon indexe rattachée à une machine par un fil de la même couleur. En plus de cela, l'odeur de médicament mélangée à celle de l'alcool chatouille mes narines depuis tout à l'heure. Je suis sûrement dans une chambre d'hopital.

Comment suis-je arrivée ici alors?

Je me sens lasse, je n'arrive pas à réfléchir à cause d'une terrible migraine et un mal fou au niveau de mes mâchoires. Mes mains moites réalisent des mouvements lents, très lents. Je n'ai aucune force en ce moment. Quand-même, j'essaie tant bien que mal de descendre du lit en m'appuyant sur la barre qui soutient la bouteille de perfusion et soudain, tous mes souvenirs me sont revenus. Tous! Jusqu'au moment où on me donnait à boire. Je ferme mes yeux illico presto pour empêcher mes larmes de couler mais elles ont quand même réussi à s'échapper. Je les sèche frénétiquement et essaie d'avancer, les jambes encore engourdies. Une femme entre au même moment dans la pièce et dès qu'elle m'a vue, elle s'est précipitée pour venir à ma rencontre.

- Qu'est ce que vous faîtes mademoiselle? Me demande-t-elle en me retenant alors que les vertiges m'accueillent déjà.

-...

Elle me raccompagne jusqu'au lit où elle m'ordonne de m'allonger puis tire le drap jusqu'à ma taille. Elle est sûrement une infirmière.

- Ne bougez surtout pas, je reviens!

A ces mots, elle sort presqu'en courant. Un soupire sort d'entre mes lèvres légèrement entre-ouverte en profitant ainsi du confort du matelas. Cela fait des années que je n'ai pas senti ceci.

La même infirmière revient plutard accompagnée d'un homme assez jeune, grand de taille et de teint noir. Il est habillé en blouse blanche et a une espèce de carnet à la main. Il se penche tout en sortant une petite torche de sa poche.

- Bonjour mademoiselle, m'adresse-t-il avec un sourire sympa.

Je hoche faibrilement ma tête en essayant de lui rendre son sourire. Il écarquille chaque œil à l'aide ses doigts et regarde je ne sais quoi en y braquant sa tourche allumée. Il fait encore des trucs que je ne voyais que dans les films jusque là. Ok. Il me consulte.

L'infirmière écrit des choses dans l'espèce de carnet que tenait le médecin il y a deux petites minutes.

- Te souviens-tu de ce qui s'est passé? Me demande-t-il de sa voix virile. Je hoche lentement ma tête en guise de réponse. A vrai dire, j'aurais aimé lui dire non, lui dire que mon cerveau s'est vidé de tout ce qui m'a tant fait souffrir, mais tel n'est pas le cas, malheureusement...

Obligés De Se Marier (I)Where stories live. Discover now