Chapitre 18

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Point de vue de Safiétou

Je me suis réveillée il y a longtemps. J'ai une insomnie. Mon cœur bat la chamade rien que de penser que je serai liée à Cheikh à vie. Bien qu'étant un homme ingrat, indiscipliné et capricieux à la fois, il est aussi très beau.

J'entends Adama marmoner des mots. Je me retourne sur le côté pour lui faire face. Elle dort encore. Ma très chère amie! Qu'est ce qu'elle ne ferait pas pour moi? Elle m'a toujours montrée à quel point je compte à ses yeux.

Je passe ma main sur sa joue, ce qui la réveille. Elle me sourit faiblement et referme ses yeux.

Moi: Dors un peu encore, la journée sera très longue.

Elle ne me répond pas. Je me lève du lit pour aller boire de l'eau. Je me rends à la cuisine et y trouve Cheikh, avec une tasse de lait. Je voulais faire demi tour mais quelque chose dans ma tête me dit d'entrer. Il me jette un de ces regards que je ne saurais décrire. Il me déteste tant que ça?

Lui: Arrête de me regarder tu veux?

Moi: Bonjour.

Je prends une tasse qui traînait sur le comptoir et ouvre le robinet.

Lui: Qu'est ce que tu veux?

Moi: Tu ne vois pas ce que je fais?

Il se lève et arrache la tasse de ma main. Par reflexe je n'ai rien dit; je le regarde plutôt, agacée par son enfantillage. Il verse le contenu du verre dans l'évier et ouvre un placard, y sort un autre verre.

Lui: Wallay si ce n'était pas ce foutu mariage je t'aurais laissé boire l'eau du robinet pour que tu souffres bien de maux de ventre. Et la prochaine fois utilise des verres propres rat de banlieue.

Il sort une carafe d'eau et pose le tout sur le comptoir.

Moi: Tu penses que j'ai l'estomac fragile comme toi?

Il ne me répond pas. Si seulement il savait comment je faisais pour avaler une seule goutte d'eau avant, il serait moins désagréable.

Je me serre de l'eau et regarde le ciel étoilé à travers la grande vitre de la cuisine. C'est comme s'il faisait toujours nuit.

Moi: Il est quelle heure?

Lui: Et ta montre là? A quoi elle te sert?

Moi: Elle ne marche plus.

Lui: Et pourquoi tu la mets alors?

Moi: Laisse tomber. Tu prends tout pour de l'engueulade.

Il se tait un moment avant de me répondre.

Lui: Quatre heures trente deux.

Je finis le verre d'eau et quitte la cuisine pour retourner dans la chambre. Je me couche mais mon cœur n'est vraiment pas tranquille. Il ne cesse de sautiller dans ma pointrine.

Je me lève encore du lit et vais me mettre devant la fenêtre. Je me demande ce qui me serait arrivée si je n'avais pas rencontré tonton Moustapha, si le père d'Adama ne m'avait pas humilié et si cet homme ne m'avait pas sauvé. Il existe des personnes biens, vraiment bien et en existe aussi des pervers, des monstres tranformés en des êtres humains pour détruire certaine personnes....comme tata Wouly et ses filles.

Et cet homme qui m'avait secourue, j'aurai aimé le voir, le remercié car ce qu'il a fait est très rare de nos jours. Un cœur en or, il en possède en tout cas.

Je soupire et vais prendre un bain, comme je n'ai rien d'intéressant à faire. Après, je m'habille d'une simple robe ample. J'attache mes cheveux sans les peignet et descends. En sortant de la chambre, j'ai remarqué que la porte est un peu bousillée, comme si elle a été défoncée. Bref, je me décide de faire le tour de la maison. En descendant les escaliers, je croise encore Cheikh.

Obligés De Se Marier (I)Where stories live. Discover now